Censure Tornado Cash : Edward Snowden monte au créneau

Contre l’espionnage institutionnalisé – Il a travaillé à la NSA et a révélé le programme de surveillance de masse, que les gouvernements américains et britanniques utilisent. Edward Snowden est le mieux placé pour lancer l’alerte (encore une fois), afin de faire prendre conscience à la communauté crypto sur les enjeux relatifs à la répression des autorités à l’encontre de Tornado Cash et de son développeur.

Tornado Cash blacklisté : les dérives autoritaires des gouvernements

Selon Edward Snowden, la communauté crypto ne prend pas suffisamment « au sérieux », la mise sur liste noire de Tornado Cash par le gouvernement américain. Cette mesure est pourtant un « moment critique ». Le 27 octobre dernier, l’expert en cybersécurité s’était expri à distance depuis la Russie, devant une salle qui accueillait 75 personnes au Camp Decrypt, à Napa Valley, en Californie.

A cette occasion, Edward Snowden a rappelé que Tornado Cash était juste un outil. Il a également comparé le mixeur de cryptomonnaies à une fontaine d’eau dans un parc public, soulignant qu’il suffisait d’appuyer sur un bouton pour obtenir la confidentialité.

Ces remarques visent à critiquer les sanctions du gouvernement américain envers Tornado Cash, et l’emprisonnement du développeur du mixeur, Alexsey Pertsev, qui restera d’ailleurs derrière les barreaux d’une prison néerlandaise au moins jusqu’au 20 février prochain.

Pour Edward Snowden, ces dispositions répressives sont « quelque chose qui est profondément illibéral et profondément autoritaire ».

Les cryptomonnaies et le droit à l'anonymat
L’anonymat en lui même n’est plus un droit, mais un crime ?

Un protocole de confidentialité intégré directement aux blockchains

L’informaticien s’est également étalé sur les problèmes de confidentialité que les projets cryptos rencontrent. Il a notamment pointé du doigt le modèle du réseau Ethereum (ETH) qui permettait d’obtenir « cet historique géant qui vous suit partout ».

Les explorateurs blockchain accroissent encore plus l’ampleur de ces problèmes de confidentialité, permettant à leurs utilisateurs de voir « tous les contrats intelligents avec lesquels vous avez interagi sur Ethereum ».

Bien qu’il n’y ait pas « autant d’activité basée sur les contrats sur le bitcoin », la blockchain BTC « souffre de la même chose ». Edward Snowden a indiqué que le suivi des transactions en Bitcoin « aurait été très, très facile » en utilisant des outils dont il disposait à la NSA en 2013.

A l’époque, en plus du Bitcoin, il avait ainsi dû utiliser Tor et des services de mixage pour la location des serveurs qui l’ont permis de communiquer avec les journalistes et de transmettre des fichiers d’archives sur Internet, de manière anonyme.

Edward Snowden a également salué les initiatives de certains fournisseurs de portefeuilles qui tentent de créer leurs propres outils de confidentialité, tout en précisant que ce n’était pas suffisant. Il estime que ces outils devraient être intégrés dans le protocole, et « se produire on-chain ».

Le web3 promet le respect de la vie privée, contrairement au web2 et au système financier et monétaire actuel, qui se nourrit des données personnelles et financières de leurs utilisateurs. Ce voyeurisme faisant fi du droit à l’anonymat profite à quelques géants, aussi bien dans le privé que dans le public. Des blockchains comme le Monero (XMR) pourraient permettre au web3 de tenir ses promesses, mais le secteur doit encore évoluer pour offrir aux consommateurs, une confidentialité à l’épreuve du pouvoir répressif des gouvernements.

Le Journal Du Coin

Un article de la rédaction. Le Journal du Coin, premier média d’actualités francophone sur la cryptomonnaie, Bitcoin, et les protocoles blockchain.