Coinbase fait le pari de la jeunesse en Afrique (et ailleurs)
Presque 3 sur 4. Voici la proportion des détenteurs de cryptomonnaie sur l’ensemble du globe qui ont moins de 34 ans et cela permet de voir les choses sous un angle différent. L’arrivée des ETF Bitcoin au comptant aux États-Unis et le profil de nombreux utilisateurs en Europe pourraient laisser penser que les quadragénaires et bientôt les boomers américains sont les rois de la crypto… mais pas du tout ! En Amérique latine, en Asie et surtout en Afrique, ce sont les jeunes qui s’y précipitent. Avec l’envie de faire du commerce, d’envoyer de l’argent chez eux, de sauver leurs économies de la dévaluation pour participer à la mondialisation d’égal à égal avec le reste du monde. Coinbase a bien compris la situation et propose désormais ses services dans 20 pays d’Afrique en partenariat avec Yellow Card. Retour sur un partenariat nécessaire qui propose enfin des solutions pragmatiques à presque la moitié du continent.
Coinbase sait que 72 % des détenteurs de crypto sur le globe ont moins de 34 ans…
On vous a déjà présenté la semaine dernière les grandes lignes du projet commun de Coinbase et Yellow Card pour faciliter l’accès aux services crypto dans 20 pays d’Afrique. L’idée est de démocratiser l’usage de la cryptomonnaie en simplifiant les entrées et les sorties en permettant l’utilisation de nombreuses monnaies locales comme le naira nigérian, le shilling kenyan, le franc CFA d’Afrique de l’ouest, le kwacha malawien et bien d’autres. Voilà pour le côté pratique des choses, mais dans le même temps, dans les coulisses, les équipes de Brian Armstrong préparent aussi le futur du secteur. Car ce n’est pas un hasard si elles attaquent frontalement le marché du plus jeune continent du monde.
L’Afrique présente l’âge moyen le plus faible du monde et on sait maintenant que la jeunesse est beaucoup plus sensible aux sirènes de Bitcoin & Co. Même aux États-Unis, où les cartes et les applications de paiement ne manquent pas, 52 % des jeunes adultes recherchent malgré tout une alternative au système financier actuel selon le rapport de Coinbase. Pour des raisons politiques ou philosophiques ? Peut-être. Par amour de la technologie ou pour spéculer un peu ? Sûrement. Mais dans les pays du sud et particulièrement sur le continent africain, les raisons sont définitivement plus pragmatiques : les gens ont besoin d’un outil qui fonctionne. Tout de suite. Partout. Et pour tout le monde.
… et que les jeunes d’Afrique ont grand besoin de solutions pragmatiques
Car le système financier tel qu’on le connait en Europe n’a jamais vraiment pris sur ce continent où l’inclusion financière est une des plus faibles du monde. Problème d’État civil, de domiciliation, d’économie informelle, de politiques publiques inefficaces, de monnaies inadaptées et/ou mal gérées. Les causes et les situations sont nombreuses et varient d’un pays à l’autre, mais le point commun pourrait être une certaine douleur monétaire. Or, il se pourrait qu’une partie de la réponse à ces problèmes se trouve peut-être dans la cryptomonnaie. Et ça, toute une myriade de startups locales l’a compris, mais aussi et surtout les mastodontes du marché comme Binance ou Coinbase.
Étant donné que les smartphones sont déjà dans presque toutes les mains de la jeunesse du Nigéria, d’Afrique du Sud ou des grandes capitales d’Afrique de l’Ouest, il ne restait plus qu’à trouver un moyen d’arriver dans la poche de ses centaines de millions d’utilisateurs en puissance. Le partenariat avec Yellow Card en est un. Coinbase poursuit ce faisant sa politique d’expansion géographique hors des États-Unis et frappe un grand coup dans 20 pays d’Afrique en s’associant avec un acteur connu, reconnu et très bien implanté.
Impliqué dans le dossier des ETF Bitcoin récemment approuvés à Wall Street, présent à Paris avec un PSAN tout beau tout neuf, engagé dans des actions de lobbying à Washington en prévision de la prochaine élection présidentielle, la plateforme de Brian Armstrong attaque décidément 2024 pied au plancher !