Les mixeurs Bitcoin font un mois record et ça ne plait pas aux exchanges
Les mixeurs Bitcoin sont des services qui permettent à un grand nombre d’utilisateurs de mélanger leurs coins afin de les rendre intraçables et assurer leur anonymat. Depuis le début de l’année 2020, les chiffres explosent du côté des services de mixage.
Whirlpool bat tous les records
Whirlpool est la solution d’anonymat développée par Samourai Wallet et basée sur CoinJoin, qui permet aux utilisateurs de mélanger leurs coins. Depuis le début de l’année 2020, le service bat record sur record.
En janvier 2020, il atteignait un all time high en termes de volume avec 356 BTC mixés. Record une première fois battu en février, avec 529 BTC, dénotant une hausse de 48% comparativement au mois précédent, puis une seconde fois en mars avec 1523 BTC et une hausse de 187% en seulement un mois.
La hausse connue en mars peut potentiellement être expliquée par l’arrivée massive d’utilisateurs mobiles, suite au portage de Whirlpool sur l’application mobile Samourai Wallet en fin février.
Les mixeurs Bitcoin dans le viseur des plateformes d’échange
Là où les utilisateurs souhaitent toujours acquérir plus de confidentialité dans leurs transactions, les plateformes d’échanges ne voient pas forcément cette pratique d’un bon œil.
Cette réticence est compréhensible : ces plateformes sont soumises aux réglementations de lutte contre le blanchiment d’argent et l’impossibilité de tracer les fonds les mets dans une position délicate.
Certaines des plateformes d’échanges sont même allées jusqu’à « marquer » les utilisateurs ayant utilisé des technologies de mixage de coins, même si ces derniers n’avaient aucun historique de transactions potentiellement illicites.
La plateforme Binance était même allée jusque bloquer les retraits pour un utilisateur, car sa transaction avait été mixée en utilisant CoinJoin. Un comportement qui effraye Rafael Yakobile, directeur du cabinet « The Crypto Lawyers » :
« J’espère qu’ils [les exchanges] vont opérer de la manière suivante : s’ils n’ont aucune raison de croire qu’il se passe quelque chose de suspect, en dehors du fait qu’ils pourraient dire que la transaction résulte d’une CoinJoin, cela ne devrait pas suffire à traiter la transaction comme suspecte. Si le gouvernement veut poursuivre les crimes, qu’il fasse juste un travail de police et de détective correctement, sans faire de la surveillance sur le réseau, comme ils le font probablement pour tout le reste. » Rafael Yakobile dans le podcast de Stephan Livera.
Qu’elles apprécient ou non, les plateformes d’échanges vont avoir à traiter de plus en plus de transactions étant passées par des technologies d’offuscation avec l’augmentation du besoin de protéger l’anonymat.
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