Le ministre des Finances allemand Olaf Scholz veut un euro numérique
Dans une interview accordée au média WiWo, le ministre des Finances et vice-chancelier allemand Olaf Scholz s’est dit favorable à une « monnaie numérique nationale ». Explications.
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L’éventualité d’un tel e-euro a été discutée dernièrement par M. Olaf Scholtz, ministre des finances allemand. Cette possibilité est présentée comme parée d’avantages pour les places financières européennes : ces dernières seraient censées être alors plus à même de s’intégrer dans l’économie mondiale en utilisant une telle monnaie.
Pour autant, la question qui se pose est surtout celle de la souveraineté monétaire : comme nombre de ses collègues régulateurs, Olaf Schlotz ne veut pas que l’Europe se laisse distancer sur cette question épineuse des monnaies numériques. Il faut dire que les menaces se font plus précises à mesure que le temps passe : qu’il s’agisse de Libra, des discussions américaines ou des projets chinois, la question d’une monnaie numérique prend des airs de course à l’échalote.
A propos de cette concurrence affirmée, le ministre a expliqué qu’il était « hors de question de laisser la Chine, la Russie ou un groupe privé [s’emparer] seuls de cette question. »
Le régalien, rien que le régalien
Pour sa part, Olaf Scholz estime que la monnaie doit bien évidemment rester sous la contrôle des Etats :
« Un élément central de la souveraineté de l’État est l’émission d’une monnaie : nous ne laisserons pas cette tâche aux entreprises privées. », Olaf Scholz.
Le ministre allemand n’est pas le seul à souhaiter un euro numérique. Notre ministre de l’économie Bruno Le Maire a déjà pris plusieurs fois position contre le développement de Libra, notamment sur le sol européen. Il expliquait ses craintes qu’une telle monnaie puisse à terme menacer la souveraineté économique des Etats.
M. Le Maire s’était également prononcé pour une monnaie numérique publique, se joignant au chœur des régulateurs européens qui s’interroge justement sur cette question qui fait de plus en plus souvent la Une.
Les discussions diverses et variées qui agitent les cercles de pouvoir à propos de cette hypothétique nouvelle monnaie dite publique ne font sans doute que commencer. La seule chose dont l’on puisse être certain, c’est que le maximalisme bitcoin n’a pas encore atteint ces cénacles de régulateurs.