ETF Bitcoin : le régulateur sud Coréen cédera-t-il au gouvernement ?
Bras de fer à Séoul. La décision de la Securities and Exchange Commission à Washington la semaine dernière a pris de court d’autres juridictions, dans d’autres pays du monde, qui se retrouvent à devoir statuer rapidement sur ces mêmes produits, mais au niveau local. Faut-il autoriser ses propres citoyens à acheter ces produits financiers régulés seulement aux États-Unis, ou faut-il les en dissuader, voire même les en empêcher ? Voici la question qui divise actuellement au plus haut niveau du pouvoir sud-coréen puisque la Présidence et le principal régulateur financier du pays ne sont pas d’accord à ce sujet. Ils s’affrontent depuis quelques jours par médias interposés en avançant chacun leurs arguments. On fait le point sur ces ETF Bitcoin de la discorde qui troublent actuellement la vie politique au Pays du matin calme.
La Commission des services financiers (FSC) de Corée du Sud n’en veut pas
Petit retour en arrière rapide au 12 janvier dernier, soit deux jours seulement après la validation des ETF Bitcoin aux États-Unis. Le principal régulateur de Corée du Sud publie ce jour-là un avertissement à destination de la population : les sociétés qui vendraient ces « produits cotés à l’étranger pourraient violer la loi sur les marchés financiers du pays ». Ce faisant, la Commission des Services Financiers (FSC), le régulateur local, a refroidi les ardeurs de tous ceux qui auraient bien voulu profiter de ces ETF Bitcoin américains et plusieurs sociétés ont dû, séance tenante, suspendre la cotation de ces produits financiers.
Mais les choses n’en sont pas restées là, puisque immédiatement, on a assisté à une levée de boucliers du secteur privé, appuyé par une partie du pouvoir politique sud-coréen. Et c’est carrément la Présidence de la République qui est montée au créneau ! Pour un responsable du cabinet du Président, le régulateur doit absolument revoir sa position et reconsidérer la possibilité d’autoriser un ETF Bitcoin au comptant local, à défaut d’autoriser celui des américains.
La présidence aimerait bien infléchir la position du régulateur sur ces ETF Bitcoin
Sung Tae-yoon, chef de cabinet politique du bureau présidentiel, a poursuivi en expliquant que le pouvoir exécutif étudiait actuellement différentes possibilités d’infléchir la règlementation en cours :
« Nous essayons d’apporter les changements appropriés au système juridique de notre pays, ou de réfléchir à la question de savoir si ce qui se passe à l’étranger peut être accepté dans notre pays. »
Sung Tae-yoon, chef de cabinet politique du bureau présidentiel – Source : The Block
Dans le reste de la sous-région, les réactions ont été plus ou moins similaires à celle de la FSC. Les autorités de régulation de Singapour et de la Thaïlande ont interdit à leurs administrés d’investir dans les ETF Bitcoin américains et ont même précisé qu’elles n’envisageaient pas d’en autoriser des formes locales. Cependant, certains observateurs avisés cités par la presse spécialisée pensent déjà que ce pourrait être Hong Kong la prochaine plaque tournante des ETF Bitcoin au comptant asiatiques. Plusieurs gestionnaires de fonds d’investissement envisageraient d’ores et déjà de se lancer sur ce secteur ô combien juteux et utiliseraient la règlementation avantageuse de l’avant-poste chinois dans le secteur du Web3.
Les ETF Bitcoin validés par la SEC la semaine dernière ont finalement des conséquences importantes aux quatre coins du monde et pas seulement à Washington, où se profilent d’ailleurs déjà les prochains ETF crypto. Gary Gensler a reporté la décision sur ceux qui concernent Ethereum au mois de mars alors que certains font déjà du lobbying pour pousser la crypto Solana (SOL) ! On n’a décidément pas fini d’entendre parler de ces ETF américains !