Collusion sur EOS : 6 producteurs de blocs appartiennent à la même entité

La vitesse et le nombre de transactions par seconde sur EOS semblent une fois de plus se payer au prix d’une faible décentralisation. Si certains critiquaient déjà le fait qu’il n’y ait que 21 producteurs de blocs sur la centaine de candidats enregistrés sur le réseau, il semblerait qu’en plus 6 de ces candidats producteurs soient en fait administrés par la même entité.

« fun eos » ne fait pas du tout rire la communauté crypto

Block.one, la société à l’origine du logiciel EOSIO sur lequel se base la blockchain EOS, a exprimé récemment son souhait de participer au vote pour l’élection des Blocks Producers (BP) du réseau, cela afin d’y améliorer la décentralisation. Et il semble qu’il y en ait bien besoin.

Nous savions déjà que d’un point de vue répartition géographique, la Chine concentrait à elle seule 9 des 21 producteurs de blocs, mais cette fois une nouvelle affaire semble tourner à la collusion entre 6 producteurs potentiels enregistrés sur le réseau EOS.

C’est un candidat au poste de block producer, appelé EOS New York, qui le dénonce dans un fil de discussion sut Twitter publié ce 28 novembre :

« Six producteurs enregistrés sur EOS sont gérés par une seule entité. C’est inacceptable. (…) La base de données Whois sur les noms de domaines internet montre que chacun des six domaines [accusés de collusion] a été enregistré en même temps par la même personne/entité ».

Les 6 candidats producteurs suivants sont en effet tous enregistrés sous le même nom d’administrateur « fun eos », et basés à la même adresse située à Guangdong en Chine  : stargalaxybp, validatoreos, eoszeusiobp1, eosunioniobp, eosathenabp1, et eosrainbowbp.

Le consensus du réseau EOS, par Delegated Proof-of-Stake (DPoS), oblige par sa nature à déléguer et concentrer la production de blocs à de gros acteurs. Et même si une Constitution interdit formellement de telles collusions entre ces acteurs, faut-il encore les détecter, comme c’est le cas cette fois-ci.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.