Des sénateurs américains pressent Mastercard, Visa et Stripe de se retirer de Libra
Sale temps pour Facebook et son projet de stablecoin Libra. Après le retrait officiel de Paypal de l’Association Libra et le départ ce matin-même du chef de produit du projet, voilà que deux sénateurs américains en remettent une sacrée couche : les deux élus demandent empressement à Visa, Mastercard et Stripe de faire de même… au moins jusqu’à ce que la tempête régulatrice se lève.
Des sénateurs US mettent en garde les géants du paiement contre Libra
Deux législateurs américains, le sénateur de l’Ohio Sherrod Brown et le sénateur d’Hawaii Brian Schatz, ont adressé une lettre officielle à chacun des dirigeants des sociétés Visa, Mastercard et Stripe. le but : les encourager à bien vouloir reconsidérer leur participation à l’aventure Libra.
En effet, selon eux, le projet de monnaie numérique de Facebook présenterait de multiples risques : pour les consommateurs, pour les institutions financières, pour le système financier mondial (rien que ça !), ainsi que pour les activités de paiement – ce dernier point concernant au premier chef les trois entreprises dont il est question.
« Nous vous exhortons à examiner attentivement la façon dont vos entreprises géreront ces risques avant d’aller de l’avant, étant donné que Facebook n’a encore démontré ni Congrès, ni aux organismes de réglementation financière – ni à vos entreprises ? – qu’il prend ces risques au sérieux. », extrait de la lettre des sénateurs Brown et Schatz
Les risques concernant le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ont bien sûr été également avancés, comme toujours.
Facebook n’est pas un exemple de transparence
Les deux sénateurs appuient leurs propos à l’aide d’un exposé du passif récent de Facebook :
« Facebook fait face actuellement à des difficultés majeures, telles que des atteintes à la vie privée, de la désinformation, une ingérence [étrangère] pendant les élections américaines, des cas de discrimination ou encore de la fraude. Le groupe n’a pas démontré sa capacité à maîtriser ces échecs ».
Les représentants américains concluent en évoquant leur crainte que que les échecs et faiblesses de Facebook puissent à terme fragiliser les entreprises-mêmes prenant part au système de paiement Libra, du fait d’une dilution de la capacité de contrôle de chaque entreprise participante. Une surveillance accrue des autorités ainsi que des relations plus tendues entre elles et les opérateurs du réseau est également avancée.
Si les autorités américaines paraissent déterminées à maintenir la pression sur Libra, il va falloir rester attentif sur les prochaines semaines : les rumeurs de départ de ces géants du paiement se dissiperont-elles ? Ou bien, au contraire, va-t-on assister à d’autres rebondissements regrettables pour l’initiative menée tambour battant par Facebook ?