Minute régulation #3 : Kenya, Ghana, Maroc, Algérie et Iran

L’Afrique est l’un des continents offrant le plus fort potentiel de développement. À ce titre, les cryptomonnaies y trouvent un terrain fertile à leur expansion. Les gouvernements sont en revanche évidemment partagés à ce sujet. Petit tour des régulations récentes sur le continent africain, avec un petit crochet par l’Iran.

La Banque centrale du Kenya (BCK) craint le Ponzi

Le président de la BCK, Dr. Patrick Njoroge, s’était déjà exprimé sur l’univers crypto courant 2015. Son point de vue à ce sujet n’a pas changé, et il a récemment averti les citoyens du Kenya que Bitcoin pourrait être un schéma pyramidal.

« Nous avions averti tout le monde qu’il s’agissait d’un investissement risqué ou le consommateur n’est pas protégé. Il pourrait très bien s’agir d’un Ponzi, vous avez dû voir comme les prix montent et descendent en divers lieux. Ce que nous voulons signifier, c’est qu’il y a des risques, et que ces risques pourraient revenir nous hanter et poser problème à la stabilité financière. » Dr. Patrick Njoroge

Le président de la BCK en est ensuite venu aux critiques usuellement adressées aux cryptomonnaies

« Évidemment, il y a aussi d’autres considérations, par exemple le fait de permettre des transactions illégales […] On a déjà vu ça auparavant, on l’a vu dans le contexte de crises financières globales, on l’a vu il y a des années, lors de la spéculation pendant la Tulipomania… »

« Transactions illégales », « on a déjà vu ça », « Tulipomania » … rien de bien original à se mettre sous la dent, donc.

« La peur de l’inconnu » ralenti l’adoption au Ghana

Le conseiller en cybersécurité du ministère des Communications, Albert Antwi Boasiako, a suggéré que le frein majeur de l’adoption des cryptomonnaies au Ghana serait la « peur de l’inconnu ».

Boasiako s’est exprimé au cours de la Ghana Blockchain Conference, en tant que porte-parole du ministère des Communications.

« Nous avons nos craintes quant aux cryptomonnaies, mais les discussions se poursuivent. Notre pays est encore hésitant sur l’adoption de Bitcoin comme une devise légale du fait de la peur de l’inconnu. » Albert Antwi Bosaiako

Il aura cependant fait appel à la communauté tech du pays afin de démystifier l’univers crypto.

« On se bat contre la peur, l’État ne veut pas aller de l’avant, car il ne sait pas ce qui s’y trame. Pour démystifier les cryptomonnaies, nous avons besoin d’un programme communautaire. Nous devons défaire les idées fausses gravitant autour des cryptomonnaies et les intégrer dans l’agenda gouvernemental de digitalisation. » Albert Antwi Bosaiako

L’Algérie et le Maroc veulent bannir les cryptomonnaies

Le gouvernement algérien semble engagé à bannir les cryptomonnaies. Le projet de loi finance 2018 a confirmé ces dires, et ira jusqu’à rendre la possession de cryptomonnaies illégale.

«L’achat, la vente, l’utilisation et la détention de la monnaie dite virtuelle est interdite. La monnaie virtuelle est celle utilisée par les internautes à travers le web. Elle est caractérisée par l’absence de support physique tel que les pièces, les billets, les paiements par chèque ou cartes bancaires. Toute infraction à cette disposition est punie conformément aux lois et règlements en vigueur. » Article 113 du PLF 2018

On vous en a parlé dans un article récent, leurs voisins marocains semblent engagés sur la même route.

En effet, la Banque centrale marocaine, Bank Al-Maghrib, et l’Office des Changes ont annoncé le 20 novembre que les transactions utilisant des monnaies numériques, comme le bitcoin, constituent une violation de la réglementation des changes du pays. Bitcoin devient ainsi quasiment illégal.

« Comme il s’agit d’un système de paiement caché qui n’est pas soutenu par une institution financière, l’utilisation de monnaies virtuelles comporte des risques importants pour leurs utilisateurs » Communiqué officiel

L’Iran accueillera volontiers Bitcoin

Le Haut Conseil Iranien sur le Cyberespace a récemment pris une position enthousiaste quant à la régulation des cryptomonnaies. Le HCC est une autorité proéminente dans le pays, et pourrait énormément peser dans la légalisation des monnaies digitales. Le secrétaire du HCC s’est exprimé à ce sujet.

« Nous accueillions volontiers Bitcoin, mais il doit y avoir des régulations sur ce dernier et toute autre devise digitale… Nous sommes positifs quant au Bitcoin, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas besoin de régulations dans le domaine, parce que suivre les règles est absolument essentiel. »Abolhassan Firouzabadi

Vous pouvez retrouvez nos minutes régulations précédentes ici : #1#2

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Sources : News.Bitcoin ; CitifmOnline ; Standard Media

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Julien C.

Tombé dans le domaine des cryptomonnaies durant l’été 2017, je m’intéresse particulièrement aux projets novateurs et aux relations dans la communauté. Chasseur de scam à mes heures perdues, vous pouvez me retrouver tous les matins dans notre newsletter !