Bitcoin au Salvador : Le BTC restera une monnaie à cours légal malgré les restrictions du FMI
Alors que ce matin le doute planait sur la possibilité que le Bitcoin perde son statut de monnaie à cours légal au Salvador, la situation a rapidement évolué. Stacy Herbert, directrice du Bitcoin Office du Salvador, a annoncé sur Twitter un accord de financement massif de 3,5 milliards de dollars. Cet accord, assorti de compromis, redessine l’avenir du Salvador et de sa stratégie Bitcoin.
- Le Salvador a conservé le Bitcoin comme monnaie légale malgré les pressions du FMI, grâce à un accord de financement de 3,5 milliards de dollars.
- Un vaste programme éducatif sur le Bitcoin est déployé, incluant des initiatives dans les écoles et la formation des fonctionnaires, pour consolider l’adoption des crypto-actifs.
Bitcoin reste monnaie légale : une victoire pour Nayib Bukele
Malgré des pressions constantes du FMI depuis 2021, le Bitcoin conserve son statut de monnaie à cours légal au Salvador, comme l’explique Stacy Herbert. Une victoire symbolique pour le président Nayib Bukele, qui a fait du BTC un pilier de sa politique économique.
Le pays maintiendra également ses achats stratégiques de Bitcoin, une stratégie susceptible de s’accélérer dans les mois à venir. En parallèle, le Salvador développe des marchés de capitaux basés sur Bitcoin. Un exemple emblématique est l’émission de titres du Trésor américain tokenisés sur Liquid, une blockchain de seconde couche. L’objectif ? Attirer les investisseurs internationaux et de réduire la dépendance aux institutions financières traditionnelles.
Une éducation Bitcoin pour bâtir l’avenir
Parmi les projets structurants annoncés, l’éducation occupe une place majeure. Le programme « Mi Primer Bitcoin » et l’initiative Node Nation continueront de vulgariser les fondamentaux du Bitcoin dans les écoles secondaires. En outre, CUBO+, un programme d’élite, forme des développeurs de haut niveau pour placer le Salvador à l’avant-garde de Bitcoin.
Par ailleurs, en janvier 2025, des manuels éducatifs intitulés « Little HODLer » seront introduits dans les écoles primaires pour enseigner les bases de la finance et du Bitcoin aux jeunes Salvadoriens. Par ailleurs, le programme ESIAP continuera à former plus de 80 000 fonctionnaires à l’utilisation et à la gestion des crypto-actifs, consolidant ainsi une adoption structurée au sein des institutions publiques.
Toutefois, certaines concessions ont été faites pour obtenir ce financement. En effet, le portefeuille Chivo, créé pour faciliter l’adoption du Bitcoin, sera vendu ou abandonné. Cette décision vise à encourager les portefeuilles privés et à renforcer l’écosystème Bitcoin de manière plus décentralisée. Un ajustement qui traduit une nouvelle orientation tout en respectant les attentes du FMI.
Bitcoin au Salvador : Une économie entre deux mondes
Mais pourquoi le Salvador a-t-il cédé aux exigences du FMI ? Pour un financement total de 3,5 milliards de dollars, comprenant :
- 1,4 milliard de dollars en provenance du FMI, étalés sur 40 mois et assortis de conditions strictes concernant l’économie et l’utilisation du Bitcoin.
- 2,1 milliards de dollars additionnels débloqués grâce à cet accord, provenant de la Banque mondiale et de la Banque interaméricaine de développement.
Ces fonds sont destinés à soutenir des réformes économiques, restaurer la confiance des investisseurs et stabiliser une économie en transformation.
Malgré les critiques sur l’adoption encore limitée du Bitcoin par la population, mais bel et bien réelle, les finances publiques bénéficient de gains liés à la hausse récente du cours de la cryptomonnaie, malgré une correction qui en a refroidit plus d’un depuis hier. Cependant, et d’évidence, le pays ne semble pas pouvoir pour autant tourner le dos définitivement au FMI. Le développement du Salvador ne peut s’en tenir qu’à son intérêt pour le Bitcoin.
Le Salvador avance sur une ligne de crête entre innovation et réalité économique. Bien que cet accord avec le FMI souligne une stratégie pragmatique conciliant ambition Bitcoin et exigences internationales, des interrogations subsistent. Un pragmatisme que certains verront peut-être comme une main-mise de la part du FMI sur le pays présidé par Nayib Bukele. D’autres le verront comme une cage sur un petit pays qui semble cacher un beau trésor de 3 000 milliards de dollars en or. Mais pour l’exploiter, il faudra des fonds. À suivre, sur Le Journal du Coin.