Chine : La nouvelle Route de la Soie aura sa blockchain
La crypto non, mais la blockchain oui ! Dans le domaine de la blockchain, les autorités chinoises ont décidé de laisser de côté tout ce qui ne leur convenait pas et de garder tout ce qui pouvait leur être utile. Autoriser les cryptomonnaies décentralisées difficile à contrôler comme Bitcoin ? Ce sera non. Par contre, développer une monnaie numérique de banque centrale, ce sera un grand oui ! De même, utiliser la technologie blockchain pour fluidifier les échanges tout au long de la Nouvelle Route de la Soie en cours de finalisation, ce sera aussi un oui. On l’a appris durant le weekend, la Chine va donc mettre en place une infrastructure de ce type pour optimiser son réseau de transport gigantesque et son choix s’est portée vers le réseau Conflux. Voici ce que l’on sait du projet.
Les autorités annoncent le lancement d’une infrastructure blockchain publique
Un mot d’abord sur ce que les autorités chinoises appellent en anglais Belt and Road Initiative et que les observateurs ont surnommé les Nouvelles Routes de la Soie, en clin d’œil aux itinéraires qui permettaient aux voyageurs et aux marchandises d’aller jusqu’en Chine mais aussi aux produits chinois d’arriver jusqu’aux confins du monde d’alors. Actives pendant des siècles, ces routes ont permis à l’Empire du Milieu d’assoir sa puissance régionale et mondiale avant de lentement péricliter au 15ème siècle.
Mais depuis le début des années 2010, la Chine a entrepris de ressusciter ce vieux projet en multipliant les moyens de transport afin d’exporter plus facilement sa production par mer, par route et par voie ferrée. Ainsi, au mois d’octobre dernier, ce sont pas moins de 130 pays qui étaient conviés à Pékin pour assister à une conférence à ce sujet, faire le point sur le projet mais surtout pour signer de multiples accords bilatéraux avec le géant chinois qui a prévu de dépenser près de 2 000 milliards de dollars pour ce projet pharaonique. Ports, aéroports, autoroutes, ponts, tunnels, villes artificielles, rien n’est trop beau ni trop cher pour cette nouvelle Route de la Soie qui se construit à grands coups de crédits octroyés par Pékin.
Conflux Network deviendra le support des futures applications sur les Routes de la Soie
Et, pour garder la main sur ces milliers de kilomètres de réseaux routiers et sur ces quantités inimaginables de marchandises qui vont cheminer nuit et jour sur quasiment l’intégralité des fuseaux horaires du monde, la technologie blockchain sera d’un grand secours. Ainsi, l’idée d’utiliser cette innovation pour suivre les chaines d’approvisionnement a déjà fait son chemin dans l’industrie, mais là, ça devient concret et à très grande échelle.
C’est un message posté sur la version chinoise de WeChat, Weixin, qui a officialisé la chose et dès le lendemain, c’est Conflux Network qui a partagé la bonne nouvelle sur ses réseaux sociaux :
« L’objectif principal du projet est de créer une plateforme d’infrastructure publique de blockchain. Cette plateforme pourra soutenir la mise en œuvre de projets de coopération transfrontalière dans le cadre de la Route de la Soie. Il fournira la base pour développer des applications qui mettent en valeur la collaboration au-delà des frontières. »
Conflux Network à propos du partenariat avec la Chine – Source : compte X
Baptisée Plateforme d’infrastructure de blockchain à très grande échelle pour la Route de la Soie, cette structure sera donc développée par Conflux Network qui est un écosystème multichaînes géré par la Fondation Conflux, également connue sous le nom de Shanghai Tree-Graph Blockchain Research Institute. De nombreuses universités chinoises sont également être parties prenantes du projet comme on peut le lire dans la publication d’origine.
Enfin, sachez que les autorités chinoises, fidèles à leur politique en la matière, ont pris la peine de préciser qu’aucune cryptomonnaie ni aucun jeton ne sera émis ou vendu dans le cadre de ce projet. La Chine se positionne plus que jamais comme un des leaders du monde de demain . Elle a aussi déjà commencé à unifier une partie du Sud Global derrière son projet de Route de la Soie qui se termine d’ailleurs pas loin de chez nous, puisqu’elle concerne aussi l’Italie, la Grèce et les Pays-Bas.