Christine Lagarde garde l’esprit ouvert concernant les cryptomonnaies
Christine Lagarde, future présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), s’est adressée au Parlement Européen hier dans le cadre de sa future nomination. L’ancienne ministre française de l’Economie a rappelé qu’il était capital de ne pas étouffer l’innovation. Elle n’a cependant pas négligé de préciser qu’il fallait rester vigilant aux risques de dérives.
Christine Lagarde, Fintech-friendly
La sympathie de l’actuelle taulière du FMI pour la blockchain et les cryptomonnaies n’est un secret pour personne. En effet, l’intéressée a régulièrement expliqué qu’il lui semblait dommageable de n’aborder le sujet crypto que sous l’angle de son risque criminel. Dès 2017, elle s’affichait d’ailleurs à l’occasion comme ouverte à cette innovation en s’exprimant sur la question de la tokenisation de l’économie.
C’est donc sans surprise qu’on accueillera ses toutes récentes déclarations sur le sujet, devant la Commission des Affaires Economiques et Monétaires du Parlement Européen :
« S’agissant des nouvelles technologies, y compris les monnaies numériques, cela signifie être attentif aux risques en termes de stabilité financière, de protection de la vie privée ou d’activités criminelles, et veiller à ce qu’une réglementation appropriée soit mise en place pour orienter la technologie vers le bien public. Mais cela signifie aussi reconnaître les avantages sociaux plus larges de l’innovation et leur laisser un espace pour se développer. »
Plus largement, elle a exhorté l’aréopage de financiers présents, représentants des banques centrales et haut-responsables européens des finances de leurs territoires respectifs, à « saisir les opportunités offertes par le changement ».
La Devise Synthétique Hégémonique, le retour
Mais au delà de bons mots somme toute assez généralistes, Mme Lagarde a également été interrogée sur le sujet chaud du moment : l’émergence de monnaies privées telles que Libra, et la réponse possible des banques centrales à cette menace.
A propos de l’idée de Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, d’une nouvelle monnaie de réserve digitale venant faire concurrence au dollar, Christine Lagarde a notamment déclaré :
« Je suis très intéressée et intriguée par [cette] proposition, que de grandes banques centrales s’unissent pour créer une sorte de monnaie digitale, de « stablecoin » de même nature que le Libra. C’est un projet aux ramifications très intéressantes. Je ne peux pas préjuger de l’attitude de la BCE mais à titre personnel j’aimerais participer à [cette] réflexion. »
Christine Lagarde a en outre prévenu ses futurs collègues : Après sa prise de fonction à la tête de la BCE en novembre prochain, « elle veillera à ce que les institutions s’adaptent rapidement à un environnement financier en mutation rapide ».