Stablecoin de Paypal : la décentralisation au cœur des débats
PayPal et la décentralisation. Cela fait maintenant plusieurs années que le géant des paiements en ligne, PayPal, s’intéresse aux cryptomonnaies. En début de semaine, PayPal a surpris l’ensemble de l’industrie en dévoilant son stablecoin PYUSD sur Ethereum. Cependant, sa mise en œuvre soulève certaines questions.
PYUSD : PayPal lance son stablecoin
Comme nous venons de le voir, PayPal a lancé son propre stablecoin, le PYUSD. En pratique, celui-ci est adossé au dollar américain.
Côté technique, le PYUSD est un jeton ERC-20 déployé sur la blockchain Ethereum. Bien qu’il soit déployé sur une blockchain publique, le jeton dispose de limitations géographiques.
En effet, celui-ci ne peut qu’être envoyé à des comptes éligibles, basés aux États-Unis.
Bien que l’arrivée de PayPal dans l’écosystème puisse renforcer la démocratisation des cryptos, les dessous du PYUSD sont bien loin des idéaux fondateurs.
Manque de décentralisation
Évidemment, suite à l’annonce du PYUSD, de nombreux internautes sont allés éplucher les smart contracts du jeton afin de mieux comprendre son fonctionnement.
Spoiler : ce n’est pas très reluisant.
En effet, comme l’a souligné BTC_Culture sur Twitter, ce stablecoin est à l’image de PayPal. Effectivement, l’entreprise est connue pour sa tendance à bloquer de manière plus ou moins aléatoire les comptes de ses clients, sans forcément qu’il y ait de raison évidente.
Eh bien, cette même logique est également présente dans le code du PYUSD.
Ainsi, le code source du jeton dispose de deux fonctions de « protection des fonds ».
D’une part, il y a la fonction freeze qui permet de geler les PYUSD sur une adresse donnée. Par conséquent, l’utilisateur n’est plus en mesure de transférer ses jetons.
D’autre part, la fonction wipeFrozenAddress va aller bien plus loin en supprimant l’intégralité des jetons PYUSD déposés sur une adresse qui a été préalablement gelée.
Par conséquent, en utilisant le PYUSD, les utilisateurs s’exposent à d’importants risques de centralisation.
Schéma classique pour les stablecoins
Alors oui, le PYUSD dispose de fonctions de gèle des actifs. Malheureusement, c’est la norme dans les stablecoins dits centralisés.
En effet, que ce soit l’USDT de Tether ou l’USDC émis par Circle, tous deux disposent de fonctions de gèle assez similaires.
Ces dernières ont pu être utilisées à diverses fins au cours des dernières années. D’un côté de manières plutôt positives en gelant les actifs dérobés par un hacker. Ce fut notamment le cas en juillet dernier où 62 millions de dollars ont été gelés suite au hack de MultiChain.
De l’autre, de manière plus questionnable, notamment dans le cas du gel d’actifs sur une adresse, car celle-ci a interagi avec des protocoles jugés dangereux, à l’exemple de Tornado Cash. Ce fut le cas en août 2022, lorsque Tether s’est plié aux recommandations de l’OFAC vis-à-vis des adresses ayant interagi avec Tornado Cash.
En parallèle, d’autres initiatives de stablecoins émergent. Par exemple, Aave, le géant du lending sur Ethereum, a lancé son stablecoin décentralisé GHO en juillet dernier. Ces derniers proposent des alternatives plus décentralisées que les stablecoins émis par Tether, Circle ou maintenant PayPal.
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