NFT sur Bitcoin : les réactions autour d’Ordinals
Des opinions divergentes – En moins de deux semaines après les premières inscriptions d’Ordinals sur Bitcoin, la communauté est divisée sur le sujet. Certains souhaitent censurer ces transactions qu’ils jugent inutiles tandis que d’autres jubilent de cette utilisation du protocole. Et, il y a aussi ceux qui sont simplement heureux de pouvoir mettre en ligne des médias sur la blockchain la plus sécurisée du monde. Difficile de trouver un juste milieu dans les discussions, car malgré les critiques, certains observateurs en tirent des aspects positifs. Petit tour d’horizon des différentes réactions et des arguments.
Ordinals et les NFT sur Bitcoin
Des NFT hébergés à 100 % sur Bitcoin ? Cette prouesse technique a été rendue possible le 29 janvier 2023 par Casey Rodarmor et a suscité de nombreuses réactions.
Mais qu’est-ce que les inscriptions d’Ordinals ? En résumé, c’est la possibilité de contourner une limitation technique pour utiliser tout l’espace des blocs Bitcoin afin d’y inscrire des données jusqu’à 4Mo. Mais utiliser Bitcoin comme une base de données plutôt qu’un instrument d’échange financier n’est pas vraiment une idée récente et a déjà entraîné de nombreux débats.
Depuis 2014, un statu quo s’est établi sur cette question grâce à la fonction OP_RETURN qui permet d’écrire jusqu’à 80 octets de données dans un bloc. Cet espace est suffisant pour y écrire des poèmes ou un lien externe qui héberge un média. Cela a même permis l’avènement de collections comme les RarePepe ou les cartes de Spell of Genesis.
Puis en 2021, la mise à jour Taproot a eu lieu avec comme objectif d’accroître la confidentialité, la flexibilité et la scalabilité des smart contracts. En interprétant cette mise à jour d’une manière qui n’avait pas été pensée par ses développeurs, Casey allait imaginer la théorie Ordinals sur quatre éléments :
- Le champ témoin : Endroit où « vivent » les données ;
- L’inscription : représente ce qui va être écrit ;
- L’enveloppe : contient les codes (Opcodes) qui donnent les instructions à Bitcoin ;
- Nombres ordinaux : permet de distinguer chaque satoshi de manière individuelle pour en faire des digital artifacts.
Pour le moment, il est nécessaire d’avoir un logiciel compatible avec Ordinals pour visualiser les médias ou écrire des inscriptions. Mais cette limitation n’a pas empêché un nombre croissant de transactions jusqu’à compléter l’espace d’un bloc.
L’augmentation des inscriptions Ordinals
Au 8 février 2023, c’est environ 15 000 inscriptions cumulées qui ont été écrites sur Bitcoin. Entre mèmes, punks, rochers, animaux, gifs ou vidéo, le contenu qu’on peut trouver sur la page dédiée d’Ordinals est aussi large que varié.
Certes, cette augmentation des données présentes dans les transactions a entraîné une augmentation des frais de transaction. Mais cette augmentation crée aussi une barrière financière et la question de dépenser ses précieux satoshis pour mettre en ligne une image ayant peu d’intérêt commence à se poser.
Même si Ordinals permet de mettre en ligne jusqu’à 4Mo de données, ce n’est pas pour autant que tous les blocs ont été remplis à 100 % depuis le 29 janvier. Jusque-là, seul le développeur Udi Wertheimer a réussi et cela représentait une première mondiale. Au-delà de ce record, est-ce que cette action ne serait pas aussi une réponse au débat qui sévit dans la communauté Bitcoin ?
Les réactions divisées de la communauté Bitcoin
Le débat est celui de la question sulfureuse de l’identité de Bitcoin. Car bien que son code n’en soit pas partisan, son usage peut diviser l’avis des développeurs et experts. Ordinals a d’abord été vu comme un nouveau vecteur d’attaque par Luke Dashjr. Selon Adam Black (qui s’est rétracté ensuite), il devrait être censuré car il pourrait causer la diffusion de malware en exécutant du code malveillant depuis le navigateur.
Mais, ces craintes ne sont pas majoritaires au sein de la communauté Bitcoin. Par exemple, Dan Held, un partisan de longue date de Bitcoin, a notamment supposé que Hal Finney aimerait les « NFT Bitcoin ». Dennis Porter quant à lui est satisfait qu’Ordinals fasse monter les frais de transaction, bénéfiques entre autres pour les mineurs Bitcoin.
D’autres acteurs de l’écosystème sont optimistes par rapport à ces nouveaux NFT au nom plus élégant. Par exemple, les inscriptions pourraient être des documents classés secret défense mis en ligne par des lanceurs d’alerte. Certains parlent même d’un Wikileaks sous stéroïde. Mais cet enthousiasme ne doit cependant pas empêcher la réflexion autour de la modération des contenus à mettre en ligne sur Ordinals.
Des échanges en pleine confiance
Il est déjà possible de retrouver des collections sur Ethereum comme les CryptoPunks (devenu OrdinalsPunks ou Bitcoin Punk). Seulement, pour pouvoir les échanger, ça n’a rien à voir avec le fonctionnement d’Opensea. Tout se passe actuellement sur Discord avec des accords entre anonymes, parfois même avec des ordres inscrits sur une feuille de calcul partagée.
Les transactions sont visibles grâce à des bots qui rendent compte des différentes ventes sur Twitter ou un salon dédié sur Discord. Ce sont bien des échanges de pair-à-pair, mais avec une confiance absolue dans les tiers. Les transactions existent bien sur Bitcoin, pas de doutes là-dessus. Il sera donc théoriquement possible de retracer toutes les inscriptions Ordinals avec un logiciel dédié, mais ce dernier n’est pas encore sorti.
N’hésitez pas à télécharger un noeud Bitcoin pour participer à sa décentralisation. Mais si vous ne savez pas quoi faire pour acheter une inscription, la prudence est de mise !
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