Based Rollups : une révolution qui pourrait détrôner les Optimistic et ZK rollups
À la fin de l’année 2022, la blockchain Ethereum a effectué une transition dans sa roadmap. Ainsi, celle-ci est devenue rollup-centric. À savoir que les rollups y sont désignés comme les solutions, à court et moyen termes, aux problèmes de scalabilité rencontrés par le réseau.
Depuis, l’écosystème a vu émerger plusieurs types d’implémentations. Parmi elles, les Based Rollups se démarquent par une approche au plus près du réseau principal d’Ethereum. Ce qui les différencie des Optimistic ou ZK Rollups. Explorons ensemble ces fameux Based Rollups.
Qu’est-ce qu’un Rollup ?
Avant d’entrer dans les détails des Based Rollups, il est essentiel de comprendre le fonctionnement de base d’un rollup.
Il s’agit d’une solution de layer-2 (L2), conçue pour améliorer la scalabilité d’Ethereum. Pour cela, elle va traiter les transactions en dehors de la chaîne principale. Ces transactions sont ensuite regroupées avant d’être publiées sur Ethereum.
Ce procédé permet de réduire les frais et d’augmenter la vitesse des transactions. Le tout, sans compromettre la sécurité inhérente d’Ethereum.
Jusqu’à présent, nous avons vu se multiplier deux types principaux de rollups :
- Optimistic Rollups : Ces rollups partent du principe que les transactions sont correctes, sauf si une fraude est prouvée. Un délai est prévu pour contester une transaction.
- Zero-Knowledge Rollups : Ils regroupent les transactions et publient une preuve cryptographique (zero knowledge proof) de leur validité sur le L1. Cela garantit une plus grande sécurité, mais nécessite une technologie plus complexe.
Cependant, avec l’arrivée de projets tels que Taiko, nous avons vu émerger un nouveau type de rollup appelé Based Rollup.
Qu’est-ce qu’un Based Rollup ?
Dans un Optimistic Rollup classique, comme Optimism ou Base, un séquenceur centralisé (géré par l’équipe du rollup) est chargé de recevoir, organiser et regrouper les transactions avant de les publier sur Ethereum.
Le séquenceur capture l’intégralité des frais de transaction, à la fois les frais de base et les frais de priorité.
De son côté, un Based Rollup fonctionne différemment. Il tire parti du mécanisme existant de construction de blocs d’Ethereum, en se reposant sur les block builders du réseau Ethereum.
Pour rappel, ce concept a été introduit par Vitalik Buterin dans une proposition intitulée « Proposer-Builder Separation ». Celle-ci implique une séparation des validateurs qui proposent les blocs (Block Proposers) et des producteurs (Block Builders) qui organisent les transactions avant leur inclusion dans les blocs ; la MEV de ces blocs ayant été préalablement optimisée.
Voici le processus en trois étapes simples :
- Soumission des transactions : Les utilisateurs soumettent leurs transactions non pas à un séquenceur centralisé, mais aux block builders d’Ethereum ;
- Capture des frais : Le Base Fee est capturé par le Based Rollup, tandis que les Priority Fees sont directement transférés aux block builders d’Ethereum ;
- Liveness Ethereum : Tant qu’Ethereum traite des blocs, le Based Rollup est actif, assurant la liveness de l’ensemble du système. Cela résout les cas de panne d’un séquenceur traditionnel.
C’est cette interaction directe avec les block builders d’Ethereum qui fait des Based Rollups les rollups qui synergisent le mieux avec Ethereum.
Ainsi, ils utilisent l’infrastructure Ethereum pour garantir l’inclusion des transactions et profitent de la sécurité et de la décentralisation inhérentes à Ethereum.
Avantages et inconvénients des Based Rollups
Comme toute solution technologique, les Based Rollups présentent à la fois des avantages, ainsi que des inconvénients.
Avantages :
- Interconnexion avec Ethereum (Layer 1) : En s’appuyant sur les block builders d’Ethereum, les Based Rollups peuvent interagir plus facilement avec les smart contracts du L1. Cela permet, par exemple, des transactions plus fluides entre le L2 et L1 ;
- Résilience améliorée : Contrairement aux rollups traditionnels, qui reposent sur un seul séquenceur (et qui risquent de s’arrêter si ce dernier tombe en panne), les Based Rollups héritent de la résilience d’Ethereum. Tant que des blocs sont produits sur Ethereum, le Based Rollup continue de fonctionner ;
- Sécurité renforcée : En utilisant les block builders d’Ethereum, les Based Rollups héritent directement de la sécurité du réseau. Il n’est plus nécessaire de faire confiance aux séquenceurs centralisés.
Inconvénients :
- Perte des Priority Fees : Dans ce modèle, les équipes de développement de L2 perdent une partie des revenus, car les Priority Fees sont transférées aux block builders d’Ethereum ;
- Perte de performance : Les Based Rollups héritent du temps de bloc d’Ethereum (environ 12 secondes), ce qui peut ralentir les transactions par rapport à d’autres solutions L2 plus rapides ;
- Coût de publication sur Ethereum : Poster régulièrement des données sur le Layer 1 (Ethereum) implique des coûts qui peuvent s’accumuler rapidement, surtout en période de congestion.
Toutefois, ces inconvénients ne sont pas figés dans le marbre. En effet, des projets tels que Taiko explorent déjà les Booster Based Rollups. Ces derniers visent à offrir une meilleure composabilité avec Ethereum tout en capturant une partie des Priority Fees.
Nous pouvons notamment citer l’initiative Taiko Gwyneth, le premier Booster Rollup de Taiko.
Vous l’aurez compris, les Based Rollups pourraient bien se multiplier sur Ethereum dans les mois à venir. Leur synergie avec Ethereum et leur sécurité accrue sont des atouts de taille, notamment face aux nombreux débats qui entourent les Sequenceurs centralisés de la plupart des layers-2.