Guerre en Ukraine : Les fournisseurs OTC dans le viseur
Crypto, une porte de sortie pour la Russie ? – En marge de l’invasion russe de l’Ukraine, la communauté internationale a mis en place diverses sanctions économiques. Face à ces mesures, les spéculations se sont multipliées quant à un usage de Bitcoin et des cryptomonnaies par la Russie, pour contourner les restrictions. Mais est-ce seulement possible ?
Des difficultés pour convertir les cryptomonnaies
En quelques années, l’écosystème des cryptomonnaies a atteint une capitalisation totale de près de 2 billions de dollars. Cependant, ce marché manque malgré tout de liquidité, notamment quand il s’agit de larges sommes.
Certaines approximations estiment que les Russes détiennent pas moins de 200 milliards de dollars en cryptomonnaies. De surcroit, ces derniers sont à la tête de la troisième plus importante infrastructure minière de Bitcoin au monde. Face à de tels volumes, il est peu probable que la Russie ait recours à des infrastructures comme la finance décentralisée (DeFi) pour convertir ses cryptomonnaies.
Le 8 avril dernier, l’Union européenne a publié un cinquième package de sanctions à l’encontre de la Russie. Parmi les sanctions imposées, l’UE a fixé une limite des avoirs en cryptoactifs des ressortissants russes, des personnes physiques et des entités juridiques établies en Russie à 10 000 € (avec le même compte, portefeuille ou fournisseur de services de garde).
Face à de telles sanctions, les Russes n’ont d’autre choix que de trouver des alternatives locales pour échanger leurs cryptomonnaies.
OTC véreux : le paradis des échanges cryptos en Russie
Dans une enquête publiée le 4 mai, le journal Forbes s’est penché sur l’utilisation des couloirs de vente Over The Counter (OTC) en Russie. En bref, une vente OTC réfère à une vente où deux parties ont passé un accord sur un prix et effectuent l’échange de gré à gré.
Une version très hollywoodienne des échanges OTC serait un échange entre deux personnes, l’une tendant une mallette remplie de cash et l’autre effectuant l’envoi des cryptomonnaies en direct.
D’après l’enquête menée par Forbes, le manque de régulation russe concernant les services liés aux cryptomonnaies engendre la multiplication de service OTC opérant en eaux troubles.
En effet, la plupart des services OTC n’identifient pas leurs clients, rendant l’ensemble du processus ainsi que la provenance des fonds extrêmement opaque.
« La Russie compte un nombre étonnamment élevé de « licornes » illicites confirmées, comme l’échange BTC-e/WEX, la place de marché Hydra sur le dark web, des dizaines de systèmes pyramidaux comme PRIZM, les plus grandes attaques de ransomware et d’autres cybercrimes que les experts considèrent comme faisant probablement partie d’activités parrainées par l’État. »
Oleksii Fisun, cofondateur de Global Ledger Protocol.
Des données on-chain incontestables
Après des analyses de données on-chain, il a été possible de montrer que 69% des fonds transitant par le service Konvert.im sont liés à la marketplace illégale Hydra. De tels chiffres ne peuvent être assimilés à une erreur technique.
Par conséquent, l’opacité de ces services et le manque de traçabilité pourraient bien permettre à la Russie de contourner les sanctions économiques dans certaines mesures, et ce, sans que la communauté internationale ait de preuves tangibles.
En parallèle, certains acteurs de l’écosystème jugent les sanctions contre-productives. Par exemple, le CEO de Binance considère les cryptomonnaies comme une méthode “terrible” pour contourner les sanctions. De surcroit, il estime que les restrictions mises en place impacteraient majoritairement les citoyens lambda, plutôt que l’exécutif russe.
Les sanctions diplomatiques pleuvent sur la Russie, mais également sur le BTC et les autres cryptos. Ne vous aventurez pas sur un exchange obscur et privilégiez la sécurité en vous inscrivant sur AscendEX ! (lien affilié)