« Ethereum Max », un projet flou promu par des VIP – Pourquoi la prudence s’impose

Comme un arrière-goût de Bitconnect ?Plus une crypto est poussée par des célébrités, plus vous devriez vous en méfiez. La phrase qui précède devrait être enseignée à tout nouveau venu dans la cryptosphère. Aujourd’hui, c’est une obscure crypto sortie de nulle part, et très originalement (non) baptisée « Ethereum Max », qui fait le buzz partout. Réflexe de vieux briscard de la crypto : où est l’anguille sous roche ?

Un projet dont on ne connait quasiment rien

Pendant qu’en France, ce qui commence à apparaitre comme un gros scandale vient d’émerger avec l’association RR Crypto qui aurait réussi à « perdre » pour 40 millions de dollars de cryptos -, une autre histoire qui sent le shitcoin (ou pire) est actuellement sur toutes les lèvres des petits nouveaux de la communauté crypto : Ethereum Max (ou EMAX).

Comme pour le nom de « Bitcoin » qui n’est pas protégé du plagiat, entraînant des clones en série, le réseau « Ethereum » est ici victime d’un projet qui reprend son nom, en lui ajoutant un hyperlatif pour faire bien.  

Pourtant, ainsi que le signale notamment CoinDesk, le projet Ethereum Max – créé il y a tout juste un mois – n’est affilié à aucun des développeurs d’Ethereum. Ce n’est même pas une blockchain à part entière, puisqu’il s’agit d’un simple token ERC20, sur le vrai réseau Ethereum.

Pour l’effet « wahou je peux en avoir beaucoup pour pas cher », le jeton a été émis à… tenez-vous bien : 2 000 000 000 000 000 d’unités, c’est-à-dire 2 millions de milliards. Normal que les EMAX ne valent rien (d’un point de vue purement factuel : moins de 0,00001 centime de dollar).

L’objectif du projet ? On n’en sait rien ou presque, une vague histoire de marché de tokens non fongibles (NFT), ce qui tombe bien vu que c’est la mode du moment. À part ça, on promet un système (aucunement détaillé) qui permettrait de répartir 3% des frais de transactions entre les possesseurs de tokens.

Une pléthore de célébrités en font la pub (les indices se cumulent)

Évidemment, pour faire le buzz, rien de mieux que des stars payées grassement pour dire du bien du projet. Comme le boxeur Floyd Mayweather, qui affiche fièrement son soutien à Ethereum Max. Pourtant il avait été condamné en 2018 à 615 000 dollars d’amende et 3 ans d’interdiction de promouvoir un projet crypto, après plusieurs soutiens clairement affichés à des ICO douteuses, sans prévenir qu’il avait été payé pour ça.

Kim Kardashian (ou du moins ses avocats) semble toutefois mieux informée sur les risques à promouvoir un projet contre rémunération sans le préciser. En plus de l’avertissement « ce n’est pas un conseil financier », on remarquera le discret hashtag #AD en fin de message, signifiant qu’il s’agit là d’un message rémunéré de publicité.

Promotion d'Ethereum Max par Kim Kardashian
Le soutien la publicité de Kim Kardashian pour EthereumMax – Source : CoinDesk

En revanche, est-ce que les 228 millions de followers de la star sur Instagram comprendront tous qu’il ne s’agit là que d’une publicité ? Certains esprits chafouins pourraient considérer que c’est les envoyer tout droit dans la gueule du loup, mais nous ne dirons pas cela.

Le joueur de la National Basketball Association (NBA) Paul Pierce s’est lui aussi fendu d’un tweet ultra-bullish sur EMAX, sans pour autant préciser une éventuelle rémunération pour cette prestation. On laissera à chacun le soin de forger son opinion sur la spontanéité de cette mise en avant.

Nous espérons sincèrement pour Floyd Mayweather et Paul Pierce qu’ils croient vraiment en ce projet, et que nous ne reparlerons pas d’eux dans quelques mois, après que la SEC se soit penché sur leur cas, et sur celui d’Ethereum Max. Et si vous comptiez investir ne serait-ce qu’un centime dans ce projet, par pitié, faites d’abord vos propres recherches (DYOR).

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.