Libra : Task force du G7, cri d’alarme de la BRI… Le réveil (tardif) des institutions

Après une légère phase de sidération, ayant elle-même suivi une longue période d’aveuglement façon « la blockchain, cette mode qui passera », les plus hautes autorités financières et bancaires mondiales tentent d’adopter une posture de riposte.

C’est ainsi qu’alors même que notre ministre de l’Economie Bruno Le Maire se trouve à l’origine de la fondation d’une Task Force sur la thématique des stablecoins dans la perspective du prochain sommet du G7, la Banque des Règlements internationaux (BRI) exhorte maintenant les États à une réponse rapide face au danger que représente Libra.

Une Task Force pour contrer l’offensive Libra

On l’a évoqué encore récemment dans notre analyse de Libra, suite à l’officialisation du projet Libra, la réaction du ministre de l’Économie Bruno Le Maire a été à la fois rapide et particulièrement ferme : la mise en place d’une Task Force dans le cadre du prochain G7 qui se tiendra mi-août à Biarritz, que la France préside (ceci expliquant cela).

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Présidée par Benoit Coeuré, dont on rappellera non sans ironie qu’il n’a pas été tendre avec le Bitcoin (BTC) par le passé, cette Task Force démontre que la menace arbore désormais plus le visage de Mark Zuckerberg et de son projet de monnaie mondiale d’essence privée, que celui de Guy Fawkes.

C’est donc fort d’une rhétorique bien classique (« Il est indispensable d’allier l’ouverture à l’innovation et fermeté réglementaire. C’est dans l’intérêt de tous » selon Bruno Le Maire), que le groupe de travail qui réunit des représentants des Banques Centrales devra rendre un rapport circonstancié sur la problématique des stablecoins.

La BRI en sueur

C’est dans ce contexte que la BRI, institution financière internationale établie en Suisse et codétenue par 60 banques centrales a démontré une certaine fébrilité et, telle la vulgaire banque de dépôt en pleine crise de 2008… a appelé les États à l’aide !

Dans un rapport circonstancié, la BRI, pourtant elle-même entité transnationale, indique s’inquiéter du fait qu’une entreprise comme Facebook puisse chevaucher les périmètres réglementaires classiques et les frontières traditionnelles. L’organisation appelle donc à une « coordination nationale et internationale entre les autorités afin d’assurer des conditions de concurrence équitables entre les grandes banques et les grandes entreprises technologiques ».

Une autre partie du rapport souligne la nouveauté du phénomène auquel elle doit faire face :

« L’incursion des grandes technologies dans cette activité présente des compromis nouveaux et complexe entre stabilité financière, concurrence et protection des données » Rapport de la BRI « Big tech in finance: Opportunities and risks ».

Non sans pertinence, le BRI note également que des entités technologiques comme Facebook, par leur conception et leur nature même, sont en capacité de bénéficier d’un colossal effet de réseau, dans tous les sens de ce terme en l’occurrence. Le risque est donc réel et surtout, il est actuel : Libra est considérée non seulement comme en capacité de bousculer le secteur, mais surtout de le faire en un temps record.

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