Exchange avec ou sans KYC ? Un choix loin d’être évident pour ces analystes

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Des problèmes persistants avec ou sans KYC – Pour les CypherPunks de la première heure, la mise en place quasi généralisée de l’identification renforcée sur les plateformes cryptos ressemble à un mauvais rêve. Il faut désormais partager ses coordonnées, faire une photo de sa pièce d’identité et même un selfie approfondi pour accéder aux services du moindre exchange crypto. Trop de sécurité ? Trop de contrôle ? En même temps, tout le monde n’est pas prêt à gérer personnellement ses clés privées et à s’exposer à la perte de son capital à cause d’une mauvaise manipulation. Et toutes ces histoires de bitcoins perdus à jamais n’encouragent pas à l’autonomie. Bien au contraire ! Existe-t-il finalement une réelle différence de sécurité entre les plateformes soumises au KYC et les autres ? Début de réponse à suivre !

Un anonymat à double tranchant

Rappelons tout d’abord aux plus novices d’entre nous que les initiales KYC renvoient à l’anglais « know your customer », soit « connais ton client ». C’est une procédure plutôt standard qui consiste à s’assurer de l’identité d’un utilisateur sur une plateforme crypto. On va vous demander vos coordonnées complètes qui doivent correspondre à celles présentes sur une pièce d’identité valide. Ensuite, un selfie viendra compléter la procédure.

Devant la multiplication de ce type de contrôle, le média Coin Telegraph s’est penché sur la pertinence de ce critère en matière de sécurité pour le consommateur. Et la réponse est loin d’être évidente. Commençons tout d’abord par ce fameux anonymat. Il apparaît que les exchanges permettant d’acheter et de revendre de la crypto sans KYC ne brillent pas par leur transparence. La protection de l’identité des consommateurs va souvent de pair avec celle des fondateurs et de la société. Finalement, vous ne possèderez aucune information sur la plateforme, ce qui, en cas de problème, peut s’avérer délicat. Il appartient donc à chacun de faire sa propre recherche pour s’assurer du bien fondé de l’entreprise. Il y a donc ici un léger avantage à fréquenter un exchange avec KYC ayant pignon sur rue.

Les procédures de KYC ont beau se multiplier sur l'ensemble des plateformes, les utilisateurs ne sont pas pour autant plus à l'abri des arnaques et des déboires.
Le KYC, panacée de la sécurité pour l’utilisateur ? Pas vraiment…

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KYC ou pas : « pas vos clés, pas vos jetons »

Passons maintenant au mythe le plus colporté par les médias à propos des cryptos, à savoir son utilisation par les gangsters et les pirates du monde entier. Cette image d’Épinal est bien entendu largement exagérée ! Selon Chainalysis, le spécialiste des données de la blockchain, seulement 0,15 % de toutes les transactions cryptographiques en 2021 étaient liées à des activités illicites.

En effet, contrairement au dollar, la blockchain enregistre tous les mouvements de façon automatique et permanente. Ainsi, que vous ayez décidé ou non de vous inscrire sur une plateforme avec KYC, de toute façon, on pourrait techniquement retrouver vos activités de la même façon. En théorie, votre vie privée sera donc mieux préversée sans KYC, mais ne pensez pas pour autant être complètement anonyme. Il y a donc égalité sur ce critère là.

Enfin, le dernier élément de comparaison permet finalement de mettre l’ensemble des plateformes dans le même panier. Que l’on vous demande ou non de passer la procédure d’identification, le plus gros problème de sécurité réside dans le fait de déléguer à un tiers son argent. Lorsque vous achetez de la crypto sur un exchange, elle est officiellement à vous. Cependant, en cas de pépin, vous aurez tous les problèmes du monde à la récupérer ; d’où l’adage répandu « not your keys, not your coins ». Si vous ne possédez pas vos clés privées, vous ne possédez pas réellement votre crypto. Et ceci est valable que l’exchange soit avec ou sans KYC.

À l’heure de conclure, il revient de vous poser les bonnes questions. Pourquoi utiliser une plateforme ? Quels services en attendez-vous ? Si pour vous la sécurité est le critère de choix numéro 1, peut-être que la meilleure option résiderait dans une société basée dans votre pays, soumise aux lois locales et clairement identifiée. Cela devrait pouvoir vous éviter quelques déboires de type « le responsable part avec la caisse ». Cependant, le récent crash de Celsius est là pour nous rappeler que même centralisés et reconnus, les brokers avec KYC ne vous mettent pas pour autant à l’abri des pépins. Alors, on fait quoi ? On se renseigne et on diversifie son exposition pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même exchange.

Pour conserver vos cryptos, rien ne vaut un wallet Ledger. Les Nano S et Nano X procurent sécurité et facilité d’utilisation. En effet, ils sont compatibles avec l’immense majorité des cryptos et des réseaux. Ils constituent une alternative absolument essentielle à tous les exchanges qui proposent de conserver vos avoirs à votre place. Rappelez-vous, “Not your keys, not your coins” (lien commercial) !

Ben Canton

Prof à la ville comme à la scène, vulgariser et expliquer c'est mon quotidien. Crypto-agnostique pratiquant, je cherche la lumière dans les ténèbres des internets en essayant d'éviter les querelles de chapelles ! En attendant la révélation, j'achète du Bitcoin pour mes enfants et je m'enthousiasme pour les projets à destination du grand public.

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