Web3 : L’industrie crypto vent debout contre l’interdiction des paris sur l’élection Présidentielle
Polymarket en ligne de mire. Parier sur le nombre de médailles des américains aux Jeux Olympiques de Paris 2024, sur le nom du prochain acteur qui jouera James Bond au cinéma, sur le fait que Taylor Swift tombera enceinte en 2025, sur les taux de la FED et bien sûr sur le nom du 47ème Président(e) des Etats-Unis, voilà autant de paris qu’il est possible de prendre sur Polymarket, la plateforme Web3 spécialisée en la matière. Que l’on trouve cela scandaleux, ridicule ou inutile, ça existe et les gens adorent. Mais pour Elisabeth Warren et un certain nombre de Démocrates, il faut immédiatement interdire tous ces paris politiques qui peuvent « influencer et interférer avec les élections et qui érodent encore plus la confiance du public dans la démocratie ». Et ces envies d’interdiction ne plaisent pas à tout le monde au pays de la Liberté.
Elisabeth Warren a demandé à la CFTC d’interdire les paris sur les évènements politiques
Le 5 août 2024, Elisabeth Warren, farouche opposante aux cryptomonnaies a pris la plume et a écrit une lettre à Rostin Behnam, le Président de la CFTC, pour lui signifier qu’elle soutenait pleinement un projet de loi datant de mai dernier qui vise à interdire certains paris évènementiels, dont ceux sur les élections présidentielles américaines. Pour elle, la démocratie est en danger et il est urgent d’agir :
« Alors que nous approchons des élections de 2024, les électeurs sont déjà confrontés à un système politique qui permet aux individus et aux entreprises les plus riches de donner de l’argent dans des campagnes qui manquent cruellement de transparence. (…) La menace de la violence et de l’extrémisme est élevée et les États-Unis restent une cible pour les acteurs étrangers qui ont cherché à se mêler de nos élections. La dernière chose dont les électeurs se rendant aux urnes ont besoin sont des paris sur le résultat de cette élection. »
Elisabeth Warren dans sa lettre datée du 5 août 2024 – Source : merkley.senate.gov
Ce projet de loi est porté par le sénateur Démocrate de l’Oregon Jeff Merkley et vise indirectement la principale plateforme de ce type qui s’appelle Polymarket, même s’il existe aussi Kalshi qui propose le même genre de paris.
Le secteur crypto américain n’est pas d’accord et reproche au régulateur d’outrepasser ses prérogatives
Mais face à ces velléités de régulation, une partie de l’écosystème crypto se lève comme un seul homme pour dénoncer un abus d’autorité. Des représentants de Gemini, Crypto.com et Robinhood pour les plateformes ont exprimé leur mécontentement mais on a trouvé aussi des spécialistes de l’investissement comme Dragonfly Capital ou des leaders d’opinion crypto comme Scott Alexander. Certains ont même écrit à la CFTC dans le cadre des commentaires public pour se plaindre d’un tel projet de loi :
« La CFTC n’est ni le régulateur des paris ni celui des élections et elle n’est pas équipée pour réglementer ce marché ; pour avoir une quelconque compétence sur les contrats d’événements électoraux, cela exigerait une décision de la justice. »
Jessica Furr et Bryan Edelman, avocats de Dragonfly Capital – Source : CFTC
« Les paris électoraux réduisent fondamentalement le caractère sacré de notre processus démocratique et certains milliardaires qui parient sur les résultat sont les mêmes qui financent les campagnes », conclu Elisabeth Warren pour démontrer le manque d’éthique d’un tel système. La CFTC sera-t-elle sensible à ses arguments ? Pourrez-vous toujours parier sur une défaite de Donald Trump ou de Kamala Harris ? Affaire à suivre.