1200 victimes, 25 millions de $ détournés et 32 personnes inculpées : Taïwan met fin aux activités d’un groupe d’escrocs
« L’écosystème blockchain le plus complet d’Asie ». Cette affirmation plus que douteuse concerne une plateforme crypto inconnue en Europe, mais qui a fait des ravages en Asie et plus particulièrement à Taïwan. Alors que ACE Exchange avait promis monts et merveilles à ses utilisateurs, un ancien dirigeant de la société et ses complices sont maintenant sur le banc des accusés et doivent faire face à des accusations de fraudes et de blanchiment d’argent après une enquête des autorités du petit État insulaire. Une escroquerie de plus liée à la cryptomonnaie démantelée par la police, qui passe maintenant le relai à la justice pour faire toute la lumière sur les détails de cette affaire, punir les responsables et tenter de trouver une solution pour les centaines de victimes. Voyons les détails ensemble.
La plateforme crypto ACE Exchange sous le feu de la justice de Taïwan
Retour tout d’abord en 2019 quand les mis en cause vont commencer à faire la promotion d’une plateforme crypto et de plusieurs jetons douteux. David Pan, fondateur de ACE Exchange et Lin Keng-hong, un partenaire d’affaire, inondent alors leurs réseaux sociaux de promesses de rendements importants et vendent leur exchange comme « l’écosystème blockchain le plus complet d’Asie pour le trading de cryptomonnaie ». Les investisseurs sont alors incités à acheter des jetons plutôt douteux comme NFT Combining (NFTC), Bitnature (BNAT) ou encore MoChange Token, le jeton maison de la crypto bourse. Pour renforcer leur crédibilité, les escrocs présumés utilisent des white papers présentés comme sérieux et divers documents faux ou largement exagérés.
Dans le même temps, les responsables de l’exchange vont allègrement manipuler les cours de plusieurs jetons pour attirer toujours plus d’investisseurs en leur faisant miroiter des gains substantiels dont ils ne verront évidemment jamais la couleur. Rapidement, certains se plaignent de ne pas pouvoir convertir leurs cryptomonnaies en monnaie locale alors que le cours de leurs cryptos ne cesse de plonger. Finalement, nombre d’entre eux iront à la police porter plainte.
Exchange douteux, investisseurs floués, ACE Exchange ou l’arnaque crypto classique
Après plusieurs mois d’enquête, le bureau du procureur de Taipei inculpe finalement 32 personnes pour fraude et blanchiment d’argent liés à la plateforme ACE Exchange. En plus des deux personnes précédemment citées, la justice met également en cause Wang Chen-huan, avocat de profession, qui a exercé les fonctions de président de l’entreprise en question. Dans cette affaire, la justice explique que 1200 personnes ont été victimes de cette arnaque pour des pertes estimées à 25,56 millions de dollars, et devant l’ampleur des faits, le procureur demande 12 ans de prison pour l’avocat et 20 ans pour les autres prévenus.
Au cours des investigations, les enquêteurs ont pu lier les mis en cause avec une autre affaire frauduleuse qui concerne un portefeuille crypto nommé « Alfred ou Afu wallet » et saisir plus de 110 000 dollars de biens chez l’ancien dirigeant. Il est aussi question de voitures de sport et de cryptomonnaies également saisies. Enfin, il est important de noter que les dirigeants actuels de ACE Exchange ont fait paraitre un communiqué au début du mois pour rassurer la communauté crypto mais surtout leurs clients que tout ceci est de l’histoire ancienne. La plateforme fonctionne désormais de manière normale, les tokens pourris ont été délistés, les actifs déposés sont totalement garantis et les dépôts ont repris.
Il s’agit quand même d’une sacrée mauvaise publicité pour l’exchange qui aura probablement du mal à remonter la pente et à faire oublier les agissements véreux de l’ancienne direction. D’ailleurs, le site Traders Union, qui recense et note les plateformes mondiales, l’a catalogué dans la catégorie « à haut risque » avec un score de confiance de 2,78 sur 10. Avis aux amateurs…Une arnaque de plus démantelée, une bande d’escrocs en moins en liberté !