Après avoir étudié l'origine et les fondements des altcoins, voyons maintenant quels sont les projets qui ont marqué le plus significativement leur histoire. Dans cet article, nous vous présenterons plusieurs altcoins emblématiques, même si certains ne sont plus d'actualité aujourd'hui. Bien entendu, nous ne parlerons pas d'Ethereum, à qui nous avons accordé déjà un Chapitre complet. Installez-vous confortablement pour profiter de ce voyage dans le temps !
Temps de lecture estimé : 23 minutes
Table des matières
- Les premiers altcoins
- Namecoin : décentraliser les noms de domaine
- Litecoin : répondre aux limitations de Bitcoin
- XRP : les altcoins pour les banques
- Peercoin : l'arrivée du proof-of-stake
- NXT : la première ICO
- Monero : la recherche de confidentialité
- Dogecoin : la star des memecoins
- EOS : l’apogée des levées de fonds en cryptomonnaie
- Les blockchains de troisième génération ou « Ethereum killers »
- Les altcoins en 2024
- Le mot de la fin
Les premiers altcoins
Vous le savez, les altcoins se comptent aujourd'hui par milliers et il nous est impossible de tous les citer. Nous avons sélectionné ici quelques cryptomonnaies représentatives de l'histoire des altcoins, représentant la diversité des opinions de leurs concepteurs, et présentant différents cas d'usage.
Namecoin : décentraliser les noms de domaine
On s’accorde à dire que le premier altcoin est Namecoin (NMC). Créé en avril 2011 par Vincent Durham, son idée est de généraliser les grands principes de Bitcoin à certains composants de l’infrastructure d’Internet.
Namecoin s'appuie sur une technologie visant à améliorer la décentralisation, la sécurité, la résistance à la censure, la confidentialité et la vitesse des DNS et des identités numériques. C’est une version modifiée (fork) du code source de Bitcoin : le NMC est émis grâce à la preuve de travail, et également limité à 21 millions d'unités.
L’idée centrale est de stocker des noms de domaine (DNS) directement sur la blockchain de Namecoin. À l’origine, le créateur de Namecoin pensait utiliser celle de Bitcoin, mais il changea d’avis pour des raisons de coûts et de scalabilité. Une discussion autour du projet (appelé BitDNS à ses débuts) vit le jour sur le célèbre forum BitcoinTalk. Gavin Andresen et même Satoshi Nakamoto y participèrent dès 2010.
Namecoin reprend donc les fonctions de notarisation de la blockchain de Bitcoin. Chaque enregistrement correspond à un nom et à une valeur (identité numérique et nom de domaine). Ainsi, les noms de domaine en .bit correspondent à des domaines de haut niveau, hors du système des DNS géré par l’ICANN. Ils dépendent de l’infrastructure décentralisée de Namecoin.
Le système NameID vit le jour en 2013. Il permet d’associer des informations de profil à une identité numérique via la blockchain de Namecoin. Le protocole est ouvert et résistant à la censure, mais reste peu utilisé. Si le projet bénéficiait d'un engouement certain à ses débuts, désormais seule une petite proportion des noms de domaine enregistrés est le théâtre d'une activité réelle.
Litecoin : répondre aux limitations de Bitcoin
Litecoin fut le premier altcoin d’envergure. Il s’agit également d’une version modifiée du protocole Bitcoin. Litecoin est entièrement dédié aux paiements, et vise à offrir des transactions plus rapides et moins coûteuses en frais que son prédécesseur.
La création de Litecoin
Son créateur, Charlie Lee, est un ancien employé de Google. Avant de créer Litecoin, il avait étudié un des premiers algorithmes de preuve de travail alternatifs à celui de Bitcoin, Tenebrix. TBX fut un projet avorté : il présentait des failles de sécurité et son modèle d’émission monétaire était perpétuellement inflationniste. Charlie Lee repris alors le système Scrypt (l'algorithme de preuve de travail remplaçant le SHA256 de Bitcoin) pour créer Fairbrix.
Le Scrypt (prononcer "es-crypt) est un mécanisme dit FPGA ou ASIC-résistant, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’utiliser ces puces spécialisées pour accélérer le processus de minage. Après Fairbrix, Charlie Lee décida de retourner au modèle d’émission monétaire limité de Bitcoin pour créer Litecoin. Le logiciel client fit son apparition sur GitHub le 7 octobre 2011. Le 13 octobre, le réseau fut officiellement lancé.
Ses caractéristiques techniques
Litecoin présente plusieurs différences avec Bitcoin :
- Un temps de génération des blocs inférieur (2 minutes 30 secondes en moyenne) ;
- L’utilisation de l’algorithme de hachage Scrypt en lieu et place du SHA256 ;
- Un mécanisme d’ajustement de la difficulté de minage plus rapide ;
- Une quantité d’unités monétaires limitée à 84 millions d’unités ;
- Une interface graphique modifiée.
L’altcoin de Charlie Lee rencontra un franc succès, et le LTC fut très vite listé sur de nombreuses plateformes de change. En septembre 2014, les mineurs de LTC eurent également la possibilité de miner en parallèle un autre altcoin bien connu, le Dogecoin. On parle dans ce cas de merge-mining : cela permet de bénéficier de la communauté des mineurs d'un altcoin déjà établi.
Litecoin, un second réseau de test pour Bitcoin
Litecoin est également utilisé pour expérimenter certaines mises à jour du protocole Bitcoin en avant-première. Ce fut par exemple le cas de MimbleWimble en mai 2022. Cette upgrade permet aux utilisateurs de bénéficier d’une confidentialité accrue, en masquant au public le montant des transactions effectuées entre deux parties.
De même, l'amélioration SegWit fut tout d'abord déployée sur Litecoin. Sur Bitcoin, la sécurité prime, et les mises à jour font l'objet de nombreux audits et vérifications avant d'être déployées. La communauté Litecoin est connue pour être plus agile.
XRP : les altcoins pour les banques
Parmi les premiers altcoins, Ripple est sans doute celui qui a fait couler le plus d'encre. Détestée par certains, adorée par d’autres, cette cryptomonnaie connue aujourd'hui sous l'étiquette XRP est avant tout destinée à améliorer les systèmes de paiement transfrontaliers classiques.
Plus précisément, XRP est un système de règlement brut en temps réel (RBTR). Son protocole est open source, et sa cryptomonnaie native s'appelle le XRP. Il fut créé en 2012 par Chris Larsen et Jed McCaleb. Aujourd'hui, l'équipe exécutive comprend Brad Garlinghouse, David Schwartz et Ryan Fugger. Il est donc avant tout destiné aux institutions bancaires : le réseau prend en charge tout type de monnaie fiduciaire, de cryptomonnaie, de commodité ou d'autres unités de valeur.
XRP n'est pas basé sur une blockchain, ni sur la preuve de travail. Son registre, le XRPL, est distribué entre les différents participants et mis à jour par un mécanisme de consensus particulier.
La création de XRP prend racine dans les expérimentations autour de son prédécesseur, le processeur de paiement RipplePay. Développé en 2004, il avait pour but de fournir des options de paiement en ligne pour une communauté d'utilisateurs.
Parallèlement, Jed McCaleb travaillait à un nouveau système de monnaie numérique, où les transactions n'étaient pas validées et exécutées grâce à la preuve de travail mais grâce à un consensus entre certains membres du réseau.
D'OpenCoin à Ripple
En septembre 2012, Jed McCaleb fit appel à Chris Larsen avec qui il approche Ryan Fugger pour lui soumettre leur idée. Ils créèrent alors la corporation OpenCoin. C'est cette corporation qui commença le développement du protocole Ripple, RXTP. Après une levée de fonds auprès de plusieurs capital-risqueurs le 11 avril 2013, OpenCoin devint Ripple Labs Inc., le 26 septembre 2013.
Ripple Labs fut à son tour renommé Ripple le 6 octobre 2015. Quelques mois plus tard, le 13 juin 2016, elle devint la quatrième compagnie à obtenir une BitLicense, délivrée par le New York State Department of Financial Services.
Au fil du temps, l'appellation donnée au réseau et à l'entreprise a évolué. Ripple était utilisé auparavant pour désigner à la fois l’entreprise et le réseau de paiement qu'elle développait. Aujourd'hui, Ripple est le nom donné à l’entreprise qui utilise le XRPL (XRP Ledger) pour ses solutions de paiement. XRP est pour sa part la cryptomonnaie utilisée sur ce réseau.
Le réseau est donc indépendant de Ripple (l'entreprise), bien que Ripple en fasse usage pour ses solutions financières.
Les ennuis judiciaires de Ripple
Dès 2015, les ennuis judiciaires commencèrent pour Ripple. Le FinCEN, département du Trésor américain chargé des crimes financiers, condamna en effet Ripple Labs à une amende de 700 000 dollars. La société n'était pas enregistrée auprès du FinCEN, elle fut donc accusée d'avoir violé le Bank Secrecy Act.
En 2017, le consortium R3 attaqua Ripple en justice, les accusant de ne pas avoir honoré leurs engagements quant à la vente de 5 milliards de XRP. Après un an de délibération, les deux corporations arrivèrent à un accord.
Trois ans plus tard, en 2020, c'est la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme financier américain, qui attaqua à nouveau Ripple en justice. Elle fut accusée d'avoir levé 1,3 milliard de dollars de fonds grâce à une vente non-autorisée de securities (valeurs mobilières), et également de ne pas avoir informé et protégé ses investisseurs. Ce n'est qu'en juillet 2023 que la Cour fédérale du District de New-York déclara que le XRP n'est pas une security.
Aujourd'hui, le bras de fer judiciaire entre la SEC est Ripple n'est en revanche pas terminé, allant de procédures d'appel en clashs médiatiques.
Peercoin : l'arrivée du proof-of-stake
Peercoin et sa cryptomonnaie native le PPC fut le premier altcoin utilisant la preuve d’enjeu (Proof of Stake) pour sécuriser sa blockchain. Il fit son apparition en août 2012, suite à la mise en ligne d'un papier écrit par deux développeurs, Scott Nadal et Sunny King. Tout comme Satoshi Nakamoto, Sunny King est un pseudonyme.
La preuve d'enjeu
Le réseau Peercoin utilise plus précisément un modèle de consensus hybride basé sur la preuve d'enjeu. Le réseau n'est pas sécurisé par une quantité de calcul informatique, mais directement par les fonds des détenteurs du jeton - les Stakeholders. Son modèle d'émission monétaire tend vers une inflation annuelle de 1 %. La distribution de l'offre des peercoins est donc théoriquement illimitée.
Les arguments des développeurs de Peercoin en faveur de la preuve d'enjeu concernent une meilleure décentralisation, et une meilleure efficience énergétique. Leur modèle fut repris par de nombreux altcoins par la suite. Cependant, le réseau Peercoin présente de nombreuses similitudes avec Bitcoin.
Les caractéristiques techniques
Depuis ses premiers pas en 2012, le système utilisait tout de même la preuve de travail pour distribuer les nouveaux coins aux mineurs. Ce modèle de distribution est plus efficace : en effet, dans un modèle en Proof of Stake pur, les développeurs créent l'offre initiale de jetons puis la distribuent de façon arbitraire aux investisseurs. Cela accroît la centralisation du réseau entre les mains de quelques-uns. Peercoin a donc choisi ce modèle hybride, où la preuve de travail permet de répartir les PPC équitablement et d'inciter de nouveaux entrants à sécuriser le réseau.
Comme Bitcoin, la blockchain de Peercoin est basée sur des blocs de 1 Mo, reliés entre eux via la fonction de hachage SHA-256. Le temps de création des blocs est également de 10 minutes en moyenne. En revanche, le modèle de frais n'est pas dynamique. Les frais sont fixes (0,01 PPC par ko) et ne sont destinés qu'à empêcher le spam du réseau.
Aujourd'hui, le réseau est très peu utilisé et son jeton très peu échangé.
NXT : la première ICO
L'histoire de NXT est très particulière. On considère qu'il s'agit de la toute première Initial Coin Offering (ICO) de l'histoire. L'arrivée de cette plateforme marqua également l'apparition de jetons numériques visant à représenter actifs financiers traditionnels dans l'industrie crypto.
Encore une fois, c'est un développeur anonyme connu sous le pseudo de BCNext qui annonça son projet le 28 septembre 2013 à l'aide d'un message sur BitcoinTalk. Son créateur demanda alors une contribution financière pour mener à bien sa mission. La levée de fonds prit fin le 18 novembre 2013, et en un peu moins de deux mois, il réussit à lever 21 bitcoins, soit 17 000 dollars à l'époque.
Il s'agissait d'un altcoin déflationniste, dont le nombre d'unités était limité à 1 milliard. L'innovation de NXT résidait dans le fait de pouvoir créer à volonté des colored coins - des « jetons colorés ». C'est ce qui permettait, pour la première fois, de relier un actif numérique émis sur une blockchain au monde physique. Ces colored coins pouvaient ainsi représenter un droit de propriété, une commodité, des actions, etc.
Malgré son potentiel, NXT fut vite oublié au profit d'Ethereum. Cependant, la plateforme inspira de nombreuses infrastructures, comme Ardor (ARDR).
Monero : la recherche de confidentialité
Monero, qui signifie monnaie en espéranto, est la cryptomonnaie confidentielle la plus connue. L'altcoin est né suite aux discussions autour du caractère pseudo-anonyme de Bitcoin. En effet, sa blockchain est publique, et tout le monde peut observer le montant des transactions effectuées, et y associer des adresses publiques. Monero est l'implémentation d'un protocole appelé CryptoNote, focalisé sur l'anonymat de ses utilisateurs.
Monero vit le jour le 18 avril 2014, sous l'égide de Nicolas van Saberhagen. C'est un altcoin qui a toujours bénéficié d'une communauté de développeurs solide. Son code source a fortement évolué en quelques années.
Au départ, l'algorithme de minage choisi est CryptoNight. Après quelques années, il est remplacé par RandomX, un algorithme basé sur la preuve de travail résistant aux ASIC.
Comme Bitcoin, l'inflation monétaire du XMR diminue avec le temps. Au niveau de la production de blocs, Monero diffère de son ancêtre : les blocs ont une taille dynamique, et sont produits toutes les 2 minutes. La confidentialité des transactions et des parties est assurée par un ensemble d'outils cryptographiques :
- Les signatures de cercle ;
- Les adresses furtives ;
- RingCT, pour rendre les transactions confidentielles ;
- Dandelion++ ;
- Les réseaux Tor et I2P.
Nous reviendrons plus en détail sur ses caractéristiques et son fonctionnement dans l'article dédié aux cryptomonnaies anonymes.
Dogecoin : la star des memecoins
Il est impossible de compléter cette petite sélection sans parler du memecoin le plus connu de l'histoire, le dogecoin (DOGE). Son histoire est particulièrement fascinante, et nous y reviendrons dans l'article de cette Encyclopédie consacré aux memecoins.
Dogecoin est un altcoin lancé par Jackson Palmer (chef de produit chez Adobe) et Billy Markus (développeur de logiciels pour IBM) en 2013. Son logo est un chien de race Shiba Inu, devenu une icône de la culture crypto. La volonté des créateurs du DOGE était satirique : il s'agissait, à la base, d'ironiser sur le succès cryptomonnaies. Nos deux comparses ont alors repris le code source de Litecoin pour créer leur projet.
L'idée du logo est inspirée par une photographie célèbre de la japonaise Atsuko Sato, institutrice, qui avait adopté cet adorable petit chien en 2008. Ce Shiba Inu à l'allure sympathique connu un succès fulgurant.
L'altcoin fut lancé le 6 décembre 2013. Très vite, le DOGE fut adopté par les utilisateurs de Reddit pour payer des pourboires. À peine deux semaines après son lancement, le réseau Dogecoin enregistra plus de transactions quotidiennes que Bitcoin lui-même. Lors de son premier mois d'existence, son site Internet officiel accueillit plus d'un million d'utilisateurs.
Contrairement à Bitcoin ou à son petit frère Litecoin, la quantité de dogecoins n'est pas plafonnée. Le caractère inflationniste de l'altcoin n'a pour autant jamais arrêté sa communauté, qui y voit une réserve de valeur légitime. Le DOGE fut listé par Binance en 2019, ce qui le rendit encore plus attractif. Sa communauté de mineurs et de développeurs n'a eu de cesse de croître, en dépit des nombreuses critiques.
Si l'histoire de Dogecoin et des memecoins vous intéresse, un article entier de l'Encyclopédie leur est dédié.
EOS : l’apogée des levées de fonds en cryptomonnaie
EOS est une plateforme de smart contracts conçu par Dan Larimer. Ce dernier avait toujours été en désaccord avec la vision de Vitalik Buterin, et souhaiter créer un réseau pouvant concurrencer Ethereum. Il privilégiait notamment un mécanisme de consensus appelé la preuve d'enjeu déléguée, pour gagner en scalabilité, et donc en rapidité quant à l'exécution des contrats.
Ironiquement, Dan Larimer choisit Ethereum et ses ERC-20 pour organiser sa levée de fonds. Considéré comme l'une des têtes pensantes de l'industrie crypto, son projet attira très vite l'attention avec plus de 4 milliards de dollars levés, un record.
Le système utilisé pour l'ICO était très original. La vente des jetons s'étalait sur une année entière, divisée en cycles de 23 heures. À la fin de chaque cycle, les jetons ERC-20 correspondant aux futurs EOS étaient directement échangeables sur les marchés secondaires - les plateformes de change décentralisées (DEX) d'Ethereum.
Malgré ses ambitions et sa levée record, le projet n'a jusqu'ici pas trouvé son public et souffre d'un manque d'activités.
Les blockchains de troisième génération ou « Ethereum killers »
Afin d'éviter de trop nous répéter dans cette Encyclopédie, nous ne parlerons pas d'Ethereum ici, ni de ses layers 2 que nous vous avons déjà présentés. Nous nous intéresserons plutôt à ceux qui ont tenté de prendre la place du réseau imaginé par Vitalik Buterin.
Le terme « Ethereum killer » est apparu lors du développement en 2017 d'EOS, que nous avons cité précédemment. L'idée est très simple : créer une plateforme de smart contract plus performante qu'Ethereum à tous les niveaux. Cette idée simple est bien entendu très complexe à mettre en pratique. On parle donc de blockchain de troisième génération pour désigner ces nouvelles plateformes de contrats intelligents censées enterrer Ethereum grâce à :
- Un meilleur débit de transactions ;
- Une meilleure efficience énergétique ;
- Une meilleure scalabilité ;
- Des langages de programmation plus performants ;
- Un niveau de sécurité supérieur ;
- Une meilleure décentralisation ;
- Et ainsi de suite...
Nous allons passer en revue les plateformes captant le plus de capitaux, et ayant acquis au fil du temps un certain prestige. Cependant, il faut bien avoir à l'esprit que toutes ne remplissent pas les promesses citées.
Solana
Solana est une plateforme de troisième génération rapide, peu coûteuse et scalable développée sous l'égide d'Anatoly Yakovenko. Elle repose notamment sur un mécanisme de consensus propre appelé preuve d'histoire. Elle présente de nombreux atouts, comme une expérience utilisateur plaisante grâce à ses transactions très rapides et ses frais d'utilisation faibles.
Récemment, elle a retenu l'attention des créateurs de NFT, des développeurs d'applications de gaming crypto, sans oublier les nombreux memecoins lancés sur la plateforme.
Cependant, Solana fait aussi l'objet de vives critiques. Sa blockchain est régulièrement engorgée, connaît des bugs fréquents, et certains la trouvent trop centralisée. En effet, le maintien d'un nœud complet est très coûteux, notamment en espace disque.
Quoi qu'il en soit, Solana reste le leader des Ethereum-killers en termes de capitalisation de marché.
Cardano
Cardano est un projet open-source initié par Charles Hoskinson, l'un des cofondateurs d'Ethereum. Lancée en 2017, cette plateforme de troisième génération fonctionne grâce à un protocole de consensus en preuve d'enjeu nommé Ouroboros. Son jeton natif est l'ADA, en hommage à la mathématicienne anglaise Ada Lovelace, considérée comme une pionnière de la science informatique. Il permet à ses détenteurs de participer à la fois à la sécurisation du réseau et à sa gouvernance.
Depuis le 12 septembre 2021 - à la suite du hard fork dénommé « Alonzo » - Cardano permet de déployer des smart contracts très sécurisés. Plusieurs applications décentralisées de grade industriel y sont accessibles, notamment dans les domaines de la traçabilité des produits alimentaires, des objets connectés et de la certification de documents.
La blockchain de Cardano a l'avantage de présenter une excellente scalabilité, et un degré de décentralisation très correct. De nombreux scientifiques et codeurs participent à son maintien, et à l'instar d'Ethereum, les améliorations de son protocole sont fréquentes.
Le succès populaire, lui, est en revanche moins important que sur Ethereum ou même Solana.
Avalanche
Avalanche est une plateforme de troisième génération à l'architecture unique, conçue par le célèbre professeur de l'Université de Cornell Emin Gün Sirer. Sa cryptomonnaie native est l'AVAX, elle représente la troisième capitalisation du marché dans la catégorie des Ethereum-killers. Il s'agit plus précisément d'un réseau de blockchains, car contrairement aux plateformes concurrentes, Avalanche utilise 3 blockchains distinctes : la X-Chain, la C-Chain et la P-Chain.
La plateforme est résolument tournée vers la finance décentralisée. Ses développeurs travaillent également à améliorer son interopérabilité avec Ethereum. L'idée centrale de l'architecture d'Avalanche est de répartir les différentes opérations effectuées sur le réseau (calculs et transactions) sur des couches différentes, afin d'obtenir un très haut débit de transactions, sans pour autant devoir sacrifier la décentralisation du système.
Après avoir connu un succès fulgurant en 2021, Avalanche est aujourd'hui moins utilisé que certains autres concurrents tels que Solana.
Les altcoins en 2024
En 2024, il existe une impressionnante quantité d'altcoins, et de nouveaux sont créés chaque jour. Si l'on met de côté les projets peu sérieux et les arnaques (qui sont très nombreuses), leurs raisons d'être restent les mêmes depuis le début.
La course à la scalabilité et à la performance
Tout concepteur d'altcoin souhaite faire mieux que ses prédécesseurs. Ainsi, l'argument marketing le plus employé réside dans les performances de l'altcoin. Plus rapide, plus scalable, plus décentralisé, moins cher à utiliser : les plateformes blockchain se sont lancées dans la course à la performance. Il faut cependant avoir à l'esprit que l'adoption d'un altcoin ne dépend pas que de ses capacités techniques pures.
Un marché saturé
Lancer un altcoin en 2024 avec succès est une tâche très difficile. Le marché est complètement saturé. Il existe aujourd'hui des dizaines de plateformes de smart contracts différentes, et des centaines d'altcoins dédiés à un business ou un marché similaire. La concurrence est énorme, et les projets fortement capitalisés ont une longueur d'avance. De plus, les altcoins bien établis ont une traction forte, et attirent les développeurs désireux de se lancer dans l'aventure crypto.
Les dernières innovations
Parmi les altcoins les plus innovants, on peut s'intéresser à ceux qui se passent de blockchain comme registre de transactions. Avec la recherche et le développement, de nouveaux systèmes sont apparus, comme par exemple les graphes orientés acycliques ou DAG. Ils présentent des avantages, notamment en termes de débit. En effet, grâce à ces structures de données, la vérification des transactions est beaucoup plus rapide.
Parmi eux, on retrouve par exemple les altcoins KASPA et MAZZE.
Les altcoins sur Bitcoin
Nous l'avons déjà évoqué rapidement dans l'article précédent : il est aussi possible de créer des altcoins sur Bitcoin. En effet, plusieurs infrastructures greffées au réseau Bitcoin permettent d'émettre des jetons programmables, à la manière d'Ethereum.
C'est le cas, par exemple, de Rootstock (RSK), qui reprend même le langage de programmation qu'Ethereum, Solidity. Bitcoin est utilisé comme couche de règlement, et assure la sécurité globale du système.
Nous pouvons également citer les inscriptions Ordinals sur Bitcoin, qui permettent de créer des jetons non-fongibles ou NFT. Il s'agit d'utiliser la blockchain de Bitcoin pour identifier des coins avec un numéro de série unique.
Les arrivées du protocole Rune et de Fractal Bitcoin ont aussi donné naissance à des centaines d'altcoins.
Pour plus d'information à ce sujet, vous pouvez consulter cet article du premier Chapitre de cette Encyclopédie.
Le mot de la fin
Les altcoins ont une histoire très riche, et il est impossible de la relater en un seul article sans omissions ! Nous nous sommes contentés de citer quelques grands noms de cette aventure passionnante. De nombreux projets ont sombré dans l'oubli, ou sont considérés comme des coins zombies. Certains sont très controversés, et sont jugés inutiles, voire carrément qualifiés d'arnaques. C'est ainsi que le terme shitcoin a très vite fait son apparition pour dénigrer les altcoins.
Au Journal du Coin, nous sommes persuadés que l'innovation dans l'industrie crypto n'a pas de limites, et que de nombreux réseaux et protocoles peuvent cohabiter. Il faut cependant comprendre que le marché est très jeune, et qu'il est très probable que de nombreux altcoins finissent par disparaître à cause d'un manque d'adoption, de problèmes techniques, ou tout simplement en devenant obsolètes. Si l'on juge les altcoins à l'aune de leur histoire, on s'aperçoit très vite que tous ne passent pas avec succès l'épreuve du temps.
Pour en savoir plus sur l'histoire d'un altcoin en particulier, n'hésitez pas à vous reporter à nos guides, notre page ressources, et à consulter les différents articles consacrés grâce au système d'étiquettes (tags). Vous pourrez ainsi connaître tous les détails des projets crypto qui vous tiennent à cœur. Et si vous voulez continuer votre découverte des altcoins, nous vous donnons rendez-vous sur le prochain article dédié aux cryptomonnaies anonymes.