Inde : une arnaque crypto à 700 000 $ autour d’un token fantôme s’écroule
Tel père, tel fils. L’Inde est officiellement le pays le plus peuplé du monde depuis quelques mois et sa passion pour les cryptomonnaies et la technologie de la blockchain s’affirme de jour en jour. Malheureusement, au milieu de cet engouement technologique général, il existe comme partout ailleurs des escrocs pour surfer sur la tendance et essayer de voler leurs prochains. Cette fois-ci, il s’agit d’un père, de son fils et d’un ami qui ont décidé de créer une société et de vendre un token en promettant des retours sur investissements à plus de 15 %.
Comme dans chacune de ces affaires d’escroquerie grand public, des clients crédules ou peu informés vont tomber dans le piège de l’argent facile et vont faire confiance à ces prétendus spécialistes de la crypto. La police avance le chiffre de 680 000 dollars d’argent détournés par les trois comparses dorénavant sous les verrous. Direction le sud-est de l’État du Karnataka et la ville de Bangalore pour faire le point sur l’enquête.
Un père et son fils vendent massivement un token qui n’existe même pas !
L’information est venue de la police locale qui a donné quelques informations aux journaux et ce que l’on sait actuellement est plutôt maigre. Il s’agirait d’un père et de son fils qui auraient fondé la société nommée GG Online Private Ltd, hébergée dans le quartier historique de la ville, et qui a proposé le token GGO. En parallèle de cela, le principal mis en cause, Satheesha, aurait également été propriétaire d’une société financière baptisée Sri Pancha Aish Aishwarya Multipurpose Souhardha Co-operative Limited (SPAAMS) qui servait à rabattre des clients sur la vente des tokens et à lever des fonds via une vitrine officielle.
Avec des bureaux ayant pignon sur rue, le duo père fils et leur associé, Deepak, ont écumé les rues, mais aussi les réseaux sociaux, pour convaincre un maximum de gens d’investir dans leur token et de leur faire confiance pour s’enrichir. Ils promettaient d’ailleurs 15 % de rendement à tous ceux qui investissaient chez eux, et le bouche-à-oreille va rapidement leur amener entre 1200 et 1400 personnes, selon la police. Problème ? Le token GGO n’existe pas et tout ceci n’est qu’une vaste supercherie.
En Inde, de gros investisseurs tombent dans le panneau, mais aussi beaucoup de petits
Ce sont des victimes qui ont averti la police de l’arnaque en cours et notamment un certain Veerabhadraswamy, 47 ans, qui a investi et perdu 10 000 roupies, soit un peu plus de 110 euros. D’autres plaintes sont ensuite arrivées des déposants de la SPAAMS, 15 exactement, qui n’ont plus de nouvelles de leur argent non plus. La Banque a tout d’abord retardé les paiements avant de finalement mettre la clé sous la porte et de fermer ses locaux en ville.
La police indienne avance le chiffre total de 68 000 euros de fonds disparus concernant les déposants de la banque et près de 680 000 euros au total pour l’ensemble des victimes. Cependant, il existe probablement d’autres investisseurs lésés qui ne se sont pas encore manifestés. On peut lire dans le compte rendu judiciaire que les aigrefins avait un discours bien rodé pour amadouer le chaland en Inde :
« Ils ont assuré aux investisseurs potentiels que la crypto GGO serait bientôt disponible sur les bourses de cryptomonnaie et qu’elle pourrait bientôt rivaliser avec la valeur du Bitcoin, promettant des rendements lucratifs à ceux qui s’y sont inscrits tôt. »
Même si cette histoire se déroule en Inde et qu’on se croit souvent hors de danger chez nous en France, on ne saurait trop vous conseiller d’être particulièrement prudent dans les investissements en crypto et dans la finance en général. Lorsqu’un investissement a l’air vraiment extraordinaire, prudence. Si en plus, on vous explique que vous êtes dans les premiers, prudence encore plus. Si finalement on vous parle d’une crypto inconnue qui dépassera Bitcoin dans les mois à venir (et peu importe les arguments de votre interlocuteur) : fuyez avec votre argent sous le bras.