Pour Vitalik Buterin, Ethereum a déjà résolu ses problèmes
La scalabilité est un sujet phare au sein de la communauté Ethereum. Les problèmes de mise à l’échelle du réseau doivent être résolus grâce à Ethereum 2.0. Mais cette sacro-sainte scalabilité pourrait être déjà acquise, à travers les solutions de seconde couche.
Les problèmes de scalabilité d’Ethereum
Comme la plupart des blockchains fonctionnant en proof of work, Ethereum ne permet de traiter qu’un nombre réduit de transactions par seconde. Bien que cela ne pose pas de soucis particuliers la plupart du temps, cette limitation peut engendrer de lourdes conséquences en cas de congestion du réseau.
En plus d’entraîner une hausse des frais de transaction, la congestion du réseau peut engendrer des dysfonctionnements du côté des oracles. Ce fut notamment le cas lors du krach de mars dernier.
Le problème réside dans la nécessité pour la totalité des nœuds du réseau de traiter l’ensemble des transactions transitant en son sein. La Fondation Ethereum l’expliquait dès 2018 :
« La mise à l’échelle (scalabilité) des blockchains est difficile, principalement parce qu’une blockchain conçue de manière typique de exige que chaque nœud du réseau traite chaque transaction. Cela limite la capacité de traitement des transactions de l’ensemble du système à la capacité d’un seul nœud. »
Une solution là où on ne l’attendait pas
Une grande partie de la communauté compte sur Ethereum 2.0 et le déploiement du sharding pour régler ce problème… Vitalik Buterin estime que le problème de scalabilité est d’ores et déjà résolu par les solutions de seconde couche.
Dans un thread Twitter publié le 1er juin, le cofondateur d’Ethereum présente avec optimisme la manière dont les solutions de seconde couche vont permettre de désengorger le réseau Ethereum.
While everyone wasn't looking, the initial deployment of ethereum's layer 2 scaling strategy has *basically* succeeded. What's left is refinement and deployment. A thread: https://t.co/30Dfr9XmFs
— vitalik.eth (@VitalikButerin) June 1, 2020
Pour faire simple, ces solutions permettent différentes choses :
- Regrouper les transactions afin d’éviter qu’elles ne prennent trop de place ;
- Déporter la vérification des transactions à un sous-groupe de validateurs, ayant pour mission d’alerter la chaîne mère en cas d’incohérence.
Selon les dires de Vitalik, ces solutions pourraient permettre à Ethereum de traiter jusqu’à 2500 transactions par seconde, contre les 15 tx/s actuellement supportées.
Parmi les solutions possibles, nous retrouvons diverses approches. D’un côté, les zk-Rollup qui regroupent les transactions et les vérifient dans un smart contract, comme le propose Loopring. De l’autre, les sidechains permises par la technologie Plasma, dont une version est intégrée à OMG Network.
L’adoption : le nerf de la guerre pour Ethereum
Bien que ces solutions soient techniquement existantes, leur adoption reste pour le moment marginale, comme l’a souligné Vitalik :
« Le défi réside dans le fait que les utilisateurs devraient avoir des portefeuilles où leurs jetons sont stockées dans un rollup (ou un plasma). Il s’agit d’un défi d’adoption, et non d’un défi technique. »
Pour faciliter cette adoption, Vitalik met l’accent sur les mécanismes de sécurité indispensables à mettre en place. Par exemple, la mise en place de retrait automatique dans le cas de la mise hors ligne d’un opérateur. Avec de telles mesures de sécurité, l’utilisateur serait assuré de retrouver automatiquement ses fonds on-chain en cas de problème majeur.
L’avènement de ces solutions de seconde couche représente un espoir pour l’ensemble de la communauté Ethereum. De quoi l’occuper après les retards à répétition pour Ethereum 2.0 !