Des prêts crypto pour un max de blé ! Les tokens céréaliers Argentins veulent moissonner large

Des prêts au blé complet ! – La société de services financiers Santander a annoncé qu’elle proposerait un nouveau type de prêt en Argentine. Ces prêts seront basés sur des cryptos en rapport avec des matières premières agricoles. Le secteur des prêts basés sur une garantie en crypto-actifs est en plein essor. Ainsi, des utilisateurs de cryptomonnaies peuvent se rapprocher plus facilement de la finance traditionnelle. L’Amérique latine est un excellent terrain de jeu pour ces innovations technologiques. Le sandbox mis en place par la Colombie en est un parfait exemple.

La tokenisation des céréales selon Santander et Agrotoken

Dans un article du 7 mars, la multinationale espagnole a déclaré sa volonté de diversifier son offre. En effet, l’entreprise a annoncé qu’elle s’associait à la startup Agrotoken pour offrir des prêts au secteur agricole. Des cryptomonnaies liées à des céréales comme le soja, le blé et le maïs garantissent ces prêts. Santander a annoncé en novembre qu’ils investiraient 225 millions de dollars en Argentine sur une période de trois ans pour ce projet.

Agrotoken propose des stablecoins qui représentent chacun une tonne de céréales stockées. Ceux-ci comprennent le soja (SOYA), le maïs (CORA) et le blé (WHEA). La valeur de chaque token est indexée sur le prix de chaque marchandise en dollars américains. L’entreprise a déjà entrepris un projet pilote avec des producteurs en Argentine pour étudier le fonctionnement de cette offre et l’approuver. Effectivement, la première culture choisie pour ce que l’on appellera la tokenisation des céréales est le soja. Bien que leur granularité diffère, les variétés d’Argentine, du Brésil et du Paraguay sont à l’origine de la démarche. Toutefois, l’ajout du maïs et du blé étend maintenant le processus de tokenisation aux États-Unis et à l’Uruguay.

Il y aura toujours besoin de nourriture, toujours des stocks de nourriture et Santander le sait bien. Ainsi, des stablecoins basés sur des ressources agricoles et des produits de base peuvent être fiables et transparents. L’utilisation de ces stablecoins basés sur des actifs réels contribuera à créer de nouvelles opportunités dans le monde de l’agro-industrie. Ces derniers seront également très utiles pour le développement de l’écosystème blockchain et de la finance décentralisée (DeFi).

Une graine fertile pour l’agriculture sur la blockchain 

Dans cet écosystème, un système appelé PoGR, ou « Proof of Grain Reserve », vise à valider chaque tonne de grain. Le whitepapper Agrotoken de 2020 décrit comment les producteurs agricoles peuvent utiliser des oracles pour créer un certificat PoGR. Ce certificat sert de garantie aux investisseurs pour leurs « cryptograins ». Ensuite, ces tokens sont « mintés » et déposés dans le portefeuille du producteur.

La solution PoGR simplifie le processus consistant à garantir que 100 % des jetons émis ont une réserve de 100 % de grains réels. Cela signifie que pendant le processus PoGR, Agrotoken crée un système de garde des grains. Ce système permet de prouver que ceux-ci sont en stock et qu’il est impossible de les transférer. Les oracles entrent en jeu au moment de vérifier qu’ils sont bien en stock.

Agrotoken affirme disposer d’une « infrastructure multichaîne », avec une plateforme basée sur Ethereum, Polygon et Algorand. L’idée est de rendre ces cryptomonnaies disponibles sur tous les exchanges, les applications DeFi et les marchés qui les soutiennent. De ce fait, chaque personne en la possession de ces actifs peut décider de les vendre ou d’en racheter.

Les agriculteurs disposent de plusieurs autres moyens d’utiliser les jetons sur le site web d’Agrotoken. En effet, il est ensuite possible de les échanger contre des semences, des machines et du carburant. Les possesseurs de ces tokens pourront ensuite obtenir une carte de crédit préfinancée et contracter des prêts.

La traçabilité est essentielle pour aider les agriculteurs et la blockchain peut leur offrir de grands avantages. D’un autre côté, les solutions cryptos s’imposent peu à peu dans les pays en développement. Il est donc logique que l’agro-industrie se mêle aussi à l’écosystème. C’est un secteur qui s’y intéresse depuis longtemps et les raisons sont multiples.