Il veut pouvoir « annuler Bitcoin » – Pourquoi ce politique nage en plein fantasme

Une bêtise régulatrice sans limites – Entendre Bitcoin et les cryptomonnaies être dénigrés à grands coups de clichés éculés est déjà assez difficile. Mais que certains contradicteurs fassent étalage de leur totale méconnaissance (restons polis) sur leur philosophie sous-jacente est particulièrement énervant. Cette fois-ci c’est un sénateur américain qui ne veut ainsi rien de moins que de donner la possibilité aux gouvernements de revenir en arrière sur les transactions blockchains, et d’en dévoiler tous les détails. Hallucinant !

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est CTA-achat-Bitcoin-BTC-trop-tard.png.

L’intérêt des cryptomonnaies remis en question

La bêtise du jour nous vient du Démocrate Bill Foster, représentant de la Chambre (House) pour l’État de l’Illinois aux États-Unis. Chose inquiétante : il est le co-président du Congressional Blockchain Caucus, un comité du Congrès US qui étudie l’impact des cryptomonnaies et de leurs technologies.

Dans une interview accordée à Axios, l’homme politique explique qu’il veut totalement dénaturer l’esprit de décentralisation et de résistance à la censure de Bitcoin et des cryptomonnaies :

« (…) dans les cas où quelque chose de frauduleux, de criminel ou d’erroné se produit, vous devez être en mesure de démasquer et potentiellement d’annuler ces transactions. »

Par ce faire, Bill Foster entend bien sûr donner toutes les données d’identification des acteurs (expéditeur et destinataire) d’une transaction.

Quant à annuler une transaction : se rend-il compte que cela exigerait que tous les possesseurs de nœuds Bitcoin (ou autre crypto) de la planète accepte de réécrire le registre distribué, et ce, dès qu’une transaction ne plaît pas à un État ? Ce qui peut évidemment amener également à des censures injustifiées et injustes par des régimes autoritaires ?

La solution de notre homme politique ? Des backdoors !

Pour accomplir tout ceci, le représentant de la Chambre a une réponse miracle digne d’un pirate informatique malveillant : créer des portes dérobées (ou backdoors) dans le code des cryptomonnaies.

Cela permettrait aux autorités étatiques – toujours justes, jamais corrompues ou dictatoriales – de faire tout ce qu’elles estiment bon (pour elles ?) sur ces transactions.

Rétablir un « tiers de confiance », comme le souhaite Bill Foster, est exactement tout ce que les Cypherpunks ont voulu fuir, pour protéger l’Humanité d’une surveillance globale, par des forcément gentils gouvernements.

Au final, si la volonté du représentant démocrate est de transformer les cryptomonnaies en monnaies sous surveillance et manipulables par des autorités étatiques, cela ne sert à rien. Tous les gouvernements et les banquiers centraux de la planète étudient déjà la question. En fait, tout ce que ce politicien veut faire subir aux cryptos correspond exactement à ce que seront les monnaies numériques de banques centrales (MNBC). Pas besoin donc de dénaturer atrocement Bitcoin. Laissons simplement faire la libre concurrence !

Les banques centrales en PLS face à la « menace » Bitcoin ? C’est le moment d’acheter du bitcoin avec notre plateforme partenaire Swissborg, en suivant notre lien affilié… avant qu’il ne soit trop tard !

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.