Ingérence – Alors que la Securities and Exchange Commission (SEC) veut accroître son emprise dans l’industrie crypto, des acteurs du secteur contestent les compétences de l’agence pour réguler des domaines spécifiques comme les stablecoins.
Pour Circle, la SEC doit arrêter de mettre son nez dans les stablecoins
Dans une interview du 24 janvier accordée à Bloomberg, le directeur général et fondateur de Circle, Jeremy Allaire, a indiqué qu’il « ne pense pas que la SEC soit le régulateur pour les stablecoins ». Pour défendre cette idée, le directeur général de Circle a souligné que les gouvernements de différents pays, dont les États-Unis, considèrent les stablecoins comme « une activité de système de paiement et de régulateur bancaire ».
Bien que Jeremy Allaire admette qu’il y a « beaucoup de saveurs » et que tous les stablecoins ne se ressemblent donc pas, il a insisté sur le fait que « l’opinion uniforme dans le monde entier est qu’il s’agit d’un système de paiement ». En d’autres termes, les stablecoins ne sont pas des valeurs mobilières, et la SEC n’est alors pas l’organisme de réglementation habilité pour les encadrer.
Circle n’est pas le seul acteur crypto à contester la catégorisation des stablecoins en tant que valeurs mobilières par la SEC. Paxos, qui avait reçu un avis Wells du régulateur concernant l’émission des Binance USD, a déclaré que l’entreprise était prête à s’engager dans « un litige vigoureux » contre l’agence si besoin, pour défendre sa position selon laquelle le stablecoin n’est pas un titre.
Les stablecoins des jetons de poker, et les cryptomonnaies des titres ?
Pour le moment, la SEC ne semble pas partager cette vision des acteurs de l’industrie crypto, concernant les stablecoins. Lors de son allocution devant le Congrès au mois de septembre 2021, le président de l’agence, Gary Gensler, avait indiqué que les stablecoins figuraient dans la liste des axes de travail du régulateur, quant aux actifs numériques.
Et Gary Gensler n’hésite pas à afficher son hostilité envers les stablecoins lors de ses interventions dans la presse. Dans une interview avec le Washington Post, il a comparé les stablecoins « aux jetons de poker ». L’utilisation de stablecoins non régulés exposerait les investisseurs à des risques importants.
Au fil des ans, la volonté de la SEC de mettre au pas l’industrie crypto ne s’est pas affaiblie. Les récents assauts de l’agence contre des entreprises cryptos, comme Kraken et Paxos, sont une preuve supplémentaire de cette tendance croissante du régulateur, à considérer quasiment toutes les cryptomonnaies, comme des titres.
La SEC se sert des récentes catastrophes qui ont marqué cet hiver crypto, à l’instar de l’effondrement de Terra, pour justifier l’extension de son champ d’action. Ces offensives relèvent-elles d’un excès de zèle temporaire ou l’industrie crypto s’expose-t-elle à un risque d’un encadrement excessif de manière permanente, de la part du régulateur ?
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