Bitcoin : Craig Wright est poursuivi pour parjure par la justice du Royaume-Uni
Faux Satoshi mais vrai procès. Depuis 2016, Craig Steven Wright, 54 ans, informaticien et entrepreneur australien, prétend publiquement être Satoshi Nakamoto, le créateur mythique et mystérieux de la première cryptomonnaie du marché : Bitcoin. Cette histoire faisait rire la communauté au début, mais depuis quelques années, elle est plutôt agacée, car le monsieur persiste dans ces déclarations malgré l’évidence de ses affabulations. Il a même fallu que la Crypto Open Patent Alliance, une communauté à but non lucratif de personnes et d’entreprises œuvrant pour la démocratisation de la cryptomonnaie, passe à l’action et le traine devant un tribunal britannique pour le confondre une bonne fois pour toutes.
Après un verdict salué par la cryptosphère, on pensait que l’histoire s’arrêterait là, mais apparemment la justice outre-Manche n’a pas trop apprécié ses mensonges répétés devant la Cour. Mentir sur les réseaux sociaux, oui, c’est monnaie courante et sans risque, mais devant un tribunal, c’est un délit. Direction les rives de la Tamise pour les dernières informations.
La justice a tranché et a confirmé que Craig Wright n’était pas Satoshi Nakamoto
La Crypto Open Patent Alliance (COPA) est un groupement d’entreprises et de personnes souhaitant « encourager l’adoption et l’avancement des technologies de cryptomonnaie ». Passablement contrarié par les gesticulations médiatiques de Craig Steven Wright (CSW), cet organisme a donc porté plainte il y a quelques mois contre lui et le jeudi 14 mars, le juge James Mellor de la Haute Cour de justice britannique a rendu son verdict :
« CSW n’est pas l’auteur du white paper [de Bitcoin]. CSW n’est pas Satoshi Nakamoto. CSW n’est pas le créateur de Bitcoin. CSW n’est pas l’auteur du logiciel Bitcoin. »
Juge James Mellor de la Haute Cour de justice britannique – Source : Coindesk
L’affaire est donc close et même si on ne sait toujours pas qui est vraiment Satoshi Nakamoto, on sait au moins que ce n’est pas Craig Steven Wright !
Mais après tous ses mensonges devant la Cour, la justice l’attaque pour parjure
Mais alors que l’on aurait pu en rester là, la justice du Royaume-Uni et plus particulièrement la Haute Cour de Londres ont finalement décidé de mettre CSW face à ces mensonges et l’accusent de parjure car il a menti « de manière répétée ». Le juge a donc envoyé l’affaire devant le Crown Prosecution Service (CPS) et il a même déclaré que « si la conduite du mis en cause ne méritait pas une inculpation, personne d’autre ne le mériterait non plus ». Cela confirme ce qu’on pressentait : les magistrats ont été véritablement contrariés par les propos mensongers du faux Satoshi. Voici un extrait du document en question :
« Je n’ai aucun doute sur le fait que je devrais envoyer les documents pertinents dans cette affaire au CPS pour déterminer si des poursuites devraient être engagées contre le Dr Wright pour son parjure généralisé et sa falsification de documents et/ou si un mandat d’arrêt devrait être émis contre lui et/ou si son extradition devrait être demandée où qu’il se trouve actuellement. »
Juge James Mellor de la Haute Cour de justice britannique – Source : Reuters
Un chapitre de plus dans ce dossier abracadabrantesque où Craig Wright s’est entêté dans ses déclarations qui auront fini par se retourner contre lui, et par lui valoir le ressentiment de juges britanniques que rien ne destinait à devoir statuer sur ce cas-là. Affaire à suivre donc, mais si le vrai Satoshi Nakamoto suit cette affaire quelque part sur une plage, en sirotant un jus de fruits frais, il doit bien se marrer en voyant la très sérieuse Cour de justice du Royaume-Uni décidé qui est officiellement lui ou pas.