Gazprom va stocker du Bitcoin – Sa branche bancaire suisse se met aux cryptomonnaies
Gazprombank s’y met aussi – La plateforme « Gazprombank » vient d’obtenir le feu vert de la Suisse pour proposer ses différents services en lien avec les cryptos. Il sera notamment possible d’acheter, de vendre, ou de négocier des bitcoins, via cette entreprise sur le territoire suisse.
L’entrée en jeu d’un nouvel acteur
Gazprombank est la filiale suisse de l’une des principales banques de Russie. Cette banque privée offre ses services depuis 1990 aux particuliers comme aux entreprises. Elle opère principalement en Europe, à travers la Russie, la Biélorussie, et désormais la Suisse.
Jeudi dernier, la FINMA (Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers) a délivré une accréditation destinée à valider Gazprombank. Avec cette autorisation, la banque commencera à offrir un service de « garde » des cryptomonnaies, ainsi qu’un service d’échange pour acheter et vendre des cryptomonnaies, contre des monnaies fiats. Ces services seront par ailleurs disponibles que pour un nombre restreint de clients, choisis à l’issue d’un « processus d’évaluation rigoureux ». Par la suite, la firme prévoit d’élargir progressivement son offre pour inclure d’autres cryptomonnaies et des produits financiers avantageux.
Une fausse bonne idée ?
Si aujourd’hui Gazprombank est perçue d’un bon œil par la FINMA, cela n’a pas toujours été le cas. Entre 2006 et 2016, la banque a en effet été accusée d’avoir enfreint plusieurs normes en termes de compliance. En effet, les investigations à l’encontre de l’établissement ont montré que « Gazprombank Suisse avait gravement enfreint les obligations de diligence exigées par la loi sur le blanchiment d’argent », avait alors indiqué la FINMA.
Depuis les années 2000, les banques russe ont évolué en termes de conformité, de gouvernance, et de solvabilité financière (Bâle II). La dynamique actuelle est en faveur du private banking et des cryptomonnaies, qui offrent des taux d’intérêt compétitifs. Des banques de gestion ont en effet émergé à Moscou, et celles-ci tentent désormais de conquérir une part de la gestion des fortunes à l’étranger.
Cette stratégie peut néanmoins sembler risquée quand on connaît le passif des banques russe en Europe et en Suisse. Le 28 février dernier, trois dirigeants de la National Bank Trust (d’origine russe) avaient été mis en examen pour fraude massive, au Royaume-Uni et en Suisse. Ceux-ci sont en effet accusés d’avoir siphonné 68 millions de dollars via un montage sophistiqué appelé plus tard « machine à blanchir ».
Après diverses sandales, Gazprombank est en phase de s’implanter en Suisse, ainsi qu’en Europe, à terme. L’offre proposée est pour l’instant sous le contrôle des autorités de régulations. En effet, seule une partie restreinte des clients pourra bénéficier de ces nouveaux services.