Les plans du M.I.T. pour détruire Bitcoin

Le MIT Technology Review est un journal américain appartenant au MIT, et vise à armer son audimat d’outils pour comprendre les technologies émergentes. Le journal à récemment publié un article en ligne intitulé « Détruisons Bitcoin » (Let’s Destroy Bitcoin), dans lequel l’auteur présente trois voies qui pourraient conduire à la fin de Bitcoin. Josiah Wilmoth, journaliste pour CCN a répondu à cet article, et pour lui, Bitcoin est bien plus résilient qu’il n’y paraît. L’article qui suit présente, les uns après les autres, les différents « plans pour détruire Bitcoin », suivis d’une réponse à ce plan, inspiré par l’article de Wilmoth.

gouvernement-attaque-1L’attaque du gouvernement

L’une des premières stratégies évoquée serait l’intervention de la concurrence gouvernementale. L’article du M.I.T présente une situation où les gouvernements créent leurs propres devises numériques (« Fedcoins »), et utilisent les ressources massives mises à leur disposition pour en améliorer le protocole, jusqu’à ce que Bitcoin et autres deviennent obsolètes en comparaison.

Le défaut principal de cette stratégie, est qu’elle ne prend pas en compte l’une des raisons clés de l’attrait de Bitcoin : il s’agit d’une devise faisant fi des frontières, de la censure, et ne répondant à aucune politique monétaire.

« Dans le pire des cas, Bitcoin continuerait probablement d’exister au côté des Fedcoins, surtout une fois que de nouvelles fonctionnalités centrées sur la protection de la vie privée seront ajoutées. » John Wilmoth

Crypto-caddie-1La tokenisation totale de l’économie

La deuxième situation nous place dans un scénario où tout aura été tokenisé. En somme, l’économie aura évolué en un système de troc très avancé, où chaque entreprise possède son token, et des systèmes automatisés permettent d’échanger des « CarrefourCoin » contre des « FnacToken », par exemple. Vous pourriez faire vos courses en dépensant une fraction de vos parts dans une entreprise quelconque, et à ce titre, le concept de « réserve de valeur » deviendrait caduque, retirant une bonne partie de l’intérêt que l’on peut porter à Bitcoin.

Si ce scénario est envisageable, il se base sur des évolutions technologiques lointaines, dont on ne soupçonne pas encore l’existence. Pour l’instant, le seul moyen d’arriver à ce stade serait de permettre à chaque entreprise d’émettre son propre token natif (reposant sur sa propre blockchain). Dans ce cas, l’existence de Bitcoin en tant qu’instrument d’échange serait encore possible.

Un autre problème, relevé par Wilmoth, serait qu’au cas où une entreprise ferme, les tokens qui lui sont associés perdraient toute leur valeur. On se retrouve donc dans une situation où nous avons de nouveau besoin d’une réserve de valeur… Bitcoin est donc toujours là.

Facebook-crypto-1Le grand méchant Facebook

L’un des scénarios les plus intéressant est sans doute celui qui prévoit une attaque de la part d’un géant des réseaux sociaux, comme Facebook.

L’idée pour Facebook serait de créer un porte-monnaie lié à sa plateforme. Dans cette situation, il est très probable qu’une majorité des BTC en circulation se retrouvent sur ce porte-monnaie. L’entreprise possède largement les ressources – financières et techniques – pour créer une interface intuitive, rapide, et sécurisée. La concurrence est rude, d’autant que, pour tous ceux qui n’osaient pas encore franchir le pas pour acheter du BTC, Facebook apparaît comme rassurant, et attire ainsi la plupart des nouveaux venus. Il serait par exemple possible de gagner quelques Satoshis en regardant des publicités, ou en partageant des posts (à la manière d’un faucet)

Alors que l’adoption augmente, Facebook lancerait une vaste opération de mining. On pourrait s’imaginer qu’en autorisant un script de type CoinHive à fonctionner, il serait possible de naviguer sur le site sans publicités.

Finalement, une fois que Bitcoin est définitivement associé et indissociable de l’image de Facebook (et que l’entreprise possède une large fraction des BTC et de la puissance de calcul) il ne resterait à l’entreprise qu’à discrètement forker Bitcoin. La plupart des utilisateurs ne se souciant pas des détails techniques, la nouvelle version serait probablement rapidement adoptée, et le « nouveau Bitcoin » ne serait plus que l’instrument de Facebook.

Si ce scénario a de quoi faire frémir, il est quand même important de garder en tête qu’il s’agit d’un scénario catastrophe. En effet, quelle serait la motivation de Facebook à se lancer dans une telle attaque, à ce point consommatrice de ressource et de temps ? Si l’intérêt est uniquement pécuniaire, lancer une ICO ferait largement l’affaire. Il n’y a aucun doute sur le fait qu’une ICO estampée « Facebook » saurait attirer des milliards de dollars, il n’y a qu’à voir la récente ICO de Telegram.

Mettons que Facebook se soit tout de même lancé dans une telle attaque. L’adoption de masse ferait énormément grimper le prix. La conséquence logique, c’est que de nouveaux mineurs arriveraient en masse sur le marché, empêchant ainsi Facebook d’avoir la main mise sur une trop large partie du réseau.

Pour finir, Wilmoth rappelle qu’il ne faut pas sous-estimer la communauté Bitcoin. Cette dernière avait très bien résisté à une tentative de fork considérée comme « injuste » (SegWit2X), et l’exploit pourrait très bien se répéter.

Fork-bitcoin-btc-branche-1BTC vs Tout le monde

En somme, il est effectivement possible que Bitcoin disparaisse un jour. Mais il ne faut pas non plus croire que si Bitcoin continue d’exister, c’est simplement parce que les « gros acteurs » le laissent faire.

De par sa nature décentralisée, détruire Bitcoin est presque impossible. Ce serait envisageable, par un effort coordonné, de la part de la majorité des grands acteurs, mais une telle action impliquerait que Bitcoin soit désormais une cible à abattre, et qu’il a donc été adopté par une large partie de la population, ce qui fait qu’autant de gens sont prêts à défendre l’enfant terrible de Satoshi Nakamoto !

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Sources : CCN lien 1 & lien 2 || image from Shutterstock.com

Julien C.

Tombé dans le domaine des cryptomonnaies durant l’été 2017, je m’intéresse particulièrement aux projets novateurs et aux relations dans la communauté. Chasseur de scam à mes heures perdues, vous pouvez me retrouver tous les matins dans notre newsletter !