Les USA déclenchent une guerre commerciale et Bybit subit un hack spectaculaire – Rétro crypto 2025
Les tempêtes hivernales. Si janvier 2025 a été le mois des repositionnements politiques et réglementaires aux États-Unis, février s’est avéré être un véritable maelström de chocs économiques, de scandales financiers et de criminalité de grande ampleur. Le marché de la crypto a été pris en étau entre la macroéconomie agressive de la Maison-Blanche et les vulnérabilités du secteur, confirmant que la volatilité n’est pas un défaut, mais une caractéristique fondamentale de cet écosystème. Ce récapitulatif se déploie pour février autour de quatre axes majeurs : la guerre économique déclenchée par les USA, le chaos des memecoins symbolisé par le scandale argentin, le hack historique de Bybit, et l’éternel retour des mythes fondateurs du Bitcoin. Rappelez-vous, c’était il y a à peine un an !
- Février 2025 a été marqué par des chocs économiques et des scandales financiers, exacerbant la volatilité du marché des cryptomonnaies.
- La plateforme Bybit a subi un hack historique, avec 1,5 milliard de dollars volatilisés, soulignant les failles de sécurité des plateformes centralisées.
La guerre commerciale de Trump fait basculer le marché crypto
La principale onde de choc du mois est donc bien venue de Washington. L’administration Trump a mis à exécution une politique de protectionnisme économique agressive en annonçant l’imposition de nouveaux droits de douane élevés. Ces taxes, visant initialement les importations en provenance de la Chine, du Canada et du Mexique, ont immédiatement créé une panique sur les marchés boursiers traditionnels.
L’effet sur le marché des cryptomonnaies a été d’une brutalité inédite. Le bitcoin (BTC) et les altcoins ont plongé, dans un mouvement de corrélation exacerbé par la peur et l’incertitude géopolitique. En l’espace de 24 heures, les liquidations de positions sur les produits dérivés crypto ont dépassé 2,2 milliards de dollars, un montant record qui a fait chuter le BTC jusqu’à la barre psychologique des 90 000 dollars. Cet événement a démontré, s’il en était besoin, que la crypto, bien que décentralisée, reste profondément sensible aux décisions politiques des grandes puissances mondiales.
Face à la violence des réactions et des représailles envisagées par la Chine, l’administration a été contrainte de temporiser, suspendant l’application de certains nouveaux droits de douane. Cette pause a permis une légère résorption des tensions, mais la menace d’une guerre commerciale durable, susceptible de miner la stabilité des actifs numériques sur le long terme, demeure.

Le hack de Bybit : 1,5 milliard de dollars en crypto volatilisés
Février restera le mois du hold-up historique de la plateforme d’échange Bybit. Le 21 février, la plateforme a été victime d’un vol de cryptoactifs estimé à 1,5 milliard de dollars (principalement en Ethereum et MegaETH), le classant parmi les attaques les plus coûteuses de l’histoire du secteur.
Selon les analyses de Chainalysis, l’attaque était d’une sophistication redoutable. Elle aurait combiné des techniques d’hameçonnage ciblé (spear-phishing) pour obtenir des accès aux systèmes internes et l’exploitation de failles de sécurité critiques dans des smart contracts de l’exchange. Cet incident a immédiatement ravivé les débats sur la sécurité des plateformes centralisées (CEX) et les risques liés à la concentration d’actifs.
L’enquête a rapidement pris une tournure internationale. En effet, le FBI et les autres agences américaines ont pointé du doigt des hackers nord-coréens, accusés d’utiliser les fonds volés pour financer des programmes militaires de Pyongyang. Les fonds, une fois convertis en BTC, ont été dispersés sur des milliers d’adresses, rendant la traque et la récupération extrêmement complexes.
Les memecoins sous haute tension et le cryptogate argentin
Le segment des memecoins, déjà hyper-spéculatif, a connu un mois de février chaotique, culminant avec un scandale politico-financier en Argentine. Le président Javier Milei s’est retrouvé au cœur d’un Cryptogate après avoir promu publiquement le memecoin $Libra, construit sur Solana. Le jeton, après un pic de popularité éphémère, a subi un rug pull (retrait brutal des liquidités par les créateurs). Le bilan est amer : 251 millions de dollars de pertes pour environ 44 000 investisseurs.

À ce jour, l’enquête est toujours en cours et le président est toujours sous pression de l’opposition pour clarifier son rôle dans cette affaire aussi opaque que lamentable. Ce fiasco a déclenché plus d’une centaine de plaintes pour fraude contre le président et a mené à une enquête parlementaire, soulignant les conséquences politiques d’une implication trop directe dans le Web3 spéculatif.
Dans un autre style, le rappeur Kanye West (Ye) a, lui aussi, annoncé le lancement de son memecoin pendant que le fondateur de Binance, CZ, créait la surprise avec son propre jeton $Brocoli, du nom de son chien. Les memecoins sont les étoiles (filantes) d’un écosystème crypto au ralenti en ce mois de février où le bull run tant attendu, se limite à quelques jetons degens.
La décharge de BTC et le silence assourdissant de Satoshi
En marge des chocs économiques, deux mythes fondateurs du Bitcoin ont repris de l’épaisseur en février.
D’abord, l’histoire rocambolesque de James Howells, le Britannique qui a jeté un disque dur contenant 7 500 BTC (estimés à 768 millions de dollars). Howells, qui avait levé des fonds pour financer des fouilles à l’aide d’IA et de chiens robots, a vu son rêve s’éteindre : la décharge de Newport, au Pays de Galles, devrait être bientôt fermée, rendant toute tentative de récupération statistiquement impossible. La légende du trésor perdu en Bitcoin semble ainsi s’achever sur une note amère.

Ensuite, le mystère entourant Satoshi Nakamoto, le créateur pseudonyme du Bitcoin, a continué d’alimenter les théories. Alors que de nouveaux documentaires cherchaient à percer le secret de son identité, c’est l’analyse de son inactivité qui a fasciné les foules. Selon Coinbase, Satoshi aurait pu rester actif jusqu’en 2014, mais son silence persistant — notamment le fait que son stock d’environ 1,1 million de BTC n’a jamais bougé, même lors des plus fortes corrections du marché — reste la plus grande énigme du secteur.
Février 2025 a donc été le théâtre d’une tension extrême, entre les milliards volatilisés par la guerre commerciale et les hackers, et les scandales politiques qui ont frappé de plein fouet la crédibilité du secteur. Ces événements mettent en lumière l’urgence de renforcer la sécurité des plateformes centralisées et de mieux encadrer l’implication des personnalités publiques dans le Web3 spéculatif. Le marché, après une telle série de secousses, pourrait connaître un léger mouvement de consolidation. Les regards se tournent désormais vers mars, où il sera question de réserve US de BTC et de la fin du procès de Ripple, mais chaque chose en son temps. Rendez-vous demain pour la suite de notre Rétro Crypto 2025 !