
Crypto et blanchiment d’argent : Les carabiniers italiens démantèlent un réseau multi millionnaire
Les carabiniers font le ménage. La section crypto des Carabinieri italiens a récemment arrêté Franco Lee, un ressortissant chinois opérant un service d’échange de cryptomonnaies illicite et saisi une partie des actifs numériques. L’opération a démantelé un réseau qui avait blanchi environ 8,8 millions d’euros entre 2021 et 2024. Retour sur cette affaire.
- Les Carabinieri italiens ont démantelé un réseau de blanchiment d’argent via la crypto dirigé par Franco Lee, un ressortissant chinois.
- En utilisant des techniques avancées d’analyse blockchain, les autorités ont saisi des actifs numériques illicites, marquant un précédent important dans la lutte contre la criminalité crypto.

Les carabiniers italiens ont mis fin au trafic de Franco Lee
Entre 2021 et 2024, Franco Lee a donc exploité un service financier illicite, principalement basé à Rome et à Frascati, en Italie. Il a promu des investissements financiers non autorisés et s’est livré au blanchiment d’argent, facilitant environ 8,8 millions d’euros de transactions en crypto selon la presse locale. En facturant des frais de transaction de 5 % à 10 %, il offrait à ses clients un moyen de contourner les réglementations de conformité financière et d’atteindre l’anonymat.
Bien que basé en Italie, le réseau de Lee avait des points de contact internationaux importants. Il a ainsi utilisé des échanges crypto étrangers et effectué des transactions en France, en Suisse et en Espagne. Ses liens avec la communauté crypto internationale ont par ailleurs été démontrés lors de son apparition publique à l’événement « Blockchain Week » à Rome.
L’enquête qui a suivi a présenté des défis uniques et complexes, car le mis en cause a tiré parti des caractéristiques inhérentes de la cryptomonnaie – pseudonymat, transferts transfrontaliers et décentralisation – pour attirer des clients et échapper à la surveillance des autorités. Il a intentionnellement compliqué le processus de récupération en fragmentant plus de 50 phrases de récupération sur de nombreux morceaux de papier trouvés dans une boîte de dépôt sécurisée.

Les carabiniers italiens luttent contre la criminalité crypto
C’est là qu’intervient l’expertise de la section des cryptomonnaies des Carabinieri qui a su combiner plusieurs techniques avancées :
- Analyse du réseau avec Chainalysis Reactor pour fournir les outils d’analyse blockchain critiques nécessaires pour cartographier le réseau de Lee.
- Reconstruction de phrases de récupération grâce à des techniques spécialisées « de force brute et des scripts propriétaires » développés spécifiquement par les Carabinieri.
- Accélération des saisies avec Wallet Scan pour analyser ces phrases afin d’accélérer le processus d’enquête et d’identifier avec précision les portefeuilles contenant les fonds illicites.
Les Carabinieri ont donc pu saisir avec succès une partie de la cryptomonnaie, notamment du bitcoin, de l’éther, de l’USDT et du Matic, et le major Simone Vecchiarello, chef de la section des cryptomonnaies de l’unité anti-contrefaçon de la monnaie des Carabinieri, était ravi de l’annoncer à la presse :
« Grâce à une analyse méticuleuse de la blockchain utilisant Chainalysis Reactor, nous avons clairement démontré notre capacité à identifier, perturber et démanteler des réseaux financiers illicites complexes. Cette opération crée un précédent clair pour les futures enquêtes et met en évidence la nécessité et l’efficacité des outils spécialisés dans la lutte contre les crimes facilités par les cryptomonnaies. »
Major Simone Vecchiarello, chef de la section des cryptomonnaies de l’unité anti-contrefaçon de la monnaie – Source : Chainalysis
Cette affaire met en évidence la position proactive de l’Italie dans la lutte contre la criminalité facilitée par la crypto et souligne le rôle essentiel des partenariats public-privé dans la sécurisation de l’écosystème des actifs numériques. Un joli coup de nos voisins transalpins qui ne doit pas faire oublier que la crypto n’est pas le moyen préféré des criminels pour blanchir de l’argent.
