États-Unis : ouverture d’une enquête sur la manipulation des cours du bitcoin
Le ministère de la Justice américain a ouvert une enquête criminelle pour déterminer si les traders manipulent le prix du bitcoin. L’enquête est centrée sur les pratiques illégales qui peuvent influencer les prix, dont le spoofing et le wash trading. Les procureurs fédéraux travaillent conjointement avec la CFTC – Commodity Futures Trading Commission – sur ce dossier.
Le marché des cryptoactifs : un terrain fertile pour la manipulation de marché
Cet intérêt pour les potentielles manipulations du marché des cryptoactifs n’est pas étonnant. En effet, la forte volatilité du secteur peut aider à dissimuler ces pratiques.
Lorsque vous ajoutez cela à l’absence de régulation, vous obtenez un terrain fertile à la manipulation. Par ailleurs, les autorités étasuniennes soupçonnent les exchanges de ne pas prendre les mesures nécessaires pour identifier les tricheurs.
Les tactiques illicites sur lesquelles le ministère de la Justice se penche comprennent le spoofing et le wash trading.
- Le spoofing est une pratique qui consiste à soumettre une série d’ordres importants à un prix différent de celui du marché, pour influencer les traders dans la direction voulue. Une fois que le prix évolue dans la direction voulue, le manipulateur annule son ordre. Si les faux ordres sont assez volumineux, alors les autres traders peuvent être influencés par ces signaux d’achat ou de vente.
- Le washing, quant à lui, implique qu’un acteur vende et achète ses propres positions pour simuler un haut volume d’ordres, afin de gagner la confiance des autres investisseurs, et les attirer sur le marché.
Bloomberg a tenté d’approcher le DOJ – Department of Justice – ainsi que la CFTC, mais les deux organismes ont refusé de faire des commentaires sur l’enquête. Toutefois, une source proche des procureurs a annoncé que l’enquête ne porte pour l’instant que sur Bitcoin et Ethereum.
La manipulation de marché, une aiguille dans une botte de foin
Vraisemblablement, cette enquête va s’avérer difficile. Ces pratiques ne sont pas toujours évidentes à déceler. À titre d’exemple, le CME Group dépense plus de 45 millions de dollars par an dans la lutte contre les manipulations de marché. Et pourtant, la CTFC le rappelle régulièrement à l’ordre, estimant que l’exchange ne prend pas les mesures nécessaires à la prévention de ces pratiques.
De plus, le marché des cryptomonnaies est composé d’une myriade d’exchanges qui ne sont pas forcément basés aux États-Unis. Enfin, la CFTC n’a de compétence que sur les dérivés de cryptomonnaies, notamment les contrats à terme. Par contre, en cas de manipulation flagrante sur un exchange, la CFTC a le pouvoir d’imposer des sanctions.
Anticipant ce problème, les frères Winklevoss collaborent avec NASDAQ Inc. La compagnie surveille ainsi les échanges prenant place sur la plateforme Gemini en utilisant le SMARTS Market Surveillance, un outil détectant automatiquement les échanges suspects et les pratiques de trading illégales.
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Sources : CCN ; CoinDesk ; Bloomberg || images from Shutterstock.com