La Tunisie dément l’arrivée d’une cryptomonnaie étatique

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C’était le buzz du week-end dernier : la Tunisie allait soi-disant émettre une cryptomonnaie d’État ! Sauf que la plus haute autorité financière du pays a finalement pris la parole pour expliquer que ce n’était pas le cas : une éventuelle monnaie numérique de banque centrale (CBDC) n’est pas exclue, mais les réflexions à son propos débutent à peine.

Pan sur le bec !

Ce week-end, voilà donc qu’une news un peu particulière se répandait comme une traînée de poudre dans la cryptosphère : la Tunisie aurait envisagé d’émettre sa propre cryptomonnaie étatique, une sorte de e-dinar blockchainisé.

Hier, l’équipe du Journal du Coin s’est attelé à la rédaction d’un article dédié : pour ce faire, nous avons essayé de joindre le gouverneur et la directrice des systèmes de paiement de la banque centrale tunisienne pour éclaircir la situation. Nous remercions Frédéric Ocana pour son aide précieuse dans cette entreprise qui, malheureusement, ne fut pas fructueuse. Les conséquences malheureuses des jours fériés étant ce qu’elles sont, il nous fut impossible d’obtenir une confirmation ou un démenti franc, chers lecteurs.

Après une longue hésitation et ayant vu de nombreuses sources – dont le sérieux CoinTelegraph relayer cette “information”, nous avions finalement décidé de relayer la nouvelle. Mal nous en a pris : ce matin, la BCT publiait enfin un démenti officiel dans les colonnes du média économique tunisien ilBoursa.

Rappelons tout d’abord que cette cryptomonnaie étatique était censée être hébergée sur la blockchain russe Universa. Le e-dinar évoqué dans les diverses sources devait ainsi permettre une réduction des coûts de l’ordre d’un facteur 100, selon les dires d’Alexander Borodich, CEO de Universa, qui s’est manifestement beaucoup trop enflammé.

Universa : attention au bad buzz

Dans le démenti, la banque centrale du pays explique qu’elle serait bien actuellement « [en train d’étudier] toutes [les] alternatives [numériques] existantes [au système économique actuel], entre autres, celle d’une monnaie numérique de banque centrale. » Toutefois, il s’agirait à l’heure actuelle d’une simple réflexion débutante.

Concernant Universa, la BCT déclare n’avoir « aucune relation, de quelques natures soient-elles » avec la société russe, qui n’aurait en réalité présenté qu’un essai Proof of concept de e-dinar lors d’un évènement du FOREX Club Tunisie, association n’ayant aucun lien direct avec la BCT.

La Banque centrale tunisienne s’annonce toutefois ouverte aux innovations technologiques dans le domaine bancaire et financier, ainsi qu’à la réflexion sur une éventuelle monnaie numérique de banque centrale. Mais si l’on peut enfin être sûr d’une chose aujourd’hui, c’est qu’il est bien trop tôt pour parler de l’arrivée d’une cryptomonnaie d’État en Tunisie. Peut-être pour plus tard ? 

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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