La Corée du Nord (encore) accusée de blanchir de l’argent tiré du vol de cryptomonnaies

En août dernier, la Corée du Nord a été accusée d’avoir détourné 2 milliards de dollars à l’aide de vastes campagnes de cyberattaques, notamment en visant les exchanges crypto. Bien que le pays de Kim Jung-un se soit vivement défendu de ces accusations, l’ONU reproche à nouveau à la Corée du Nord de blanchir de l’argent, notamment via une société-écran liée aux cryptos.

Une véritable “blanchisserie” de cryptos en cash

Le média Sud-coréen Chosun explique que la Corée du Nord est soupçonnée d’utiliser une société basée à Hong Kong pour blanchir de l’argent à l’aide de cryptomonnaies, selon une enquête du Comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Cette accusation concerne la société « Marine China », une entreprise de transport maritime et de logistique dont le cœur de métier hypothétique est justement la blockchain. Ses dirigeants seraient en fait des agents nord-coréens, qui auraient tenté de retirer de l’argent auprès de banques de Singapour.

Le comité de l’ONU explique ainsi que les cryptomonnaies volées par les hackers de Corée du Nord l’an dernier auraient été échangées contre de l’argent liquide après être passées par « au moins 5 000 transactions distinctes dans plusieurs pays » pour brouiller les pistes.

« Spear-phishing » : le hameçonnage Made In North Korea

Au cours des trois dernières années, le régime de Kim Jung-un est également accusé d’avoir utilisé une nouvelle méthode de hameçonnage appelée “spear-phishing“, qui consiste à sélectionner une cible et à l’attaquer à l’aide techniques d’ingénierie sociale.

Ce procédé, couplé à d’autres attaques informatiques plus élaborées, aurait ainsi contribué à la réussite des campagnes menées par les pirates informatiques du pays. Rappelons que le groupe de hackers Lazarus est régulièrement cité dans ces affaires en lien avec le régime nord-coréen.

L’intérêt de la Corée du Nord pour les cryptomonnaies est bien sûr lié à la possibilité de contourner les sanctions internationales sur son économie. C’est probablement la raison pour laquelle le pays serait également en train de développer sa propre “cryptomonnaie” d’État.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.