Adoption de bitcoin : en Turquie, les cryptos font plus que jamais partie du paysage
Normalisation de la crypto. Sur les rives du Bosphore, à cheval entre l’Europe et l’Asie, la Turquie s’impose comme un des leaders mondiaux de l’adoption de la cryptomonnaie. Les 85 millions d’habitants du pays l’utilisent de plus en plus selon Chainalysis, qui classe la république au 12ème rang de son Global Crypto Adoption Index. Cet intérêt croissant pour Bitcoin & Co trouve principalement racine dans la situation économique compliquée que traverse le pays depuis plusieurs années et qui s’est aggravée dernièrement avec l’inflation importante qui touche le pays et qui fait fondre la valeur de la monnaie nationale, la livre turque.
C’est dans ce contexte défavorable que le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan essaye de normaliser la situation du pays par rapport aux standards internationaux de lutte contre le blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. La Turquie voudrait bien sortir de la liste grise du GAFI et pour cela, le dernier écueil est justement la règlementation du secteur de la cryptomonnaie. Direction Ankara pour faire le point.
La Turquie envisage de sortir de la liste grise du GAFI…
Avant de se pencher sur la cas précis de la Turquie, il convient de rappeler brièvement ce qu’est le GAFI et à quoi il sert. Le groupe d’action financière (GAFI) a été crée lors du sommet du G7 en 1989 et il a pour mission principale de « promouvoir et de développer des politiques nationales et internationales afin de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) ». Historiquement basé à Paris, l’organisme publie trois fois par an une liste noire et une liste grise de pays dont les mesures de lutte contre ces deux fléaux sont jugées trop faibles. On retrouve par exemple la Corée du nord, l’Iran et la Birmanie sur la liste noire alors que 25 nations figurent sur la liste grise, dont la Turquie qui nous intéresse aujourd’hui.
Afin de déterminer si une politique nationale est suffisante en matière de lutte contre LBC/FT, le GAFI propose une liste de 40 critères qu’un pays doit respecter et il se trouve que la Turquie est sur le point d’y parvenir avec pas moins de 39 points validés par les autorités internationales. Le ministre des finances, Mehmet Şimşek, a déclaré mardi dernier lors de la commission des finances, que la dernière étape concernait le secteur des cryptomonnaies.
« Concernant la conformité technique, les seuls travaux en cours concernent les cryptoactifs. D’ailleurs, les efforts nécessaires en la matière ont atteint la dernière phase. »
Mehmet Şimşek, ministre des finances de la Turquie – Source : Coindesk
…mais elle doit réglementer le secteur des cryptomonnaies pour y parvenir
Un peu plus tôt la semaine dernière, ce même ministre avait annoncé travailler sur la définition règlementaire de ces fameux actifs numériques, mais aussi sur leur taxation et enfin sur les plateformes qui les fournissent à la population. Ce faisant, le pays espère pouvoir satisfaire aux normes mondiales du GAFI et enfin sortir de la liste grise, qui fait un peu tache, eu égard à ce grand pays qu’est la Turquie, candidat à l’UE depuis des années.
Mais parce que les choses ne sont jamais aussi simple qu’on pourrait le croire, le ministre Mehmet Şimşek a rajouté une petite phrase très diplomatique en direction de Paris :
« Nous soumettrons au parlement une proposition de loi sur les cryptoactifs dès que possible. Après cela, il n’y aura aucune raison pour que la Turquie reste sur cette liste grise. Du moins, s’il n’y a pas d’autres considérations politiques. »
Mehmet Şimşek, ministre des finances de la Turquie – Source : Coindesk
Ces derniers mots font écho à la situation particulière de la Turquie sur l’échiquier politique international. En effet, elle fait partie des pays qui continuent à parler avec la Russie de Poutine alors que le reste du monde occidental a coupé les ponts avec Moscou. De même, par sa position géographique et stratégique particulière, le pays d’Erdogan fait à la fois partie de ce qu’on appelle désormais le Sud Global mais le pays aspire aussi à faire entendre sa voix auprès des grandes nations du G7. Un numéro d’équilibriste pas évident.
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