Bitcoin : Les USA détiennent des BTC, mais ne savent pas exactement combien
Les États-Unis ont à plusieurs reprises saisi de larges quantités de cryptomonnaies dans le cadre d’affaires judiciaires. Par exemple, en novembre 2022, elles saisissaient 50 676 BTC dans le cadre de l’affaire Silk Road. Toutefois, alors que le nouveau gouvernement envisage de créer une réserve en crypto le U.S. Marshals Service a du mal à faire les comptes.
- Les USA ont saisi d’importantes quantités de BTC, mais l’U.S. Marshals Service éprouve des difficultés à en estimer le montant exact.
- La gestion des cryptomonnaies saisies par l’USMS est jugée problématique et peu sécurisée, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la sécurité et l’efficacité de leur gestion.
Bitcoin : Les autorités US peinent à suivre leurs milliards en BTC
Fréquemment, les USA se délestent des cryptomonnaies acquises dans le cadre de saisies judiciaires. En juillet dernier, près de 60 BTC, soit 3,96 millions de dollars avaient par exemple été transférés sur Coinbase Prime.
En pratique, la gestion de ces actifs est confiée à l’U.S. Marshals Service (USMS), le service chargé de gérer l’ensemble des actifs saisis dans le cadre de procédures judiciaires. Bien qu’il soit facile de tenir les comptes quand il s’agit de bijoux, de voitures de luxe ou de propriétés immobilières, cela est bien différent pour les cryptomonnaies.
Si bien, que d’après les informations révélées par CoinDesk, l’USMS ne saurait pas bien combien elle possède en BTC et en cryptos.
« L’agence a du mal à obtenir une estimation approximative de ses avoirs en bitcoins, a déclaré une source familière avec le sujet à CoinDesk. »
Alors que le gouvernement Trump envisage la création d’une réserve stratégique en crypto, les USA pourraient bien arrêter de vendre les actifs saisis. Mieux encore, ils pourraient avoir envie de les intégrer à leur réserve. Encore faut-il savoir combien ils en détiennent.
L’U.S. Marshals Service à la ramasse sur les cryptos
Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir proposé de l’aide. En effet, Chip Borman, vice-président de Addx Corporation avait proposé son aide à l’USMS pour traquer ses avoirs. Une aide qui avait été semble-t-il refusée.
« Pour autant que je sache, l’USMS gère actuellement cette question à l’aide d’entrées individuelles dans une feuille de calcul Excel. Ils sont à un jour près d’une erreur d’un milliard de dollars. »
Des dires qui sont corroborés par Les Borsai, le cofondateur de Wave Digital Assets qui avait également proposé son aide.
D’autant plus que les méthodes de gestion sont, semble-t-il, des plus dangereuses. Plusieurs agents qui détenaient des cryptomonnaies saisies ont partagé ce constat.
Ainsi, l’USMS peut mettre plusieurs semaines voir mois à partager une adresse de wallet pour récupérer les fonds qui ont été saisis. De plus, ces adresses sont envoyées par e-mail, sans aucune forme de chiffrement. Une pratique qui laisse la porte ouverte aux attaques dites de man in the middle où un attaquant modifie l’adresse dans l’email par une adresse en son contrôle.
Une gestion de la sécurité des plus risibles pour une agence américaine chargée de gérer plusieurs milliards de dollars.
Et ce n’est pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme. Dès 2022, l’Office of the Inspector General du Département de Justice avait déjà mis en lumière le problème dans son rapport. Absence de gestion globale des stocks, politiques et procédures inadéquates, incomplètes et contradictoires, le rapport est peu reluisant. Celui-ci conseille même une externalisation de la gestion des cryptomonnaies saisies. Pourtant, comme nous venons de le voir, l’USMS a refusé toute tentative d’aide d’entreprises spécialisées.
Pourtant aux États-Unis, les réserves en crypto sont au cœur des débats. Ainsi, plusieurs États ont annoncé leur volonté de créer des réserves en Bitcoin. Selon les propositions de loi, ces réserves pourraient engendrer des achats de 23 milliards de dollars en BTC.
Renaud H.
Ingénieur en software et en systèmes distribués de formation, passionné de cryptos depuis 2013. Touche à tout, entre mining et développement, je cherche toujours à en apprendre plus sur l’univers des cryptomonnaies et à partager le fruit de mes recherches à travers mes articles.
