Chainlink et Swift : mariage entre la finance traditionnelle et la blockchain

Le meilleur des deux mondes – La monnaie numérique de banque centrale (MNBC), les nouvelles applications cryptos et les ponts entre les blockchains sont en train de révolutionner les paiements du futur. Même le bon vieux système Swift cherche à se connecter aux nouvelles technologies pour proposer de nouveaux services, mais surtout pour ne pas disparaître. Quand la finance traditionnelle des années 80 fait une mise à jour de ses systèmes, c’est le grand bond en avant des échanges monétaires, avec Chainlink comme partenaire.

L’annonce a été faite à New York en fin de semaine dernière lors de la conférence SmartCon 2022. Sur scène, on retrouve Sergey Nazarov, cofondateur de l’oracle décentralisé Chainlink et Jonathan Ehrenfeld Solé, directeur de la stratégie de Swift. Et le premier a annoncé fièrement et sous les applaudissements qu’un projet commun va rapprocher les deux entités sous la forme d’abord d’une preuve de concept (PoC).

Pour resituer les enjeux, il convient de rappeler que Swift est un monstre dans le paysage financier international. C’est une société coopérative de droit belge dont le siège social est à Bruxelles, mais qui étend son emprise sur l’ensemble de la planète. Fondée en 1973, elle rassemble près de 11 000 banques dans plus de 200 pays et gère plusieurs milliers de milliards de dollars de transactions par jour.

CHainlink est tout heureux d'annoncer un partenariat avec le géants des systèmes de paiement dans le monde : SWIFT. Le futur de la monnaie se construit aujourd'hui et en direct sous nos yeux.
Chainlink annonce un partenariat avec Swift sur la scène du SmartCon 2022 à New-YorkSource : Twitter

MNBC, cryptos, système de paiement, l’heure est aux grandes manœuvres

De son côté, Chainlink est un oracle qui fournit des données de la blockchain et qui gère le « protocole d’interopérabilité cross-chain » (CCIP). L’idée de cette preuve de concept est de permettre à Swift de « réaliser des transferts de jetons sur presque toutes les blockchains ».

Jonathan Ehrenfeld Solé a déclaré après son annonce qu’il y avait « un intérêt indéniable des investisseurs institutionnels pour les actifs numériques » qui souhaiteraient accéder à l’ensemble des cryptos sur « une seule plateforme ». Pour Sergey Nazarov, cela « accélérera l’adoption des blockchains de technologie de grand livre distribué (DLT) sur les marchés de capitaux et la finance traditionnelle ». Pour les institutions financières, ce serait un moyen de se connecter à l’ensemble des actifs numériques en utilisant un seul système existant, ce qui simplifie grandement les choses.

L’interopérabilité – au sens large – est un enjeu majeur des années qui viennent afin de créer un cadre efficient et ergonomique pour l’ensemble des acteurs de la finance. Passer d’une blockchain à l’autre, passer du système traditionnel à la crypto, gérer l’arrivée des MNBC et des actifs tokénisés, autant de défis qui attendent les tenants du monde actuel comme Swift ou Mastercard. Et manifestement, Swift a décidé de prendre les devants.

Ben Canton

Avec une formation en littérature et en langues, j’aime mêler l’analyse rigoureuse au goût des idées pour décrypter les grands enjeux économiques et (géo)politiques liés aux cryptomonnaies. Depuis 2019, j’écris pour le Journal du Coin, et je collabore également avec Tahiti Cryptomonnaie, où je me concentre sur des sujets comme le Bitcoin, les MNBC, la tokenisation des RWA et plus largement les mutations stratégiques du Web3. Lecteur passionné, curieux du monde et des rapports de pouvoir qui le structurent, je m’efforce de rendre ces thématiques accessibles à tous, avec une attention particulière pour les projets pensés pour le grand public.