L’adoption de Bitcoin se complique : le Panama change d’avis sur la crypto
Hésitation ou perfectionnisme ? – Après le Salvador le 7 septembre 2021, c’est plus récemment la Centrafrique qui a adopté Bitcoin (BTC), suite à l’approbation d’une loi sur les cryptomonnaies fin avril. Le Panama sera-t-il le 3e pays à reconnaitre Bitcoin comme monnaie ? Malgré un projet de loi bien avancé sur le sujet, le président Laurentino Cortizo hésite à finaliser cette crypto-adoption.
Le président panaméen un peu trop prudent (ou mal informé) sur la loi Bitcoin ?
Le 21 avril 2022, l’Assemblée nationale du Panama a majoritairement adopté un projet de loi très favorable à Bitcoin et aux cryptomonnaies. Elle permettra d’effectuer des achats de biens et services en cryptomonnaies comme avec toute autre monnaie fiduciaire. Ou encore de payer ses impôts en cryptos.
Reste désormais à ce que cette « Loi Bitcoin » soit ratifiée par le président panaméen, Laurentino Cortizo. Et d’après une publication de BNN Bloomberg, c’est là que les choses coinceraient un peu. Le dirigeant ne sait pas si le texte de loi actuel comporte un contrôle assez strict en matière de lutte contre le blanchiment d’argent (AML). Il semble manquer d’informations sur cette loi cruciale pour son pays.
« Si je dois vous répondre maintenant avec les informations dont je dispose, qui ne sont pas suffisantes, je ne signerais pas cette loi. (…) Je dois être très prudent pour savoir si la loi contient des clauses liées aux activités de blanchiment d’argent. Les activités de lutte contre le blanchiment d’argent sont très importantes pour nous. »
Laurentino Cortizo, président du Panama
Les Panama Papers, plus jamais ça ?
Après les scandales des Panama Papers en 2016, puis des Pandora Papers en 2021 – qui ont impliqué des dirigeants et personnalités du monde entier -, on comprend que Laurentino Cortizo soit soucieux en matière de corruption, évasion fiscale, et autres blanchiments d’argent.
Surtout que le Groupe d’action financière (GAFI) surveille toujours de près le pays centraméricain. Sans parler des cartels de drogues du Mexique et de Colombie, qui cherchent activement à blanchir l’argent sale de leurs trafics.
Malgré tout cela, Laurentino Cortizo conclue en disant que cette loi sur Bitcoin et les crypto-actifs est « innovante », et que ça lui semble à priori « une bonne loi » pour le Panama. Le président, prudent, attendrait les recommandations de ses avocats-conseils avant de prendre sa décision.
En tout cas, la légalisation des cryptos se répand à toute vitesse autour de la planète. Il y a à peine quelques jours, c’est le ministre russe Denis Manturov qui expliquait que l’adoption d’un cadre réglementaire clair pour les crypto-actifs en Russie n’était qu’une question de temps.