Craig S. Wright enchaîne les déconvenues au tribunal
A lui tout seul, il mériterait pour ainsi dire l’inauguration d’une rubrique « en direct du prétoire » sur votre journal préféré. On veut bien sûr parler de la plus célèbre imitation de Satoshi que la Terre ait portée : Craig S. Wright, alias « Faketoshi », dont les déconvenues judiciaires s’accumulent ces jours-ci.
Aujourd’hui, en plus du rejet de sa requête en irrecevabilité concernant certaines preuves à charge dans le procès Kleiman, le juge fédéral en profite pour pointer les multiples contradictions dans les déclarations de notre faussaire préféré.
La vie n’est pas un long fleuve tranquille
Son avocat avait pourtant trouvé une idée maline : défendre que le Tribunal ne pouvait à la fois considérer les déclarations de Craig Wright comme mensongères, tout en s’en servant comme éléments de preuve utiles à la manifestation de la vérité : CQFD. Las, la cour fédérale en a décidé autrement : elle a rejeté hier les arguments soulevés par la Défense dans le cadre du procès à 10 milliards de dollars opposant Craig Wright et Ira Kleiman, dont les détails vous étaient déjà contés début juillet.
Ainsi, après avoir été renvoyés dans les cordes la veille s’agissant des incohérences manifestes de ses divagations sur de supposés échanges entretenus via la messagerie Bitmessage avant l’apparition de cette dernière, c’est aujourd’hui l’ensemble de l’oeuvre de Craig S. Wright que la magistrate de la cour fédérale de Floride en profite pour évoquer.
L’incohérence faite lyrisme
« Ô, quelle toile enchevêtrée nous tissons lorsque nous pratiquons pour la première fois la tromperie » Sir Walter Scott, cité par la juge fédéral Beth Bloom en conclusion de sa décision.
C’est pas ces mots fort inspirés que la juge Beth Bloom a résumé le fond de sa pensée concernant ce dossier unique en son genre, aussi bien à cause de la personnalité des protagonistes que des montants potentiels en jeu.
La cour profite en effet de sa réponse aux arguments de la Défense pour feindre de s’étonner des nombreuses contradictions des déclarations successives de Craig Wright, lesquelles rendent l’ensemble « peu crédible ».
Ce constat n’est pas seulement cosmétique : de fausses déclarations formulées sous serment sont constitutives du délit de parjure, infraction avec laquelle la justice américaine n’est pas réputée tendre et pour laquelle Craig Wright pourrait prochainement être inquiété. La demande de M. Wright est donc rejetée, et l’affaire sera bien jugée au niveau fédéral.
Quoi qu’il en soit, il semble bien plus difficile de faire illusion devant une cour de justice réelle que face à des aficionados accros au BSV.
« Welcome to law. » Craig S. Wright, 12 avril 2019, dans une lettre ouverte annonçant qu’il prouverait « devant un tribunal » qu’il serait Satoshi Nakamoto.