Bitcoin : la banque qui dirige le monde s’attaque aux cryptomonnaies

Un document qui fuite, un tweet viral, il n’en fallait pas plus pour déchaîner la cryptosphère et relancer les débats sur l’utilité de Bitcoin. 

Les banques d’investissement ont définitivement un problème avec les actifs numériques décentralisés !

C’est aujourd’hui Goldman Sachs, piégée par l’un de ses clients, qui a pu constater à son grand désarroi l’intronisation publique de sa « Vision générale de l’Economie Américaine & implications des réglementations en place sur l’inflation, l’or et Bitcoin ».

Veuillez comprendre que cette banque qui vous veut du bien est sûrement vexée de voir un actif aussi inutile que Bitcoin atteindre les 113 milliards de dollars de capitalisation.

Après le regain d’intérêt suscité par le halving et le séisme qu’a provoqué Paul Tudor Jones, qui considère Bitcoin comme « le cheval de course le plus performant de cette prochaine décennie », il fallait bien une riposte pour endiguer la popularité d’un actif qui, bien que superflu, provoque les sueurs froides de nos amis du vieux monde.

Goldman Sachs - Présentation du 27 mai 2020
Goldman Sachs – Présentation du 27 mai 2020

Amis francophones, voici la traduction de cette missive, qui a provoqué l’amusement de la cryptosphère :

 » Les cryptomonnaies, Bitcoin inclus, ne sont pas une classe d’actifs :

  • Elles ne génèrent pas de cashflow comme les obligations ;
  • Elles ne génèrent pas de plus-value via l’exposition à la croissance mondiale ;
  • Elles ne prodiguent pas les bénéfices de la diversification étant donné leurs natures instables ;
  • Elles ne sont pas un rempart contre la volatilité, en considérant une volatilité propre de 76%  (le 12 mars 2020, le prix de Bitcoin a chuté de 37% en un jour) ;
  • Elles ne montrent aucune preuve de protection contre l’inflation ;
  • Nous estimons qu’un actif financier dont la valorisation repose sur l’unique fait qu’un autre individu soit prêt à le payer plus cher n’est pas digne de nos clients ;
  • Malgré l’intérêt probable des hedge funds, causé par la volatilité de ces actifs, nous considérons cet investissement comme irrationnel. »

Nous avons connu de meilleurs moments pour s’exposer à la croissance mondiale.

Les réactions ne se sont pas faites attendre :

« Goldman Sachs : nous ne recommandons pas Bitcoin sur des bases stratégiques et tactiques pour nos clients, au sein de leurs portfolios d’investissements.

Google Translate : nous ne voulons pas que nos clients achètent Bitcoin et qu’ils réalisent qu’ils n’ont plus besoin de nous »

Au Journal Du Coin, nous avons aussi beaucoup ri et sommes à deux doigts de mettre la clef sous la porte. Effectivement, la menace Goldman a fait l’effet d’une bombe au sein de la rédaction. Les débats de type « Madoff est-il Satoshi ? » où « Pétrole : investissement 2.0 ? » ont divisé l’équipe.

Trêve de plaisanterie, l’attention que suscite Bitcoin dans le milieu institutionnel est assez révélatrice de la demande grandissante pour un actif décentralisé, décorrélé des normes en vigueur depuis des siècles. Même si la capacité de Bitcoin à offrir une alternative crédible n’est toujours pas actée, il semblerait que le gotha de la finance prépare ses valises.

Illustration : Samuel Borges/Shutterstock.com

Josselin A.

Finance décentralisée, Souveraineté monétaire, Géopolitique. Twitter: @SweetGold9