Bitcoin : les Iraniens se ruent sur les BTC et cryptomonnaies pour fuir les crises
Bitcoin, une valeur refuge pour les Iraniens. Les cryptomonnaies sont souvent perçues comme une solution pour les pays sous sanctions internationales, permettant de contourner les restrictions financières. Cependant, un récent rapport de Chainalysis révèle une réalité plus complexe, notamment en Iran. Alors que les tensions géopolitiques et l’instabilité économique augmentent, les Iraniens se tournent massivement vers les cryptomonnaies. La méfiance croissante envers le gouvernement et la nécessité de protéger leur patrimoine semblent être les principaux moteurs de cette ruée vers les actifs numériques, et en particuliers vers Bitcoin (BTC).
- Un rapport de Chainalysis a révélé une fuite massive de capitaux en Iran convertis en cryptomonnaies, atteignant 4,2 milliards de dollars en 2024.
- En période de tensions géopolitiques, les Iraniens ont massivement retiré leurs bitcoins des exchanges, utilisant ces cryptos comme valeur refuge face à l’incertitude.
Une fuite massive de capitaux convertis en cryptos en Iran
Selon le rapport de Chainalysis,publié ce 19 février 2025,les plateformes d’échanges de cryptomonnaies en Iran enregistré une hausse de 70% des sorties de fonds lors de l’année 2024, par rapport à l’année précédente. Cette fuite de capitaux a ainsi atteint les 4,2 milliards de dollars en un an.
« Dans des pays comme l’Iran, où les monnaies [fiduciaires] locales sont volatiles et dévaluées, l’impossibilité d’entrer en interaction avec les banques mondiales [, à cause des sanctions,] limite considérablement la mobilité financière. Cela pousse les particuliers et les entreprises à chercher des solutions alternatives. (…) Si l’adoption des cryptomonnaies dans de telles régions est souvent considérée principalement sous l’angle de l’évasion des sanctions, elle reflète aussi plus largement le besoin fondamental d’outils financiers fiables dans des économies coupées du système bancaire mondial. »
Extrait du rapport de Chainalysis
Bitcoin est privilégié pour sa décentralisation et sa résistance à la censure
Même si les stablecoins semblent de plus en plus appréciés, grâce à leur ancrage sur des monnaies jugées plus solides comme le dollar américain, c’est toujours le roi des cryptos, Bitcoin (BTC), qui attire le plus dès qu’il s’agit de protéger son patrimoine des crises.
En effet, le rapport de Chainalysis montre que, lors des pics de tensions géopolitiques, les utilisateurs iraniens des crypto-bourses retirent massivement leurs BTC vers leurs wallets privés.
« Des pics de sorties de bitcoins se sont produits au moment où l’on a appris que l’Iran était susceptible de lancer des missiles, ainsi que quelques jours après les événements, (…) les 9 et 14 avril 2024. Et de la même manière à la fin du mois de septembre et au début du mois d’octobre 2024. (…) Cela suggère que l’inquiétude accrue du public concernant les conflits géopolitiques s’est reflétée dans le comportement financier, les individus se tournant vers la cryptomonnaie comme une couverture contre l’incertitude géopolitique ou économique. (…) Le fait que Bitcoin résiste à la censure et sa nature d’auto-détention (self-custodial) en fait une option attrayante en temps de crise. »
Extrait du rapport de Chainalysis
Si Bitcoin est ainsi perçu comme une valeur refuge, peut-être même supérieure à l’or, c’est aussi parce que, contrairement à beaucoup d’actifs traditionnels, les BTC peuvent être transférés facilement au-delà des frontières, via son réseau blockchain universel et planétaire. Chainalysis conclut ainsi que « Bitcoin est particulièrement adapté aux régions confrontées à l’instabilité géopolitique et/ou aux restrictions financières », comme en Iran.
Rémy R.
Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.
