Les dirigeants du trublion du Bitcoin BitMEX continuent à faire la Une judiciaire
Une affaire à 2 doigts de trouver une conclusion ? – BitMEX est l’un des grands noms de la cryptosphère, tant pour son rôle dans la démocratisation des produits dérivés sur Bitcoin (BTC) que pour ses agissements douteux. En effet, la plateforme a été accusée de tous les vices : blanchiment d’argent, trading contre ses clients, manipulations du marché… Et, ces accusations ont fini par rattraper ses dirigeants.
Des effets de levier démesurés sans vérification d’identité
Le 1er octobre 2020, la Commodity and Future Trading Commission (CFTC) a déposé une plainte à l’encontre de BitMEX et de ses dirigeants. Lancé en 2014, l’exchange BitMEX s’est rapidement fait un nom dans la cryptosphère. La plateforme s’est spécialisée dans la négociation de produits dérivés de Bitcoin, en offrant un effet de levier allant jusqu’à x100. Cette dernière s’est imposée comme une référence pour la négociation de contrats à terme. Sa notoriété lui a permis de réaliser plus d’1 milliard de dollars de chiffre d’affaires grâce aux frais de trading. Néanmoins, BitMEX a la réputation de trader contre ses clients.
La procédure judiciaire concernait le CEO de la bourse, Arthur Hayes, le CTO (directeur technique), Samuel Reed, le co-fondateur, Benjamin Delo, et le responsable des opérations commerciales, Gregory Dwyer. Selon la CFTC, les 4 dirigeants et les entreprises affiliées à BitMEX sont accusés de 3 chefs d’accusation :
- L’échange de produits dérivés sans enregistrement préalable ;
- L’absence de procédure de KYC ;
- Les efforts pour échapper aux règles de lutte contre le blanchiment d’argent.
Ces 2 derniers chefs d’accusation découlent du Bank Secrecy Act (BSA).
Bien que nous n’ayons eu connaissance de la plainte qu’en octobre 2020, elle avait été déposée en mai 2020. Ce laps de temps a permis aux dirigeants de BitMEX de se livrer à des manœuvres douteuses, leur valant une seconde plainte en date du 30 octobre 2020. En effet, BitMEX et sa société mère avaient siphonné les fonds de l’exchange, dès qu’ils avaient eu vent des poursuites.
Dwyer ploie devant la justice américaine
Suite aux différentes plaintes, Samuel Reed a été arrêté le 1er octobre 2020 dans le Massachusetts. Cependant, il a retrouvé sa liberté quelques jours plus tard contre une caution de 5 millions de dollars. Benjamin Delo s’est rendu aux autorités en mars 2021. Enfin, Arthur Hayes s’est livré aux autorités en avril 2021 après s’être réfugié à Singapour. Mais ce dernier a aussi été libéré sur caution, en attendant le procès.
Chacun de ces délits peut entraîner jusqu’à 5 ans de prison. Et le procès a été programmé pour le 28 mars 2022 par le juge John George Koeltl de la cour de New York. Il ne restait donc que Gregory Dwyer qui ne s’était pas encore livré aux autorités. En avril, alors que les États-Unis demandaient son extradition, les avocats de Dwyer ont déclaré qu’ils « étaient en contact avec le gouvernement au nom de Dwyer ».
Selon les informations de la Royal Gazette des Bermudes, Dwyder a finalement accepté d’être extradé. Un porte-parole de Dwyer a déclaré :
« M. Dwyer continue de travailler avec le gouvernement pour assurer un processus sans heurt pour sa comparution à New York et a la ferme intention de se défendre contre ces accusations sans fondement. »
En parallèle avec les poursuites des dirigeants, la CFTC poursuivait aussi les sociétés derrière BitMEX. Dans une publication du 10 août, le gendarme financier avait révélé que les entités avaient accepté de payer une amende pour mettre fin aux actions du régulateur. Les entreprises HDR Global Trading, 100x Holding, ABS Global Trading, Shine Effort et HDR Global Services ont ainsi payé 100 millions de dollars d’amende.