Ethereum : la finance décentralisée vaut-elle mieux que les banques centrales ?
DeFi et banques centrales vont de pair ? – La finance décentralisée est au cœur de l’actualité. Cependant, cette effervescence constante ne manque pas de nous rappeler la folie des ICO de 2017 et ses zones d’ombre. Un avis partagé par Vitalik Buterin, pour qui la folie du yield farming représente un danger.
Notre avis sur Ethereum (ETH) »
DeFi et yield farming
La finance décentralisée est un écosystème en essor perpétuel depuis la fin de l’année 2019. Bien que certains protocoles, tels qu’Aave ou Uniswap, apportent leur lot d’innovations, d’autres tentent de profiter de l’engouement, sans prendre en compte les risques potentiels.
Ainsi, nous avons vu apparaître des projets, comme YAM, qui ont réuni des sommes proprement délirantes… avant de s’effondrer du fait d’un code trop peu secure.
Dans la famille des projets non audités, nous retrouvons également SushiSwap, un fork d’Uniswap, dont le jeton SUSHI est distribué en liquidity mining. Une fois de plus, ce projet a réussi à réunir plusieurs centaines de millions de dollars en l’espace de quelques jours.
Évidemment, ce terreau est fertile pour de nombreux yield farmers. Cependant, comme lors de la bulle ICO de 2017, les dégâts seront lourds quand le soufflé se dégonflera et qu’une grande partie des projets DeFi s’en seront allés.
Pour rappel, le yield farming consiste à profiter de l’imbrication des différents protocoles DeFi dans le but de maximiser les rendements, tant sur les intérêts perçus que sur les jetons de gouvernance générés.
Un avis partagé par Vitalik Buterin, le co-fondateur d’Ethereum, qui souhaite se tenir loin du yield farming, tant que celui-ci n’a pas atteint un état stable.
« Personnellement, j’évite complètement le yield farming jusqu’à ce qu’il se stabilise dans quelque chose de plus durable. »
DeFi : la nouvelle banque centrale ?
Vitalik Buterin est même allé plus loin dans sa réaction à l’encontre de certains protocoles DeFi en les comparant aux banques centrales.
Ainsi, selon lui, il n’y a pas grande différence entre la banque centrale qui imprime des billets et les protocoles DeFi qui émettent des jetons de gouvernance à la pelle.
« Sérieusement, le simple volume de coins qui doivent être imprimés sans arrêt pour payer les fournisseurs de liquidités dans ces régimes de yield farming avec un rendement allant de 50 à 100 % par an donne l’impression que les principales banques centrales nationales sont toutes dirigées par Ron Paul. »
I personally am steering clear of the yield farming space completely until it settles down into something more sustainable. But I'm not particularly a "smart mind in defi" so…. https://t.co/1Db86JwP0D
— vitalik.eth (@VitalikButerin) August 31, 2020
Et sa réaction est tout à fait légitime. Certes, dans certains cas, le jeton de gouvernance semble trouver un intérêt et surtout un public enclin à l’utiliser. Toutefois, trop nombreux sont les protocoles qui émettent ce type de jeton à des fins lucratives, sans même se soucier de la sécurité de leur application.