Le procès d’Alexey Pertsev le développeur de tornado Cash débutera le 26 mars
Une affaire rocambolesque – Depuis plusieurs mois, une affaire juridique secoue la sphère crypto et les défenseurs de la vie privée. Il s’agit du cas d’Alexey Pertsev. C’est l’un des développeurs du protocole Tornado Cash qui est accusé du blanchiment de 1,2 milliard de dollars qui a transité par son protocole. Une affaire révoltante, que nous couvrons depuis plusieurs mois.
L’affaire Alexey Pertsev : ce qu’il faut savoir
Cette affaire débute le 8 août 2022, avec l’ajout du protocole Tornado Cash sur la liste noire de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) des États-Unis. L’administration américaine pointe alors du doigt l’usage répété de Tornado Cash par le groupe de hacker nord-coréen de Lazarus Group.
Pour rappel, Tornado Cash est un protocole d’anonymisation sur Ethereum. Dans les grandes lignes, il permet de briser le lien qui existe entre l’émetteur et le récepteur d’une transaction.
Rapidement, c’est la dégringolade pour Tornado Cash et ses fondateurs. S’est ensuivi une réelle chasse à la sorcière. De nombreuses entreprises de l’écosystème telles que Tether, dYdX ou Uniswap ont commencé à blacklister les adresses ayant utilisé Tornado Cash. Il est important de souligner que Coinbase fut l’une des seules entreprises à se rallier aux côtés du protocole.
Cependant, l’affaire prend une tout autre tournure le 10 août, lorsque le Service d’information et d’enquête fiscale des Pays-Bas arrête Alexey Pertsev. Qui n’est autre que l’un des développeurs de Tornado Cash.
Au moment de son arrestation, c’est bien de son implication dans Tornado Cash dont il est question. Ainsi, il est accusé d’avoir facilité le blanchiment de milliards de dollars.
Cependant, il faut rappeler que Pertsev a uniquement participé au développement d’un protocole open source, déployé sur une blockchain publique. Il n’est en aucun cas responsable des usages qui seront faits du logiciel open source qu’il a développé.
Le procès d’Alexey Pertsev : le développeur accusé du blanchiment de 1,2 milliard de dollars
Finalement, les tentatives de toutes parts ont été vaines et deux ans après son arrestation, le procès d’Alexey Pertsev débute le 26 mars prochain aux Pays-Bas.
Selon les informations rapportées par le média DL News, Alexey Pertsev est décrit comme un « habitué des actes de blanchiment d’argent » dans l’acte d’accusation procureur néerlandais.
Celui-ci est accusé d’avoir mené un total de 36 transactions de blanchiment d’argent. La plus importante étant selon les documents une transaction de 175 ETH issu du hack du pont Ronin. Hack qui a depuis été attribué au groupe de hacker Lazarus Group.
Une atteinte grave pour le monde de l’open-source
Vous l’aurez probablement compris, cette affaire est une atteinte grave au monde de l’open source. En effet, Alexey Pertsev n’a jamais pris part à aucune des transactions qui lui sont reprochées.
Toutefois, les transactions pointées du doigt par la justice ont bel et bien transité via le protocole open source qu’il a co-créé. Une nuance importante et que les procureurs tentent de garder floue. Comme l’a expliqué Keith Cheng, l’avocat de Pertsev, à DL News :
« Les procureurs soupçonnent Pertsev de blanchiment d’argent et l’ont décrit de manière générale, mais ils ne précisent pas les actes exacts qu’il a commis pour participer à l’infraction pénale. »
Un point de vue également soutenu par d’éminentes entreprises telles que Coinbase. Paul Grewal, le directeur juridique de l’entreprise, avait d’ailleurs réaffirmé la position de Coinbase en mai 2023 :
« Personne – ni les fondateurs, ni les développeurs, et certainement pas les personnes qui se trouvent avoir des TORN dans leur portefeuille – n’a de droit de propriété sur ces contrats intelligents immuables. La sanction de Tornado Cash a entravé de manière inconstitutionnelle la liberté d’expression en vertu du premier amendement. »
Aux États-Unis, la situation ne s’arrange pas non plus pour les fondateurs de Tornado Cash. Ainsi, après le protocole, ce sont les fondateurs qui sont accusés par le Department of Justice des États-Unis de « complot en vue de blanchir de l’argent ».