
Gaza sur la blockchain : Le plan de Trump pour le territoire palestinien fait polémique
Le pire de la blockchain. La situation humanitaire dans la bande de Gaza est catastrophique depuis des mois et les récentes déclarations de Donald Trump au sujet d’une possible « prise de contrôle » de ce territoire par les États-Unis ne vont pas vraiment les choses. Les premières indiscrétions de ce projet avaient déjà déclenché une vague de critiques et d’indignation en juillet, mais cela n’a manifestement pas empêché l’administration Trump de poursuivre ses plans. Il est donc toujours question de transformer la région en une sorte de « Riviera du Moyen-Orient », et comme si cela ne suffisait pas, un document confidentiel récemment révélé par le Washington Post évoque l’utilisation de la blockchain et de la tokenisation pour gérer l’après-guerre.
- Des révélations choquantes ont été faites sur un projet de Donald Trump visant à transformer Gaza en une « Riviera du Moyen-Orient », utilisant la blockchain pour gérer l’après-guerre.
- Un document confidentiel a évoqué la tokenisation des terres de Gaza pour financer la reconstruction, suscitant une indignation internationale et des accusations de crime de guerre.

Un plan pour tokeniser Gaza circule à Washington
Le président Donald Trump semble donc bien décidé à prendre le contrôle de la bande de Gaza, et ce, malgré les critiques internationales. Une opération qui pourrait durer au moins 10 ans, selon un document confidentiel de 38 pages révélé par le Washington Post dont la lecture est édifiante. Cerise sur le gâteau, il serait envisager de tokeniser le territoire palestinien pour financer la reconstruction et la relocalisation de ses habitants !
Intitulé « Gaza Reconstitution, Economic Acceleration and Transformation Trust (GREAT Trust) », il propose de créer un fonds fiduciaire pour gérer la reconstruction de Gaza, mais également de tokeniser les terres du territoire et de créer un registre foncier basé sur la blockchain. L’idée ? Vendre ces tokens à des investisseurs pour financer la reconstruction et les efforts humanitaires.
Ce projet de tokenisation s’inscrit dans le cadre plus large de la vision de Donald Trump pour Gaza qui souhaite visiblement toujours transformer le territoire en une sorte de « Riviera du Moyen-Orient », avec des villes modernes et des infrastructures de pointe.
Le plan prévoit notamment la construction de six à huit villes intelligentes, alimentées par l’intelligence artificielle, ainsi que de nombreux « méga-projets » comme des ports, des autoroutes, des chemins de fer et même des îles artificielles de type Dubaï.

Un projet de « Riviera du Moyen-Orient » parfaitement scandaleux pour ses détracteurs
Cependant, pour aller au bout du projet, Donald Trump doit déplacer environ 2 millions de Gazaouis dans le cadre d’un programme « volontaire ». Ces derniers recevraient un token pour leurs terres, qu’ils pourraient échanger contre un appartement dans l’une des nouvelles « villes intelligentes » ou contre de l’argent s’ils choisissent de quitter le territoire.
Le plan de Trump pour Gaza a évidemment suscité une vague d’indignation. Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a qualifié le projet de « moralement répugnant » et d’« illégal au regard du droit international ». L’organisation a également souligné que la prise de contrôle de Gaza et le vol massif des terres palestiniennes constitueraient un « crime de guerre dans des proportions historiques ».
Rappelons qu’une partie importante de ce projet a été mis au point par la Gaza Humanitarian Foundation, organisation déjà chargée par les autorités israéliennes de gérer les distributions de nourriture à Gaza, avec toutes les critiques que l’on connait. De nombreuses ONG des droits de l’Homme, dont les Nations unies, sont d’ailleurs vent debout comme cette organisation et appellent à son démantèlement. Voilà qui confirme les doutes sur les intentions réelles des responsables de ce GREAT TRUST.
Le président Trump, connu pour ses positions pro-israéliennes, continue donc de défendre son plan et affirme que la prise de contrôle de Gaza par les États-Unis – et par Tsahal – est nécessaire pour mettre fin au conflit et « apporter la paix dans la région ». On laisse à chacun la responsabilité de sa parole, mais il est quand même difficile de croire que la paix soit le réel objectif de tout ce petit monde. Enfin, la « blockchain » se serait bien passée de cette publicité de la part d’une administration qui a tendance à mettre ce buzz word dans un peu tout, et surtout n’importe quoi.
