Wall Street Journal : près d’un milliard de volume d’échange en pump and dump

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Nous vous avions détaillé récemment les mécanismes et les phases composant un « pump and dump » (P&D), manipulation consistant à faire artificiellement grimper puis chuter fortement le cours d’une cryptomonnaie.

Le phénomène des pump & dump analysé par le Wall Street Journal

Ici, c’est le Wall Street Journal (WSJ) qui fait une démonstration similaire, avec enquête et chiffres à l’appui, et estime que des dizaines de groupes de traders auraient généré en tout pour 825 millions de dollars de volumes d’échange à travers leurs processus de pump & dump, et ce seulement sur les 6 derniers mois.

Le WSJ a identifié, entre janvier et fin juillet de cette année, 175 manipulations P&D qui auraient affecté 121 cryptomonnaies différentes.

Le plus gros des groupes de pump & dump analysés par le WSJ est certainement le « Big Pump Signal » dont le groupe Telegram comporte 74 000 abonnés, et qui aurait à son triste palmarès 26 manipulations P&D, avec 222 millions de dollars de transactions générées à son actif.

Les Initial Coin Offering (ICO) auraient aggravé le problème d’après le WSJ, devenant une cible privilégiée pour les groupes P&D à la sortie des nouveaux coins sur les crypto-exchanges.

Le journal analyse en détail le cas du P&D du Cloakcoin, effectué le 1er juillet dernier par le groupe Big Pump Signal.

Le « pompage » massif du groupe s’est effectué sur la plateforme d’échange Binance, à 15h00 EDT précises ce jour-là : en moins de 2 minutes, le cours du Cloakcoin frôle les 50% de hausse !

Et dans la minute qui suit, le cours retombe rapidement quand le groupe P&D passe dans sa phase de vente, le « dump ». Près de 2 millions de dollars ont été échangés dans ce très court laps de temps, alors qu’avant le volume d’échange était très faible.

Pump-and-Dump

Les pump and dump : un vieux problème qui ne semble pas près de disparaître

Ces pratiques de gonflage artificiel des prix existaient déjà sur le marché des actions dans les années 1930, et avaient été interdites dans la foulée.

Mais elles ont toujours persisté, et ont connu un boom lors de la bulle des dotcom.

Actuellement, et même si le nombre exact de groupes P&D est impossible à connaître, le WSJ en a décompté 63 qui incitent régulièrement à ces manipulations sur le cours des cryptoactifs.

Ces groupes facturent des frais mensuels allant de 50 à 250 dollars pour faire partie du « cercle des initiés ».

La SEC (Securities and Exchange Commission) fait la chasse aux pump & dump sur le marché des actions, mais ne s’est pas encore préoccupée des P&D sur les cryptomonnaies. La CFTC (Commodity Futures Trading Commission), de son côté, a offert une récompense à quiconque les prévient d’un potentiel P&D impliquant des cryptomonnaies.

Pour les investisseurs qui sont du mauvais côté du pump & dump, ces manipulations sont un désastre, car elles faussent complètement le cours naturel de l’offre et de la demande, mettant à mal aussi bien l’analyse fondamentale que l’analyse technique sur une crypto donnée. Sans parler de l’image déplorable d’instabilité que ces manipulations procurent aux cryptomonnaies.

Sources : WSJ.com ; CoinTelegraph ; Cryptovest || Images from Shutterstock

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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