Comprendre les altcoins en 10 questions

Chapitre III Article a

Après Bitcoin et Ethereum, passons maintenant aux altcoins. Au même titre que pour les autres Chapitres de cette Encyclopédie, vous trouverez dans cette introduction les réponses aux 10 questions les plus fréquentes sur le sujet. Nous reviendrons dessus plus en détail dans les articles suivants, que vous pouvez consulter directement en suivant les liens placés au fil du texte.

Bonne lecture à tous !

Temps de lecture estimé : 17 minutes

1. Qu’est-ce qu’un altcoin ?

Le terme « altcoin » est la contraction des deux mots « alternative coin » - pièce alternative en bon français. Bien entendu, on parle ici de pièces de monnaie numériques, autrement dit, de cryptomonnaies. Mais pourquoi « alternatives » ?

Tout simplement parce qu’un altcoin désigne toute cryptomonnaie autre que le bitcoin. C’est donc un terme générique, qui regroupe les différents jetons numériques disponibles sur le marché. En français, le terme cryptoactif désigne à la fois Bitcoin, le père, et les altcoins, ses nombreux enfants.

Le terme anglais « coin » (pièce) est bien choisi : on ne parle pas directement de « monnaie » ou de « devise ». Le fait que Bitcoin soit ou non une monnaie est déjà largement débattu. Ainsi, ce terme peut désigner des cryptomonnaies, de simples jetons numériques, des titres financiers, des points de fidélité… Il est très vaste !

2. D’où viennent les altcoins ?

Bitcoin a fait son apparition en 2008, et a commencé à gagner en popularité dans les années suivantes. Puisque son code est open-source, n'importe quel développeur informatique peut créer sa propre version de Bitcoin, en modifiant les paramètres qu’il souhaite. Il est aussi possible de créer sa cryptomonnaie soi-même, à partir d’une page blanche !

Ainsi, plusieurs codeurs se sont très vite intéressés à la création de cryptomonnaies alternatives à Bitcoin. Dès les débuts de Bitcoin, il y avait de nombreux débats sur la pertinence de ses caractéristiques :

Les altcoins sont donc le fruit de ceux qui pensent qu’ils peuvent faire mieux, ou de ceux qui ont d'autres besoins. En effet, certains souhaitent aussi créer leur propre cryptomonnaie pour répondre à des usages précis, ou à une théorie économique donnée.

Altcoins

3. Quels sont les premiers altcoins ?

On considère que le premier altcoin est le Namecoin (NMC), lancé en avril 2011, soit environ 3 ans après Bitcoin. Son code source est dérivé de Bitcoin (on parle de « fork », fourche) : il utilise le même mécanisme de consensus, la preuve de travail. Il a cependant un objectif différent : il ne s’agit pas de sécuriser des transactions ou de la valeur, mais… Des noms de domaine ! Nous reviendrons sur cet étrange altcoin dans le Chapitre suivant de cette Encyclopédie.

En octobre 2011, c’est au tour de Litecoin (LTC) de faire son apparition. Instinctivement, on peut plus facilement deviner son cas d’usage : un bitcoin qui se veut plus « lite », plus léger. En effet, son créateur Charlie Lee souhaitait une cryptomonnaie plus rapide, et moins coûteuse à produire en énergie. Il a donc repris le code source de Bitcoin, et modifié plusieurs paramètres pour parvenir à ses fins.

À partir du lancement de Litecoin, de nombreux projets virent le jour, et eurent plus ou moins de succès. Il est donc difficile de citer les premiers altcoins par ordre chronologique, cependant, certains noms sont restés gravés dans les mémoires.

C’est, par exemple, le cas de Peercoin (PPC), lancé le 12 août 2012. Ce fut le premier altcoin à utiliser un modèle de consensus hybride entre la preuve de travail (PoW) et la preuve d’enjeu (Proof of Stake ou PoS). Il se veut plus « durable » (dans le sens écologique du mot) grâce à la preuve d’enjeu, et plus « équitable » au niveau de sa distribution (en conservant tout de même la preuve de travail pour attribuer les coins).

Enfin, nous pouvons également citer le Dogecoin (DOGE) comme l’un des premiers altcoins. Il est par ailleurs devenu mondialement célèbre, grâce à son logo : un chien de race Shiba Inu. Le Dogecoin est, sur le plan technologique, inspiré de Litecoin : il utilise le même algorithme de preuve de travail.

Rendez-vous sur cet article pour une présentation plus poussée des premiers altcoins.

4. En quoi les altcoins sont-ils différents de Bitcoin ?

Comme nous l’avons vu précédemment, s’il est possible de créer un altcoin qui soit une copie quasi-conforme de Bitcoin, en changeant seulement quelques paramètres de base, il est aussi possible de créer une cryptomonnaie alternative totalement différente.

Ces différences sont visibles sur les plans technologiques, économiques et idéologiques.

Sur le plan technologique, les différences majeures portent sur l'algorithme de consensus utilisé pour sécuriser la blockchain de l’altcoin. Il en existe plusieurs, mais les plus répandus sont la preuve de travail et la preuve d'enjeu que nous vous avons présenté dans les 2 premiers chapitres de cette encyclopédie. Certains altcoins se passent même de blockchain pour valider et enregistrer les transactions !

Sur le plan économique, les altcoins peuvent :

  • Définir une fonction d’émission monétaire qui leur est propre ;
  • Donner des incitations financières (récompenses ou pénalités) originales aux nœuds sécurisant le réseau ;
  • Se focaliser sur une fonction économique particulière (intermédiaire de paiement, réserve de valeur, étalon) ;
  • Être distribués de diverses façons à leurs utilisateurs.

Tout est possible, puisque les altcoins sont des monnaies programmables, comme Bitcoin.

Cependant, Bitcoin a pour vocation d’être une monnaie. Ce n’est pas forcément le cas des altcoins, qui n’ont pas obligatoirement une fonction monétaire, comme nous l'avons vu pour Ethereum. Les altcoins tirent avant tout parti de ce caractère programmable, pour fournir d’autres cas d’usage à leurs utilisateurs.

Sur l’aspect idéologique, les concepteurs des altcoins mettent toujours en avant leur idéal. Il peut s’agir de créer une cryptomonnaie peu coûteuse en énergie, focalisée sur le respect de la vie privée, ou adaptée aux micro-paiements, par exemple. La plupart restent en revanche foncièrement spéculatives et sans grand intérêt pratique.

Les altcoins peuvent donc être très différents de Bitcoin, d’où l’adjectif « alternatifs » ! Nous vous présenterons en détail leurs origines et leurs fondements dans l'article suivant.

5. Combien d'altcoins existe-t-il ?

Il est impossible de donner un nombre précis de la quantité d’altcoins en circulation. Toutefois, des sites comme Coinmarketcap répertorient la plupart des altcoins en circulation. En 2024, on en dénombre plus de deux millions. 

Cependant, il faut avoir à l’esprit qu’il est aujourd’hui très facile de lancer son altcoin en quelques clics de souris. Ainsi, ces chiffres ne veulent pas dire grand-chose. De nombreux altcoins sont tout simplement « morts » : ils ne sont pas utilisés, ou n’ont aucun marché, et ne présentent donc aucune valeur.

En mai 2024, le site Coinmarketcap dénombre 2,4 millions de cryptomonnaies
En mai 2024, le site Coinmarketcap dénombre 2,4 millions de cryptomonnaies

6. Qui sont les créateurs des altcoins ?

L’univers des cryptomonnaies est ouvert, libre et open-source. Techniquement, n’importe qui peut donc créer un altcoin s’il possède un minimum de connaissances. Aujourd’hui, un adolescent un peu « geek » peut lancer sa cryptomonnaie depuis sa chambre.

Il existe cependant des profils typiques pour les créateurs d’altcoins :

  • Le développeur informatique : il est en général également passionné de finance et d’économie, et pense pouvoir proposer un modèle d’altcoin original, qui rencontrera un certain succès ;
  • L’entrepreneur : féru de technologie, il souhaite profiter de cette révolution pour utiliser l’industrie blockchain au bénéfice de son business. Il espère que son altcoin s’intègre au sein d’un produit ou service déjà existant, ou ouvre la porte à de nouveaux business models, lui permettant de toucher un public plus large, ou au contraire, plus ciblé ;
  • Le financier : il est intéressé par le côté pratique des altcoins, qui permet d’utiliser les technologies des cryptomonnaies dans le monde bancaire, ou dans celui de la finance. En effet, les protocoles blockchain ont des avantages indéniables en termes de rapidité, de sécurité, de coûts et de transparence ;
  • L’idéaliste : déçu de la politique monétaire actuelle, il souhaite une monnaie plus juste, plus efficace ou plus sociale. 

Ce ne sont évidemment que quelques exemples caricaturaux. Parmi les créateurs d’altcoins célèbre, on retrouve :

  • Vitalik Buterin (Ethereum) ;
  • Charlie Lee (Litecoin) ;
  • Dan Larimer (EOS) ;
  • Ryan Fugger (Ripple) ;
  • Nicolas van Saberhagen (Monero) ;
  • Billy Markus et Jackson Palmer (Dogecoin) ;
  • Anatoly Yakovenko (Solana).

Plusieurs créateurs d’altcoins bien connus sont restés anonymes, à l’instar de Satoshi Nakamoto.

Vitalik Buterin, le créateur d'Ethereum
Vitalik Buterin, le créateur d'Ethereum

7. Comment fonctionnent les altcoins ?

Dans leur fonctionnement global, les altcoins partagent de nombreux points communs avec leur ancêtre Bitcoin. Afin de maintenir un réseau de transfert de valeur décentralisé, plusieurs acteurs sont nécessaires :

  • Les nœuds du réseau : ce sont tout simplement des machines, connectées les unes aux autres, et opérées par des personnes, des organisations, et peut-être bientôt des intelligences artificielles ;
  • Le registre (une blockchain, par exemple) : il répertorie toutes les transactions effectuées sur le réseau, de manière sécurisée (de préférence !) ;
  • Un mécanismes de consensus : c’est un protocole qui établit les règles de communication entre les différents acteurs du réseau, qui permet de valider les transactions, et donc de définir la version correcte du registre. On parle de consensus car le protocole définit un registre qui sera adopté par l’ensemble du réseau ;
  • Des utilisateurs : sans utilisateurs, l’altcoin n’a par définition aucune utilité ;
  • Des interfaces : entre un programme informatique qui définit un protocole pour des machines, et un utilisateur humain, il est nécessaire d’avoir des outils permettant d’échanger cet altcoin de façon simple et efficace. L’outil venant à l’esprit immédiatement est bien sûr le wallet - le portefeuille crypto ;
  • Des développeurs : il n’y a pas de programme informatique sans doigts humains (pour l’instant). L’équipe des développeurs veille à la sécurité des différents logiciels nécessaires à la survie de l’altcoin, à améliorer son code source, à résoudre les bugs et les vulnérabilités.

Bien évidemment, d’autres acteurs et d’autres paramètres sont importants pour assurer le bon fonctionnement d’un altcoin, et nous y reviendrons.

8. Peut-on catégoriser les altcoins ?

Comme nous l’avons vu, altcoin est un terme générique, qui englobe une quantité impressionnante d’objets numériques qui ne sont pas Bitcoin. C’est une des raisons pour lesquelles le terme « cryptoactif » est largement adopté en français, car il englobe tout type d’actif numérique reposant sur la cryptographie.

Il est possible d’établir une topologie grossière de l’univers des altcoins, qui peut bien sûr être discutée. Certaines caractéristiques d’une catégorie peuvent se retrouver dans une autre. Voici les catégories que vous propose le Journal du Coin, dans un souci de simplicité.

Les cryptomonnaies

On regroupe sous le terme « cryptomonnaie » tous les altcoins qui ont au moins deux des trois fonctions monétaires aristotéliciennes : réserve de valeur et intermédiaire des échanges.

Comme bitcoin, ces jetons numériques sont donc avant tout destinés au paiement (transfert de la valeur) et à la conservation de la valeur.

Aujourd'hui, ce terme est en revanche lui aussi utilisé de façon beaucoup plus large et générique pour décrire tout actif numérique mobilisant des fonctions cryptographiques, qu'ils aient une fonction monétaire ou non. Comme vous le voyez, le jargon utilisé pour décrire cet univers est parfois imprécis et plein d'amalgames.

Les stablecoins

Les stablecoins sont des altcoins dont la fonction première est de… Rester stables ! Il s’agit de la stabilité de leur prix par rapport à l'actif auquel ils sont indexés, bien souvent une monnaie étatique donnée. Les stablecoins peuvent donc être à parité avec le dollar, l’euro, ou autres.

Il existe différentes techniques pour concevoir des stablecoins, qui sont décrites dans le Chapitre dédié de l’Encyclopédie. Contentons-nous pour l’instant de cette définition : un stablecoin est un jeton numérique dont la valeur doit rester la plus proche possible de celle d’une unité monétaire à cours légal et forcé.

En termes de définition aristotélicienne de la monnaie, les stablecoins sont donc ceux qui s'en rapprochent le plus : ils ont aussi la propriété d’étalon.

Les memecoins

Les memecoins sont des altcoins particuliers. En effet, contrairement aux cryptomonnaies classiques, leur vocation n’est pas de respecter les trois fonctions d’une monnaie précédemment citées. Ce sont des altcoins communautaires, dont la valeur dépend de l’attachement de leurs utilisateurs à la culture qui les sous-tend.

Le terme « mème » renvoie à une forme de communication humoristique, une expression captant facilement l'attention, qui exprime une idée en un coup d'œil. Un mème, c’est dire peu pour suggérer beaucoup !

Logo du memecoin Dogwifhat
Logo du memecoin Dogwifhat

On retrouve donc dans la catégorie des memecoins le Dogecoin, le Shiba Inu, le Pepe… Ce sont des altcoins nés de l’imagination des geeks d’Internet, associés à différentes sous-cultures, souvent issues des forums. Bien qu’ils aient souvent au départ une vocation satirique, leurs succès et l’attachement des amateurs d’altcoins à certains d’entre eux en ont fait des actifs à part entière. Certains ont même des capitalisations de marché dépassant celles des cryptomonnaies les plus sérieuses.

Les memecoins sont fascinants, et font d’ailleurs l’objet d’un article à part entière dans ce Chapitre de l'Encyclopédie.

Les jetons utilitaires

Les jetons utilitaires ou utility tokens répondent aux besoins économiques et financiers d’un écosystème. Contrairement aux cryptomonnaies, ils ne sont pas destinés à être utilisés comme un moyen de paiement universel. Ils sont programmés pour répondre aux exigences d’un marché particulier, d’un business, d’une plateforme, d’un service, etc. 

Ils peuvent avoir de multiples fonctions :

  • Donner lieu à des réductions, lorsqu’ils sont utilisés pour payer un service
  • Donner des droits d’accès exclusif à leurs utilisateurs ;
  • Récompenser leurs détenteurs pour la participation à un programme ;
  • Sécuriser un réseau de la même façon qu’une cryptomonnaie classique.

Ce ne sont que quelques exemples. Le terme « utilitaire » a également une connotation juridique. En effet, les régulateurs financiers ont vite fait de classifier certains altcoins dans la catégorie des titres ou des instruments financiers, ce qui n’a pas du tout les mêmes implications légales pour leurs créateurs.

Les actifs tokénisés

Dans le cas des altcoins représentant un actif quelconque par un équivalent numérique, on parle souvent de « security tokens ». Il est difficile de traduire cette expression en deux mots. Les securities sont des titres financiers : ils peuvent représenter une part d’entreprise, une certaine quantité de commodité, un contrat, de l’immobilier, des produits financiers dérivés…

Dans la finance traditionnelle, les titres financiers se matérialisent par des feuilles de papier notariées, et un enregistrement dans les bases de données informatiques de leurs émetteurs.

Dans l’univers des cryptoactifs, ils sont entièrement dématérialisés, notariés par des signatures électroniques pouvant être authentifiées grâce à la cryptographie, et surtout, ils sont décentralisés. C’est un point très important : les security tokens ne sont pas de simples fichiers enregistrés dans les disques durs d’une institution. Ce sont des titres enregistrés sur une blockchain, répliquée par tous les nœuds du réseau qui la maintiennent.

Dans un futur Chapitre de cette Encyclopédie dédiée à la tokénisation de l’économie, vous trouverez de plus amples informations sur ces altcoins et leurs implications.

Les jetons de gouvernance

Les jetons de gouvernance sont des altcoins dont la fonction première est d’offrir des droits de gouvernance sur un produit ou un service. Ils peuvent conférer à leurs détenteurs des droits de vote, des droits d’amendement ou encore des droits de proposition.

Comme les cryptoactifs sont programmables à volonté, les jetons de gouvernance n’ont de limite que l’imagination de leurs créateurs. Ils peuvent donner lieu à des gouvernances démocratiques, tout comme elles peuvent être ploutocratiques. De nombreuses expériences sont tentées dans l’univers des blockchains, en tirant parti de leur transparence et de leur sécurité, afin d’utiliser ces jetons comme outil de pouvoir ou d’organisation.

Ils offrent de multiples avantages :

  • Nul besoin de se déplacer dans un bureau de vote pour exercer ces droits ;
  • Aucune falsification des votes n’est possible ;
  • Les droits attachés à chaque jeton sont entièrement personnalisables.

En conclusion, rappelons que ces catégories s’entrecroisent, et qu’il serait bien prétentieux de donner une classification précise et sans faille des altcoins.

9. Quels sont les meilleurs altcoins ?

Cette question est volontairement naïve : meilleurs en quoi ? Pour le grand public, un bon altcoin est généralement un altcoin dont la valeur augmente dans le temps, et rapidement si possible ! Pour un scientifique, un bon altcoin sera celui qui présente le plus haut degré de sécurité, la meilleure décentralisation, ou le mécanismes de consensus le plus pur mathématiquement parlant. Enfin, du point de vue financier, un bon altcoin sera le plus performant en termes de rapidité et de débit des transactions…

Il n’y a donc aucune réponse à cette question. La qualité et la valeur que les détenteurs et les utilisateurs d’altcoins leur donnent sont purement subjectives. Chacun jugera en fonction de ses critères personnels.

Cependant, il est évident que certaines propriétés sont nécessaires pour qu’un altcoin soit pertinent, à défaut d’être le meilleur :

  • Sa sécurité sur le plan informatique : elle est généralement liée à la décentralisation du réseau qui le fait vivre, et à la qualité du code informatique qui le définit ;
  • Son degré d’adoption : en termes de valeur, un altcoin qui n’intéresse personne sera toujours intrinsèquement nul ;
  • La transparence de son équipe de développement : dans l’univers des cryptos, les arnaques fourmillent, et de nombreux individus mal intentionnés créent des altcoins dans l’unique but de se faire de l’argent sur le dos d’utilisateurs naïfs, mal informés ou cupides.

10. Est-il risqué d’investir sur les altcoins ?

Bien entendu ! Déjà car il est risqué d’investir tout court. Un investissement, c’est prendre le risque de transférer de la valeur sur un bien, une entreprise ou une idée dans le but de créer plus de valeur en retour. À chaque récompense est donc associé un risque.

Ainsi, si certains investissements ont résisté à l’épreuve du temps, et sont peu risqués, on ne peut pas en dire autant des altcoins.

L’or est un investissement peu risqué, mais offre peu de récompenses : il sert tout simplement à conserver de la valeur sur des temps longs, en dépit des problèmes monétaires qu’un espace économique peut traverser.

Les actions sont plus risquées, car une entreprise peut faire faillite, un secteur de marché peut disparaître, une technologie peut devenir obsolète.

L'évolution de la capitalisation des cryptomonnaies en excluant le bitcoin et l'ether, de juillet 2017 à nos jours
L'évolution de la capitalisation des cryptomonnaies en excluant le bitcoin et l'ether, de juillet 2017 à nos jours

Investir sur les altcoins présente un risque élevé. Ces technologies sont récentes, la concurrence est impitoyable, la régulation est variable, les arnaques sont fréquentes… L’investissement sur les altcoins est donc avant tout destiné aux spéculateurs aguerris, dont l’aversion au risque est faible. Bien entendu, ils peuvent donner lieu à des rendements spectaculaires, lorsque le risque est maîtrisé, et que le choix est judicieux.

Choisir quel altcoin acheter, c’est un peu comme choisir sur quel moteur de recherche investir au début des années 2000. Il est facile a posteriori de dire qu’il fallait miser sur Google, et non sur Altavista, mais ce n’était pas aussi simple à l’époque. Spéculer sur les altcoins, c’est un peu comme jongler avec des fioles de nitroglycérine ! Pour limiter la casse, approfondissez le sujet autant que possible. Nous vous proposons d'ailleurs de commencer par l'article suivant, dans lequel nous reviendrons sur l'origine et les fondements des altcoins.