« Bitcoin, ça ne va pas durer » : la Banque d’Angleterre un peu désorientée face aux cryptomonnaies
Bitcoin, un vrai boomer-ang – Cette année, le Forum Économique Mondial ne se tient pas à Davos du fait des circonstances exceptionnelles. Pour autant, pour la seconde consécutive, les crypto-actifs sont au programme du forum. Lors des discussions du panel » Resetting Digital Currencies », Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d’Angleterre, a affirmé que les devises numériques actuelles n’avaient pas d’avenir.
« Les devises numériques actuelles ne sont pas durables »
Lorsque l’animatrice a interrogé M. Baileys sur les changements de l’écosystème crypto ces dernières années, sa réponse a été sans appel. Les monnaies numériques actuelles ne seraient pas conçues pour résister à l’épreuve du temps. Pour le gouverneur de la Banque d’Angleterre, les cryptomonnaies, dans leur formulation originelle, n’auront « pas d’impact sur la finance ».
Cette position particulièrement tranchée du numéro de la banque centrale britannique semble expliquer la fermeté de certaines agences britanniques sur le sujet.
« Les stablecoins étatiques pourraient nous être utiles »
Cependant, il convient de rappeler au gouverneur que les cryptoactifs n’en sont plus à leur première itération. Le débat sur la question de savoir si Bitcoin est toujours fidèle au whitepaper de 2009 en est la preuve. Les évolutions techniques des crypto-actifs font que leur proposition de valeur s’améliore sans cesse. De plus, et concernant Bitcoin à proprement parler, le discours de M. Baileys ressemblera à une redite peu inspirée de discours entendus à outrance en France : faut-il, pour être un décideur écouté, ignorer que Bitcoin a fêté fièrement ses douze ans ?
Bailey a certes concédé qu’il y avait encore de la place pour innover avec les actifs numériques. Pour lui, la seule chose qui importe pour le public est la stabilité de l’actif. L’utilisation de stablecoins par les gouvernements pourrait donc avoir « des avantages ».
Bailey a terminé ses propos en affirmant que l’unique but de la régulation est de « préserver l’intérêt général », et que l’innovation ne passe pas avant cet intérêt général. La Banque d’Angleterre n’est donc pas contre l’innovation, mais préfère avoir la mainmise sur celle-ci.