L’utilisation de LocalBitcoins explose au Pakistan

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2018, l’année de la régulation. Quand certains pays – à l’image de Malte ou de la Suisse  – adoptent une réglementation souple afin de catalyser la création dans l’espace crypto, d’autres, comme le Pakistan ou l’Iran, prêchent en faveur de l’interdiction totale. Mais les mesures répressives du genre sont-elles seulement efficaces ?

Il y a quelque temps, la State Bank of Pakistan (SBP) publiait une circulaire enjoignant toutes les banques, les entités de la microfinance, les opérateurs de systèmes de paiement et les prestataires de services à s’abstenir de s’approcher de près ou de loin des cryptomonnaies. L’utilisation, le commerce, l’échange, la détention et l’investissement dans les devises numériques sont tous remis en cause. Cette circulaire allait jusqu’à préciser que, même au niveau des citoyens, toute personne contrevenant à ces nouvelles dispositions ferait l’objet de poursuites. Cette nouvelle arrivait peu après la mise en place de mesures analogues en Inde.

S’il ne s’agit pas d’une loi stricto sensu, cette circulaire a eu un effet retentissant. Urdubit, le « premier exchange Bitcoin » du Pakistan, annonçait immédiatement après la diffusion de cette circulaire que ses clients devaient retirer au plus vite leurs fonds de la plateforme, et mettait en effet la clé sous la porte moins d’un mois après.

Pourtant, malgré les efforts du gouvernement, le trading de devises numériques est loin d’être mort au Pakistan. En effet, il existe toujours des alternatives pour échanger vos Bitcoins. LocalBitcoins, par exemple, fait partie des plateformes d’échange pair-à-pair les plus utilisées. Jusqu’à récemment, il était possible de s’y inscrire sans dévoiler son identitéce qui risque d’évoluer sous peu  – et de procéder à des échanges de pair à pair et “OTC” pour Over The Counter. Cela signifie que les cryptoactifs sont échangés à l’extérieur d’une plateforme d’échange et qu’ils ne sont pas visibles sur un carnet d’ordre traditionnel.

Comme le montre le graphique ci-dessous, à la suite des mesures répressives initiées par la SPB en avril, le volume de BTC échangés en roupie pakistanaise s’est écroulé. Mais cette baisse n’aura été que momentanée, et on retrouve des volumes échangés proches de ceux de février-mars.

Pakistan localbitcoins
Source : Coin Dance

Pakcoin-PAKIl est aussi intéressant de noter qu’à la suite de ces interdictions, la capitalisation totale du Pakcoin (PAK) – la cryptodevise la plus populaire au Pakistan – est passée d’environ 200 000 $ à 347 000 $, atteignant presque les 500 000 $ il y a une semaine.

On ne le répétera jamais assez : Bitcoin n’est pas censurable. On ne peut pas empêcher les gens de s’en servir et d’en échanger. Il est possible de complexifier les échanges, certes, mais il semblerait qu’à chaque fois qu’un gouvernement s’attaque aux cryptomonnaies, il ne fait que renforcer l’intérêt du grand public pour ces dernières.

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Sources : Coin.Dance ; News.bitcoin || image from Shutterstock.com

Julien C.

Tombé dans le domaine des cryptomonnaies durant l’été 2017, je m’intéresse particulièrement aux projets novateurs et aux relations dans la communauté. Chasseur de scam à mes heures perdues, vous pouvez me retrouver tous les matins dans notre newsletter !

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