Alibaba et Tencent parmi les premiers à recevoir la crypto de la Banque centrale chinoise ?
L’information nous arrive par le journaliste Michael del Castillo, contributeur de Forbes : les premiers partenaires du projet de monnaie numérique de l’Etat chinois seraient connus. Selon M. del Castillo, cette short-list d’anthologie comprendrait les groupes Alibaba et Tencent, les principales banques étatiques du pays ainsi que le regroupement bancaire Union Pay. Pour autant, certains des sus-cités viennent d’appeler à la prudence sur ces révélations.
To be or not to be a cryptocurrency
Si la forme de cette mystérieuse cryptomonnaie étatique n’est pas encore connue, c’est qu’elle soulève un nombre certain d’interrogations. Nous apprenions ainsi le 12 août que cette monnaie numérique fonctionnerait sur un double modèle : deux réseaux étaient annoncés comme devant coexister, l’un propre à la banque centrale, le second dédié aux banques de détails.
De plus, l’on sait déjà que le système n’est pas appelé à reposer exclusivement sur un crypto-actif, mais plutôt à servir d’interface entre une nouvelle forme de monnaie numérique rattachée au yuan et un cryptoactif qui prendrait vraisemblablement la forme d’un stablecoin.
Mu Changchun, directeur adjoint de la Division des paiements et du règlement de la People’s Bank of China (PBOC), la Banque centrale chinoise, a d’ailleurs précisé que les partenaires du projet devraient “payer intégralement” les sommes qu’ils recevront libellées en cryptomonnaie étatique, dans le cadre d’une politique de constitution de réserve à faire palir Tether d’envie.
Le but annoncé est de rendre cette nouvelle monnaie disponible pour “les quelques 1,3 milliard de citoyens chinois” à terme. La banque centrale chinoise évoque même qu’elle espère qu’il sera “possible d’y accéder aux Etats-Unis”. Une idée pour ne pas se laisser distancer dans la course à la modernisation du yuan offshore ?
World Company
Forbes cite ainsi des sources proches du dossier, travaillant ou ayant travaillé au sein des plus grands groupes bancaires chinois.
Ce sont ainsi Alibaba, Tencent ou encore Union Pay qui sont évoqués comme devant prendre part au projet gouvernemental. A leurs côtés, l’on trouverait également l’Industrial and Commercial Bank of China – rien de moins que la plus grande banque du monde – mais aussi la Bank of China et la Banque agricole de la Chine.
Pour autant, la nouvelle n’a pas tardé à faire réagir certains des sus-cités, notamment des représentants de Tencent.
The clarity from Tencent News on the Forbes report on PBOC’s release
TLDR, “两个不靠谱,纯属瞎猜” 😂
“Both (sources in the report) are not reliable, totally baseless guesses” pic.twitter.com/mVYCeLJSCZ
— Dovey "Rug the fiat" Wan (hiring) (@DoveyWan) August 28, 2019
Ces derniers ont rapidement balayé les affirmations de Forbes comme autant de “rumeurs infondées”, dans des propos relayés sur les réseaux sociaux par Dowey Wan, fondatrice d’un fonds spécialisé dans la crypto, souvent très au fait des événements agitant la sphère financière asiatique.
L’heure reste donc à la prudence, dans ce grand jeu de dupes cryptomonétaire où les Etats commencent à participer à la crypto-danse générale.
Même s’il faudra suivre avec intérêt – comme jusqu’ici – les prochains développements de cette intrigue sino-chinoise aux implications bien plus globales pour se faire une idée de la valeur du démenti apporté par certains des membres cités, il reste bien des certitudes. En effet, si la liste d’institutions et de groupes amenés à participer à ce vaste projet national est appelée à évoluer, la cryptomonnaie chinoise en question devrait bien arriver sous peu.